Le temps qu'il faut

Chapitre 15 : Options

PDV Olivier

Nous sommes présentement dimanche, mes parents sont revenus de leur voyage improvisé tard hier soir et avec le retour de mon père, une discussion que je redoute.

Mon paternel m'attend en ce moment même dans son bureau et j'essaie tant bien que mal de rassembler dans ma tête les maigres informations que je peux lui fournir sur l'avancement du « projet » mariage.

En comptant Ashley, je reste à une seule personne qui ait réussi à attirer, un tant soit peu, mon intérêt. J'imagine que dans des circonstances normales ça serait bien assez, mais j'ai l'impression que ce ne sera pas suffisant pour mon père.

Je ne prends pas la peine de frapper sur la porte entrouverte du bureau de mon père avant d'y entrer et de m'assoir devant lui. Il parle au téléphone de quelque chose qui a l'air de le tracasser, alors je reste silencieux jusqu'à ce qu'il commence à parler.

-Alors, explique-moi ce qui se passe Olivier, il me demande en raccrochant.

-Bien honnêtement, je commence, je ne peux pas dire que mes options sont plurielles.

Je choisi la carte de l'honnêteté en espérant qu'il comprendra.

-Je vois, il réplique pensif. Elles sont au singulier au moins?

-Il y a bien Ashley Jenkins, la fille du comte, avec qui je m'entends bien, j'annonce, mais je suis supposé la revoir demain pour en avoir le cœur net.

-Tu es conscient qu'il ne te reste plus beaucoup de temps, moins de deux semaines en fait.

-Je le sais très bien, je soupire, inutile de me le rappeler.

En quittant le bureau de mon paternel, je me dépêche d'écrire à Ashley pour voir si elle est disponible demain.

C'est quand même étrange, de voir quelqu'un dans l'optique qu'elle devienne ma femme alors que je ne la connais pas réellement. Je me demande si c'est comme ça qu'elle me voit aussi, comme un mari potentiel et pas grand-chose de plus. Je chasse cette pensée de ma tête en me convaincant qu'elle est ma meilleure option pour le moment, peu importe comment elle me voit ou si je lui donne de faux espoirs en ce moment.

Je n'ai encore une fois pas l'intention de sortir les grands moyens pour notre rendez-vous. Je pense que si je veux apprendre à vraiment la connaitre et vice versa, il faut que je la voie dans des endroits plus ordinaires qu'autres choses.

Je passe le reste de ma journée à errer dans les couloirs et les jardins du château à la recherche d'où je vais me rendre, demain venu, avec Ashley. La ramener au « Rustic Coffee » me parait étrange, mais je ne sais pas vraiment quel autre endroit choisir.

J'ai l'impression que depuis que mon père m'a annoncé l'histoire du bal, il y a maintenant un peu plus de trois semaines, un énorme poids pèse sur mes épaules. C'est d'ailleurs en grande partie pour cette raison que j'ai autant apprécié la journée passer dans le parc d'attraction, tout me semblait naturel à ce moment-là. Étrangement, je sais qu'Éli a grandement contribué à rendre cette journée légère, mais j'essaie toujours d'identifier pourquoi. Aujourd'hui, le poids pèse avec toute sa force, probablement en lien avec le retour de mon père, sa présence me rappelant toujours que mes jours de célibataire sont comptés et que je dois décider si je choisi de leur mettre fin moi-même ou de laisser mon père s'en charger.

PDV Élizabeth

Aujourd'hui, j'ai pris la décision de relaxer. Je ne travaille pas avant 12h00 et je compte bien profiter de ma matinée le plus possible.

La première étape de ma journée consiste à aller me chercher un nouveau livre dans ma librairie préféré. C'est un des rares endroits où je vais relativement souvent qui nécessite que j'utilise ma voiture. En temps normal je préfère me déplacer à pied, mais cette place vaut beaucoup trop la peine pour m'en priver, malgré sa distance.