PDV Élizabeth
Il fallait se douter que la question viendrait un jour, c'était impossible que je m'en sorte comme si de rien n'était, sans devoir justifier quelque chose que je ne comprends pas très bien moi-même.
J'aurais peut-être mieux fait de me taire et de ne pas poser la question qui me démangeait à Olivier, mais au fond, je sais que cette discussion devait arriver et j'aime autant qu'elle se produise le plus rapidement possible, ça risque de libérer mon cerveau d'un certain poids.
Je suis tout de même étrangement soulagée de savoir qu'Olivier ne compte pas se marier avec cette Ashley, ça ne le mène pas plus loin avec l'ultimatum de son père, mais j'ai bien l'impression qu'il y a eu des changements à ce niveau depuis la dernière fois que je l'ai vu, je vais devoir lui poser la question.
-C'est une bonne question, je réponds enfin, je... Je pense que j'étais un peu perdu. Ce que je t'ai dit, à propos du cocon duquel je suis sortie, est bien c'est vrai. Je n'arrive pas à imaginer rester amie avec vous bien longtemps, que ce soit possible dans les circonstances et je pensais que si je coupais les ponts rapidement, sans m'être trop attachée, ce serait plus facile.
-Alors pourquoi es-tu ici aujourd'hui, si tu voulais couper les ponts?
-J'ai réalisé, lorsque Kelly m'a appelé ce matin, que j'étais déjà tombée beaucoup trop loin avec votre famille pour simplement arrêter de vous voir d'un coup, je lâche un petit rire.
-J'aurais tendance à dire que tu n'as pas tort, t'as déjà plongé bien bas, Olivier rit à son tour.
-Maintenant, j'ajoute, je n'ai aucune idée si mon amitié avec vous va pouvoir se poursuivre bien longtemps, mais je crois que ça vaut la peine d'essayer.
-Je suis bien content de l'apprendre, il me dit en se retournant légèrement vers moi.
Je n'avais pas réalisé jusqu'à ce moment le poids que je laissais peser sur mes épaules en appréhension à cette conversation avec Olivier. Ça fait un bien fou de m'en être libérée, je l'espère, une fois pour toute.
Je n'arrive toujours pas à enregistrer que je suis maintenant amie avec le prince, que j'ai son numéro de cellulaire dans mon téléphone et que je lui parle en ce moment-même, qui plus est, dans les jardins du château. Ça fait un peu surréaliste pour mon imagination de petite fille et encore plus pour celle d'adulte.
On arrive à la hauteur de la fontaine et je repère les balançoires non loin, je décide de m'y rendre et je m'y assois, rapidement suivi par Olivier.
C'est ici que tout a commencé, que j'ai rencontré les deux princesses pour la première fois. J'ai l'impression que ça fait des années, mais ça ne fait même pas encore deux semaines.
Je ne sais plus exactement quoi dire ni quoi faire une fois assis, alors je me contente de me balancer lentement d'avant en arrière. Olivier semble de retour dans ses pensées.
-J'ai une autre question, il m'annonce. Je pensais à ça au souper, qu'est-ce que tu faisais au bal si tu n'as eu aucun scrupule à l'anéantir à coup de ballons d'eau.
-C'est ça, la question que tu te poses, je ris. Je ne m'attendais pas à celle-là. Dans les faits, la plus grosse raison qui m'a poussé à y aller est celle de faire taire ma mère et Kaïla qui passait leur temps à essayer de me convaincre que ce serait une bonne chose pour moi.
Je dois l'avouer, c'était probablement réellement une bonne chose pour moi, mais clairement pas pour les raisons que me mère et ma meilleure amie pensaient. Il faut croire que les princesses ont tout de même réussi à rendre cette soirée, comme ma mère l'espérait, une des meilleures de ma vie.
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Le temps qu'il faut
Ficção AdolescenteL'idée même de se rendre à un bal semblait tout à fait stupide aux yeux de la jeune fille. Pourquoi aller perdre son temps à danser toute la soirée, dans l'espoir complètement vain de se marier avec un prince beaucoup trop prétentieux? Étrangement...