Haku ? (Histoire Terminée)

Chapitre 3 : Le monde des esprits

Chihiro venait de sortir de l'étrange lieu, elle s'arrêta face à l'immense étendu d'herbe qui recouvrait l'horizon. Le souvenir de ses parents humant l'odeur alléchante de nourriture lui couvrait la vue. Elle huma à son tour, mais elle ne sentit rien, il n'y avait pas d'odeur excepté celle des fleurs et de l'herbe coupée.

Elle s'avança sur le même chemin que la première fois et elle fut soulagée de revoir le village. Elle entra à l'intérieur et comme dans ses souvenirs elle ne vit personne, sauf que contrairement à sa première visite les restaurants avaient changés. Ils étaient tous condamnés ou détruit. Elle eut un pincement au cœur, le village était plus que désert, il était abandonné...

Elle continua sa marche jusqu'au grand bain, c'était le seul bâtiment qui tenait encore debout. Elle s'avança sur le pont et par réflexe elle arrêta de respirer. Arrivée de l'autre côté elle s'enfonça à présent dans l'établissement, espérant rencontrer quelqu'un qu'elle connaissait. Mais il n'y avait personne. L'intérieur était vide, plus aucun meuble. Elle porta sa main à son cœur et chuchota :

— Que s'est-il passé ?

Elle commença l'exploration du bâtiment par les bains puis par les dortoirs, mais il n'y avait plus de vie. Ils avaient tous déserté le village. Elle se précipita chez le vieux Kamaji et dévala les marches à toute vitesse. Une fois arrivée devant la porte de la chaufferie elle pris une grande inspiration et l'ouvrit avec force. Elle entra, mais là aussi, il n'y avait personne. Ce fut un choc que de voir la pièce sans le vieil homme qui hurlait sur les boules de suie. Elle se mit à genoux devant les trous d'où provenaient les petits êtres noirs, mais il n'y avait plus rien.

C'était réellement finit ? Il n'y avait vraiment personne ?

Chihiro se leva et finit par sortir du bâtiment, elle s'assit sur les marches qui menait aux rails et commença à pleurer. Tous ses espoirs, de revoir ses amis furent anéantis par la triste réalité, elle ne reverrait personne.

Adossée contre un mur, Chihiro regardait l'eau qui s'étendait à perte de vue. C'était comme si tout ce à quoi elle croyait depuis ces dernières heures s'envolait en laissant un vide considérable.

La nuit tomba sur le village, laissant Chihiro dans une obscurité terrifiante. Elle ne s'était pas rendu compte du temps qu'elle avait passé pour observer l'horizon. Puis au bout d'un long silence une note sourde et bruyante embauma l'atmosphère. C'était une sirène de bateau.

Chihiro se leva avec vitesse et se précipita vers le bruit. Elle se retrouva nez à nez avec Lin qui sortait un tapis dans le jardin pour le secouer. La jeune fille hurla de joie en voyant son amie, elle n'était pas folle, car ses souvenirs étaient réels. Elle sauta dans ses bras les larmes aux yeux.

— Je pensais que vous étiez parti !

Lin serra un peu plus fort la jeune fille avant de lui répondre le ton triste :

— Beaucoup de choses ont changé depuis ton départ... Trop d'ailleurs !

Chihiro s'écarta lentement de son amie avant de lui demander interloquée :

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Lin raconta dans un long discours tout ce qu'il s'était passé.

— Yubaba et sa sœur Zeniba ont disparu, personne ne sait où elles sont. Le problème, c'est qu'elles nous défendaient des esprits malveillants et des sorciers maléfiques. Aujourd'hui, c'est Bô le gros bébé qui s'occupe du grand bain, il a tout changé et maintenant nous sommes un hôpital. Il y a de plus en plus d'esprits blessés qui viennent se réfugier ici. Kohaku avait réussi à avoir sa liberté et il ne parlait que de te rejoindre, mais quand il vit l'ampleur de la situation, il nous a promis de retrouver les deux sorcières... Mais lui aussi a disparu.

Le cœur de Chihiro battait de plus en plus vite à mesure que Lin lui expliquait le problème.

— Mais pourquoi quand je suis arrivée il n'y avait personne ?

Lin l'attrapa par les épaules avant de lui répondre :

— Ma pauvre chérie... Tu as dû avoir peur de ne jamais nous revoir.

— Tellement... Dit elle les larmes aux yeux.

Lin continua :

— Avant de partir Kohaku a jeté un sort sur le village, ceux qui veulent entrer vont devoir passer un test. Le son de la sirène du bateau. Si tu l'entends, c'est que tes intentions ne sont pas mauvaises et tu peux voir la réalité mais sinon tu es éjecté.

Chihiro baissa les yeux, elle serra ses deux mains l'une contre l'autre pour se rassurer. Elle avait réussi le test et elle pouvait ainsi vivre normalement dans ce monde, en regardant ses mains elle se rappela du sort de ceux qui ne mange pas de nourriture de ce monde. Elle commençait à disparaître, ses doigts étaient transparents et elle les montra à Lin qui sursauta. Son amie courra à l'intérieur du bâtiment avec Chihiro à sa suite. Puis arrivée devant la salle à manger la femme hurla :

— À manger vite !!

Tous les regards se tournèrent vers elle, certains hurlèrent en voyant Chihiro et tandis que d'autres applaudirent. Lin soupira et attrapa un petit fruit rouge et donne la baie à son amie avant de lui ordonner :

— Mange ça !

Chihiro ne se fit pas prier, elle mâcha le fruit avant de l'avaler. Elle jeta un coup d'œil à ses doigts, ils étaient redevenus normaux.

Après avoir longuement discuté avec les employés et Lin sur sa vie dans le monde réel, la jeune fille leur parla du sorcier qu'elle avait vu au marché. C'est Lin qui lui expliqua :

— Cet homme est l'un des sorciers maléfiques dont je t'ai parlé, mais grâce à Kohaku nous sommes protégés ici. Tu l'es aussi, c'est pour cela qu'il ne t'a pas suivi, car il savait qu'il serait éjecté et pas toi.

Chihiro sourit, c'était grâce à Haku qu'elle n'avait pas été tuée. Un pincement au cœur atroce survint en pensant à lui. Que lui était - il arrivé ? Elle voulut poser la question à Lin, mais elle savait qu'elle n'avait pas la réponse. Alors elle se dit qu'elle l'aurait par ses propres moyens et que pour le moment elle voulait parler à Bô le gros bébé et le vieux Kamaji.