Chapitre 4 : Bô et Kamaji

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Lin conduisit Chihiro dans le bureau de Yubaba pour qu'elle rencontre Bô qui décidera si elle peut rester ou non dans le village. En entrant la jeune fille fut choquée de voir Bô assit à la place de sa mère, il feuilletait le journal des comptes et semblait attristé. Il hurla sur les trois têtes :

— Je n'y arriverais jamais !! Maman était meilleure que moi pour gérer l'argent...

Il jeta le journal sur le sol et piqua une crise, il tapait des pieds et des poings en hurlant. Chihiro s'avança lentement vers le bureau pour que le bébé la remarque. Il finit par lever les yeux vers elle et son expression changea en une seconde. Il passa de la tristesse à la surprise. Il se leva de son siège avec vitesse et contourna le bureau pour prendre la jeune fille dans ses bras. Chihiro n'arrivait presque plus à respirer tellement le bébé la serrait.

— Sen !! S'écria Bô.

Chihiro prit un petit moment avant de se rappeler que son prénom dans ce monde n'était pas le même. Elle ne le corrigea pas, elle aimait garder ce nom, car il lui rappelait des souvenirs.
Elle le serra dans ses bras avant de lui demander gentiment de s'écarter, ce qu'il fit. Il la dévisagea longuement et lui demanda :

— Je t'ai manqué ?

Le visage de la jeune fille s'illumina, un doux sourire agrémenta ses lèvres et ses yeux se plissèrent formant un petit arc de cercle. Elle était heureuse de le revoir, lui et tous les autres.

— Bien sûr.

Bô semblait soulagé d'entendre sa réponse. Il voulut continuer sur cette discussion, mais Lin le stoppa en posant une question :

— Est ce que Sen peut rester parmi nous ?

Le visage du gros bébé se ferma, il attrapa le livre des comptes et le tendit à Chihiro.

— Oui mais elle m'aide en travaillant !

Chihiro attrapa le livre et écarquilla les yeux en voyant les chiffres rouges qui y étaient écrits. L'hôpital était en grand déficit d'argent. Elle jeta un regard discret en direction de Lin qui lui faisait signe d'accepter. Elle finit par dire oui et Bô explosa de joie, il l'entoura de ses gros bras et la serra si fort que son dos craqua.

Une heure après que Chihiro ait fait le tour des livres de compte elle eut le droit d'avoir une pause de dix minutes. Juste le temps d'aller voir Kamaji et de prendre de ses nouvelles.

Lorsqu'elle arriva dans la chaufferie une sensation étrange de déjà vu la rassura, le matin même lui avait fait un tel choc. Ne plus voir le vieil homme et ses petits compagnons noirs lui avait fait tellement de mal. Elle s'assit sur le sol et étreingnit les boules de suies avec tendresse, elles se bousculèrent pour avoir une place dans ses bras. Le vieux Kamaji s'exclama en la voyant :

— Chihiro ?!

La jeune fille lui offrit un grand sourire et se releva pour lui parler :

— Alors monsieur Kamaji. Tout va bien ?

Le vieil homme arrêta la chaudière avant de donner une tape dans le dos de la jeune femme avec l'une de ses nombreuses mains. Il finit par répondre :

— Oh... Ça irait mieux si Haku n'avait pas disparu.

Chihiro baissa les yeux, elle pensait exactement la même chose. Revoir son ami aurait été quelque chose d'inoubliable pour elle, mais il avait disparu...

Kamaji comprit le tourment de sa jeune amie et il lui dit :

— Il n'arrêtait pas de me dire qu'il allait te rejoindre dans le monde réel, mais au fur et à mesure il perdait espoir... Il me disait sans cesse que tu l'avais oublié, que tu le prendrais pour un rêve. Et le jour où il avait enfin décidé de partir à ta recherche nous avons été attaqué par des esprits malveillants. Yubaba a demandé à Haku de protéger le village le temps qu'elle parte chercher sa sœur pour avoir de l'aide, mais elle n'est jamais revenue... Le soir même Haku avait fini de faire fuir tous les esprits malveillants et il s'était confié à moi.

Chihiro fit un pas en avant, montrant sa curiosité.

— Il m'a avoué que depuis que tu étais parti le monde semblait fade, sans saveurs. Quand je lui ai dit que c'était l'amour, il m'a hurlé dessus que toi et lui êtes trop différents, que vous n'appartenez pas au même monde.

Chihiro semblait boire les paroles du vieil homme, comme si l'univers lui tombait sur la tête et que son seul point d'ancrage était Kamaji.

Ils discutèrent ainsi pendant plusieurs heures et Chihiro se rendit compte de son erreur un peu trop tard. Elle avait eu le droit à une pause de dix minutes maximum, en entrant elle pensait que Bô allait lui hurlé dessus, mais il ne fit rien. Il lui intima de s'asseoir, puis il lui révéla :

— Je pense qu'il faut que tu t'accroches bien... Nos espions ont cru voir un dragon blanc et bleu se battre contre un sorcier au large d'une rivière d'une rivière de ton monde. Haku avait enfin réussi à te rejoindre, mais il ne t'avait pas trouvé.

Chihiro sentait son cœur battre, de plus en plus, plus, plus, plus, il ne s'arrêtait pas. Elle finit par s'évanouir...

Bô appela de toute urgence des infirmières et des médecins pour aider son amie. Ils bougeaient dans tous les sens pour la maintenir en vie, mais l'un des docteurs fut clair avec son patron :

— Monsieur... Elle n'est pas simplement évanouie, elle est victime d'un puissant sort.

Bô hurla :

— Quoi ?! Quel sort ?!

— Elle est coincée dans son esprit. Celui qui a fait ce sort a laissé une clef pour sortir, mais il faut qu'elle la trouve seule.

Les voix ne parvenaient pas jusqu'à Chihiro qui se trouvait dans un endroit sombre et lugubre. Elle sentit un frisson parcourir son corps lorsqu'elle vit au loin le sorcier du marché, il tenait quelqu'un par les cheveux. La voix effrayante du mage noir englobait l'atmosphère :

— Chihiro ! Nous t'attendions, mon ami aimerait beaucoup te revoir.

La jeune femme reconnue, le prisonnier et son cœur se crispa à l'idée que le sorcier lui fasse du mal.

Haku ? (Histoire Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant