Haku ? (Histoire Terminée)

Chapitre 8 : Juste un rêve

Chihiro et Zeniba continuèrent à chercher malgré la fatigue et le manque de conviction, elles ne pensaient plus trouver la clef.

La sorcière s'arrêta et finit par dire à son amie :

— Il fait déjà nuit, on ne voit plus rien... Il vaut mieux dormir.

Chihiro savait qu'elle avait raison, mais elle continua tout de même, sans daigner répondre. Elle avait un minuscule petit espoir de trouver la clef pour libérer Zeniba pour ensuite retrouver Yubaba pour que les deux combattent le sorcier et libère Haku. En y repensant, elle avait très peu de chance d'y arriver...

Zeniba dormait déjà profondément lorsque Chihiro décida d'arrêter les recherches. Elle s'allongea à l'entrée de la grotte pour admirer les étoiles. Elle repensa à ce qu'elle avait dit à Bô, elle était censée rentrer cette nuit et le temps lui manquait terriblement. Un torrent de questions traversa son esprit jusqu'à ce qu'elle s'endorme paisiblement. Le temps lui manquait, mais il fallait qu'elle dorme pour être plus productive.

Un regard... Un souffle...

Ça y est, elle était dans son rêve. Une vaste prairie, une tempête au loin, des montagnes impressionnantes tout autour et des fleurs de mille couleurs sur le sol. Son cœur s'était calmé, elle n'avait plus peur. Le calme et la sérénité du rêve faisaient étrangement contraste avec la réalité.

— Chihiro ?

Elle se retourna et hurla de joie en le voyant.

— Haku !

Elle se précipita dans ses bras et le serra de toutes ses forces. Le jeune homme sourit devant le comportement de son amie. Il posa ses bras autour d'elle et son menton sur le haut de sa tête. La réalité n'était pas la même pour lui aussi.

— Je sais que tu es avec Zeniba... Le sorcier le sait et il cherche un moyen de t'atteindre.

La jeune femme répondit avec une haine incontrôlée :

— Il m'atteins déjà en te gardant prisonnier !

Les bras d'Haku se resserrèrent et Chihiro comprit qu'il était touché par sa phrase. Elle se dégagea gentiment de son étreinte avant de laisser les larmes couler. La tempête était maintenant au-dessus d'eux et l'eau ruisselait sur leurs visages, leurs corps et leurs âmes. Haku leva sa main et la posa sur la joue trempé de Chihiro, il avait tellement de mal à se faire à l'idée qu'elle avait autant grandi. Il se rapprocha d'elle et en lui souriant, il dit :

— Un jour on se retrouvera dans le monde réel et je te promets que plus jamais on ne se séparera.

Il attendit que la jeune fille lève les yeux pour continuer.

— Mais pour le moment il faut que tu te mettes à l'abri de ce monstre avant qu'il ne te fasse du mal.

Chihiro ne savait pas quoi dire, jamais elle n'aurait pensé un seul instant à laisser tomber. Elle se mordit les lèvres et rétorqua :

— Jamais je ne laisserais cet homme te faire autant de mal sans que je me batte !

Elle était tellement sincère que Haku ne put que sourire. Il déplaça sa main sur les cheveux châtains de la jolie jeune fille et amplifia son sourire en voyant l'élastique magique de Zeniba.

— Tu as une protection très puissante sur toi, mais elle ne suffira pas contre le sorcier et ses disciples.

Chihiro ne bougeait plus, elle avait tellement l'impression que c'était réel qu'elle ne voulait pas que ça s'arrête. Il était devant elle, mais comme depuis 10 ans ce n'était qu'un rêve et elle sentait la tristesse lui agripper fortement le cœur. Elle passa ses bras autour du torse de son ami et plaqua sa tête sur son buste. Haku l'entoura à son tour de ses bras avant de déposer ses lèvres sur le haut de son front. Ils restèrent ainsi pendant un petit moment avant que le jeune homme lui avoue :

— Tu m'as manqué... Il ne s'est pas passé une seule journée sans que je pense à toi.

Chihiro releva les yeux et ajouta :

— Moi il ne s'est pas passé une heure sans que je me demande si tu existais réellement... Depuis notre retour du monde des esprits mes parents ne se souviennent de rien et m'ont toujours prise pour une folle.

Une grimace de colère agrémentait le visage de la jeune femme en pensant à la façon dont ses parents la traitaient dès qu'elle osait parler de leur aventure.

— Tu ne croyais plus en mon existence ? Demanda Haku l'air peiné.

Chihiro sourit et se justifia :

— Tout me prouvait le contraire et pendant l'adolescence on cherche à effacer notre enfance pour devenir adulte... Alors j'ai effacé mes souvenirs en les transformant en rêve et je me suis persuadé que c'était mon imagination enfantine.

Haku semblait désorienté, il ne savait pas vraiment comment réagir. Lui n'avait jamais cessé de chercher un moyen de la retrouver et elle avait tout fait pour l'oublier... Cela pouvait porter à confusion.

Il décida de ne pas en prendre compte et la fixa avec des yeux d'amoureux. Chihiro sentait ce regard pesant sur elle et posa exactement le même sur lui. Une tension étrange flottait entre eux, mais cette nouvelle atmosphère était agréable. Une boule de stress intense naquit dans le ventre de Chihiro, elle sentait sur sa peau des gouttes de sueur ruisseler. Haku sentait sa tête lui faire mal, il avait une étrange envie de l'embrasser.

Seulement, c'était juste un rêve.

Le jeune homme s'écarta timidement avant de dire l'air gêné :

— On devrait trouver un plan avant de nous réveiller...

Chihiro sentit une idée germer dans son esprit.

— Zeniba et Yubaba doivent être libérées pour qu'elles détruisent le sorcier ! Tu sais comment Zeniba peut sortir de la grotte ?

Haku soupira, il savait, mais il ne voulait pas le dire à Chihiro pour éviter qu'elle ne se mette en danger. Mais la jeune femme avait compris et dit en faisant une tête toute mignonne :

— S'il te plaît ! J'ai envie de te serrer dans mes bras pour de vrai...

Le jeune homme sourit, lui aussi en avait terriblement envie. Il céda en voyant la bouille attendrissante de Chihiro.

— Elle doit boire une potion spéciale qui brise les sorts d'illusions.

— Et où se trouve cette potion ?

Le regard de Chihiro avait soudain pris une lueur d'espoir et elle avait un grand sourire sur ses lèvres.

— Chez la sorcière aux corbeaux... Mais elle voudra quelque chose en échange.

— Comme quoi ?

Le visage du jeune homme s'assombrit, il soupira avant d'avouer en détournant le regard :

— Ton âme...