Haku ? (Histoire Terminée)

Chapitre 18 : Pourquoi moi ?

Chihiro avait perdu de vue Zeniba, mais elle savait où elle était allée. Elle la suivait grâce aux traces qu'elle avait laissé sur le sol forestier. De longues traînées de pas qui confirmaient que Zeniba traînait des pieds, comme si elle regrettait certains mots qu'elle avait pu dire à sa sœur.

Arrivée devant la maison qui tombait presque en ruine de la sorcière se fut un choc pour la jeune femme. Zeniba se tenait à genoux, elle avait Ayumu dans ses bras et ils avaient tous les deux les larmes aux yeux. Le chien de garde de la maison qui avait un filet de bave qui traînait derrière lui se leva et frotta sa tête sur la robe de la vieille femme.

C'étaient des retrouvailles dignes du plus beau tableau. Chihiro hésitait à gâcher ce magnifique moment en parlant avec la sorcière. Portant elle se rappela que pour avoir ses retrouvailles avec Haku, il lui fallait aussi l'aide de Zeniba et attendre mettait son ami un peu plus en danger.

Elle s'avança vers la sorcière et son fils adoptif, elle toussota pour attirer l'attention de la vieille femme. Les yeux de Zeniba se tournèrent lentement vers son amie, elle soupira en la voyant. Ayumu fit un signe de tête à la jeune femme pour lui faire comprendre qu'il était heureux de la voir.

La jeune humaine commença alors un discours qu'elle avait répété pendant toute sa marche :

— Ecoutez grand mère, je comprends que vous soyez en colère contre votre sœur Yubaba, mais j'ai réellement besoin de vous. Nous avons tous besoin de vous, une sorcière aussi puissante sera d'une grande aide contre le sorcier qui détient Haku.

Le visage de la sorcière se crispa, elle savait que Chihiro était sincère, mais elle avait ses raisons et elle ne voulait pas se mêler de cette guerre. Elle voulut contredire la jeune femme, mais Ayumu pris la parole :

— Elle t'aidera, dit-il sans consulter sa mère. Elle est la femme la plus douée pour assurer la protection de ceux pour qui elle a une grande affection ? N'est ce pas mère ? Demanda-t-il en se tournant vers Zeniba.

Piégée, la sorcière offrit un sourire contrit à son fils et se tourna vers Chihiro pour lui expliquer ce qui la rendait si réticente.

— Je voudrais t'aider ma chère enfant... Mais cette bataille doit être menée par Yubaba et Veasna exclusivement. Kohaku et toi ne devriez pas être impliqués, tout comme ceux qui se sont ralliés à ta cause.

Chihiro vit rouge, elle ne voyait que de l'égoïsme dans le discours de la sorcière.

— Vous allez laisser toutes ses personnes mourir parce que vous ne vous sentez pas responsable de cette guerre ? Mais vous rendez vous compte de la débilité de vos paroles !? Son ton devint tranchant sans qu'elle n'arrive à se contrôler.

Zeniba fit signe à son fils de s'écarter, elle ne voulait qu'il prenne partit dans la discussion. Elle se mordit les lèvres devant l'agacement de la jeune femme, c'était compréhensible que sa patience soit assez rude, car cela faisait dix ans que quelque chose manquait dans sa vie. Un trou était inscrit en elle depuis trop longtemps pour qu'elle ne reste pas calme lorsqu'elle voyait ses chances diminuées.

— As-tu eu la réponse à la question que je t'avais posée ?

Chihiro hocha la tête en signe de négation.

— Yubaba est partie avant que je n'aie eu le temps de la questionner, avoua-t-elle frustrée.

Zeniba soupira, encore une fois, sa sœur avait fuit face à un problème et encore une fois elle devait réparer ses erreurs avant que tout ne s'envenime. Elle fit signe à Chihiro de s'asseoir avec elle, sur un tronc d'arbre tombée depuis déjà un long moment. La jeune femme s'exécuta sans un mot, trop impatiente pour savoir ce que le sorcier avait contre elle.