Chapitre 10 : L'épreuve

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Le choc fut terrible pour la jeune Chihiro, elle devait choisir entre sa liberté et celle de Haku. Ce choix était horrible, d'un côté elle était prête à le faire pour lui, mais elle savait qu'il ne se laissera pas faire et voudrait prendre sa place. Elle pouvait le condamner en le faisant, mais que faire sinon ? Elle soupira, l'hésitation était impossible à gérer. La sorcière comprit dans le regard de la jeune femme qu'une guerre intérieure faisait rage.

— Mon enfant, tu peux aussi faire l'épreuve si tu veux.

Les corbeaux s'agitèrent en entendant le mot "épreuve". Chihiro comprit donc que ce n'était pas une solution plus raisonnable, mais elle n'avait pas d'autre choix.

— En quoi consiste-t-elle ?

Le visage de la sorcière s'émerveilla et elle tapa dans ses mains comme une enfant.

— Il faut que tu retrouves ma médaille en argent. Mon prénom est gravé dessus.

Un sourire narquois était imprimé sur les lèvres de la sorcière, comme si ce qu'elle venait de dire était la chose la plus drôle qu'elle ait entendu.

Chihiro réfléchit un instant. Pourquoi cette femme lui donnerai une chance de ne pas rentrer dans son armée d'oiseau en ayant quand même le remède ? Était-ce par gentillesse ? Ou il y a quelque chose derrière tout ça ?

La jeune femme ne tarda pas à accepter l'offre.

— Je retrouverai cette médaille alors ! Par où dois-je commencer à chercher ?

La femme aux corbeaux fit un sourire carnassier à Chihiro avant de dire :

— Bonne chance !

Puis dans un rire indéchiffrable, elle disparue en laissant derrière elle des centaines de plumes noires. Chihiro écarquilla les yeux, elle n'avait réellement aucun indice sur cette médaille. Elle ne savait même pas quel prénom était gravé dessus.

La recherche commença en traversant de nouveau les bois des chênes chanteurs (mais cette fois à pied). Les arbres la dévisageaient avec insistance, ils pensaient peut-être lui faire peur ainsi et ils avaient bien raison. Chihiro commença à courir, terrifiée par ces végétaux aux regards d'acier. Le souffle court et le cœur battant, elle slaloma entre les arbres en évitant de croiser leurs yeux noirs qui avec la plainte devenaient ténèbres. Ils voulaient des explications pour leur mort prématuré, ils voulaient savoir la raison de leur abattage. Mais Chihiro n'en avait aucune idée, elle était seulement ici pour trouver un moyen de secourir Zeniba.

À force de courir Chihiro s'arrêta, essoufflée. Une petite voix parvint à peine à ses oreilles, c'était le chant d'une petite fille.


"Aujourd'hui, tout est brillant,

Et j'attends tranquillement maman,

Sous l'ombre noire et terrifiante,

De mère nature si peu aimante."

La jeune femme suivit le chant plein de mignonnerie qui chatouillait ses oreilles. Elle cherchait d'où venait le son et fut surprise en voyant une toute petite pousse qui venait à peine d'ouvrir ses deux premières feuilles. C'était cette pousse qui chantait, malgré son jeune âge, elle avait l'air si fragile et si triste. Chihiro s'accroupit devant elle et lui toucha du bout des doigts l'une de ses feuilles. Un frisson étrange traversa son cœur d'humaine, le petit arbre avait hurlé à la mort en la voyant. Pourtant, Chihiro resta immobile et dit :

— Excuses-moi petite plante... Saurais - tu où se trouve le médaillon de la sorcière aux corbeaux ?

Un sourire carnassier s'incrusta sur le mignon petit visage du bébé chêne. Il lui répondit avec intérêt :

Haku ? (Histoire Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant