Chapitre 3

85.8K 6.8K 1K
                                    

— Vous comptez m'empoisonner ? demandai-je subitement, en serrant la petite boite entre mes mains.

— Ne vous moquez pas ! Mes pot-au-feu sont les meilleurs ! s'exclama-t-elle, en levant les yeux au ciel.

— Je n'en doute point... murmurai-je, en détaillant ce délicieux mélange de vert anglais, combiné à du rouge cardinal.

— Sinon c'est tout ? Car je dois aller prendre ma douche, reprit-elle plus tard, en serrant la légère couverture qui cachait son corps à moitié nu.

C'est le moment.

— Vous aimez votre travail actuel ? questionnais-je en vitesse.

Elle fronça encore les sourcils, en me jaugeant du regard.

— Eh bien, je fais avec. Vous êtes étrange... dit-elle tout bas, en me détaillant de haut en bas.

Étrange ? C'est bien la première fois que j'ai le droit à ce chaleureux compliment.

— Cela vous plairez-t-il de venir travailler en tant qu'assistante dans mon palais ? demandai-je instantanément, en voyant le temps déjà bien tourner.

Elle s'approcha de moi, avant de poser une main sur mon front. Mon cœur reçu comme une décharge, en se mettant soudainement à accélérer. Son odeur de vanille vint m'enivrer et j'étais à deux doigts de fondre sur ses lèvres roses qui n'étaient qu'à quelques centimètres des miennes. La tentation commençait à être trop présente. Il faut que je me ressaisisse.

— Vous n'êtes pas malade... murmura-t-elle, en levant la tête.

Puis celle-ci se décomposa légèrement, quand nos yeux se rencontrèrent pour de bons ; ils n'avaient pas était si prêts depuis tout à l'heure. Nous nous fixions intensément, une sorte de tension indéchiffrable pesant dans l'air. Je n'arrivais plus à détacher mon regard du sien. Impossible.

— Vos yeux bleus doivent souvent faire fondre les... femmes, dit-t-elle en retirant brusquement sa main, comme s'il elle s'était brûlée.

— Vous font-ils fondre ? répliquai-je, mon souffle faisant faiblement voler une mèche de ses cheveux couleur prune.

Elle ne répondit rien. Son regard était encore ancré dans le mien et cela dura un long moment avant qu'elle ne se recule encore, en réajustant la couverture sur son petit corps. Je la dévorais littéralement du regard, adorant analyser, détailler chacun de ses gestes.

— Je suis encore désolée pour hier. Je vous prie de partir maintenant ; je dois allée travailler d'ici peu, reprit-elle tout bas, en se retournant.

— Vous ne travaillez pas aujourd'hui.

— Vous ne connaissez pas ma vie, rétorqua-t-elle en ouvrant la porte d'entrée, m'invitant ainsi à sortir d'ici.

Je déposai la boite sur la table, en m'avançant dangereusement vers elle. Nos corps n'étaient désormais qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Si je me penchais, mes lèvres pouvaient rencontrer sa peau. Ou pire encore, ses lèvres... Néanmoins je me ravisais, et chuchotais juste de brèves paroles, qui venait immédiatement l'interloquer.

— J'en connais bien plus que ce qu'il ne le faudrait ; détrompez-vous... Elena.

Elle releva vivement la tête, ébranlée par mes propos. Elle ouvrit ensuite la bouche, prête à me déblatérer une série de paroles.

C'est le moment.

Je passai rapidement une main derrière son dos, l'autre derrière ses jambes. Elle n'eut le temps de dire un seul mot, qu'elle était déjà dans mes bras. Fermement plaquée contre mon torse. Je fermai violemment la porte avec mon pied, en commençant ensuite à dévaler les escaliers.

— Mais que faites-vous espèce d'imbécile ! cria-t-elle furieusement, en perdant la couverture qui devait normalement recouvrir son corps.

La demoiselle commençait à me rouer de coups, assez violemment, mais cela ne m'empêchait pas de continuer ma course. Après tout, j'étais trop déterminé.

— Au secours ! On me kidnappe ! C'est un psychopathe ! hurla-t-elle à m'en briser les tympans, pendant que je dévalais les derniers marches.

Dehors, le vent venait violemment frapper nos corps et je me devais d'accélérer ma cadence, afin qu'elle n'attrape froid dans cette tenue. Sergio me remarqua rapidement et ouvrit sans délai la portière. Je m'engouffrai dans la voiture, toujours la jeune femme avec moi. Sergio démarra en trombe, pendant que je la fis glisser sur le siège d'à côté.

Ses cheveux violets retombaient sur son visage et sa nuisette avait beaucoup trop, à mon goût, remonté sur ses jolies jambes. J'enlevai rapidement mon manteau, avant de le déposer sur son corps. Elle regarda chacun de mes gestes, sans ne rien dire. Puis, elle se mit soudainement à crier comme une hystérique. Sergio et moi sursautions en même temps, ne nous attendions à cela de sa part.

— Mais cessez de crier bon sang ! m'exclamai-je, en tenant fermement ses bras.

Elle se débattait encore plus en me donnant plus tard, de jolis coups de pieds.

— On voit votre culotte, dis-je sérieusement, en évitant pour la cinquième fois son pied.

Même ses chaussons n'avaient pas suivis...

Elle arrêta tout mouvement, avant de se décider à enfiler ma veste. Elle se recroquevilla ensuite sur elle-même, en me jetant des regards noirs. Qu'elle est mignonne...

— Vous enlevez souvent des femmes chez elle ?! cracha-t-elle coléreusement, en me fixant.

— Tous les jours oui, répondis-je paisiblement, en prenant appui sur une main.

— À moitié nue ? riposta-t-elle, en dégageant quelques mèches qui tombaient sur son visage d'ange.

— Non. Parfois elles le sont complètement, précisai-je dans un sourire.

Elle poussa un grognement audible, avant de se retourner et de regarder par la fenêtre. Je l'observais, silencieusement, un sourire venant encore dessiner mes lèvres. La jeune femme commença à jurer tout bas.

Voilà. Nouvelle assistante trouvée.


**


( Oui, c'est une habitude chez les frères d'enlever des jeunes femmes 😊. J'espère que la suite vous plaira, en tout cas merci pour vos retours !) ♥️

Prince Demetrio Où les histoires vivent. Découvrez maintenant