Chapitre 13

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    La nuit avait été agitée. Très agitée, même. Et pour cause, je mourrais de chaud. Nous nous étions tellement collés, que nous avions littéralement sué en dormant. Et ne voulant pas échouer dans mes plans, j'avais dû rester accrochée à lui. Je n'ai donc pu fermer l'œil de la nuit. Je suis exténuée, mais ça en valait la peine. Demetrio s'était levé il y a peu et la sangsue s'était donc décollée de sa peau devenue légèrement humide.

    Il était ensuite parti de la chambre, quelques minutes plus tard, ne se gênant pas pour faire un maximum de bruits. Dommage pour lui, j'étais déjà réveillée. Je m'étirais, tel un petit chaton, puis décidai d'aller prendre une bonne douche. Mais tiens tiens. Prise d'une idée, je me dirigeai aussitôt vers son armoire. Les pantalons on va laisser tomber, mais j'optai cependant pour une chemise noire, assez large, et qui surtout, sentait son odeur.

    Je m'empressai d'aller dans la salle d'eau ; je ne me gênais pas pour utiliser sa douche. Ses toilettes. Ses serviettes. Tout. Je vais le suivre partout, comme son ombre. Il va le regretter, je m'en fais la promesse.

**

— Excusez-moi, savez où se trouve le prince Demetrio ? demandai-je.

— Une réunion va débuter dans quelques minutes. Il doit se actuellement trouver au troisième étage, deuxième porte à votre gauche, me répondit-il poliment, en me montrant de la tête le chemin.

    Je le remerciai, avant de me rendre là où se trouvait le prince de mes rêves. Il n'était même pas venu au déjeuner, ce matin. Il l'avait fait exprès, c'est certain. J'avais donc dû déjeuner, seule, très attristée par sa soudaine absence. Hélas pour lui, la sangsue allait revenir. Après avoir couru dans les couloirs, j'arrivai enfin à ma destinée. Un groupe d'homme se trouvait à quelques pas de moi ; puis de loin, j'aperçus aussitôt cette silhouette imposante, virile et dangereuse.

   Je me précipitai immédiatement vers lui. Je poussai tous les hommes, ces obstacles qui venaient me ralentir dans ma quête, avant de lui sauter dans les bras.

— Demetrio ! dis-je dans ses oreilles, pendant que j'encerclai mes jambes de sa taille.

   Je fis la même chose qu'hier soir : c'est-à-dire mettre mes mains derrière sa nuque, puis coller mon corps contre son corps. Son beau costume allait être froissé, mais il fallait savoir faire des concessions dans la vie.

— J'ai... j'ai eu tellement peur... Je me suis réveillée et tu n'étais plus là, sanglotai-je en moins de deux, en me retenant tout de même de me moucher dans sa jolie cravate noir.

— Elena, lâche-moi, dit-t-il contre mon oreille, un long frisson me parcourant le corps.

— Merci de me permettre de rester avec toi...

— Elena...

— Commençons ta réunion. Plus vite nous aurons terminé, plus vite nous pourrons passer du temps ensemble, murmurai-je, en frottant mon nez dans son cou.

     J'entendis quelques hommes rires, pendant que Demetrio leur cria immédiatement un « basta » dur et froid. Il me serra contre son torse, puis ouvrit la porte avec son pied. Il rentra dans le bureau et prit place sur l'immense fauteuil qui trônait la pièce. Les autres hommes le suivaient, tous le sourires aux lèvres, visiblement amusés de notre spectacle.

— La réunion va s'achever plus vite que prévu. Allons, dépêchez-vous un peu, messieurs, gronda sévèrement Demetrio, pendant que je cachai ma tête dans son cou.

— Ne me déconcentre pas, Elena. Ne bouge pas et n'essaye pas de prononcer un seul mot. Compris ?

— Je suis un chaton obéissant. Sage comme une image est ma devise, ricanai-je avant de lécher sa peau.

Je me retenais de le mordre, je l'avoue.

   De nouveaux frissons venaient l'assaillir. Demetrio souffla contre mes cheveux en marmonnant des choses incompréhensibles.

— Commençons la réunion, déclara-t-il plus tard, son souffle chaud venant doucement faire virevolter mes cheveux couleurs prunes.

**

PDV Demetrio

— Vous voulez peut-être sortir, votre altesse, me demanda-t-il tout bas, en se retenant de rire.

— C'est bientôt fini. Ce n'est donc la peine, répondis-je, en caressant doucement ses cheveux.

   Il acquiesça de la tête, sous les multiples sourires que me laissaient entrevoir mes conseillers. Quelques minutes plus tard, la réunion s'acheva enfin et tout le monde se leva.

— Aucun bruit. Est-ce clair, sifflai-je d'un regard menaçant.

    Tout le monde acquiesça, puis se leva pour sortir de la salle. Je fis de même, en agrippant les hanches d'Elena qui était faiblement entrain de lâcher ma taille. C'était prévisible. Son sommeil avait été troublé, et je pense savoir la raison. C'est donc pour cela qu'elle s'était endormie devant tout le monde. Nous avions à peine commencé la réunion que déjà, quelques minutes s'étant écoulées, elle s'était endormie dans mes bras.

    Hors de la pièce, j'hésitais entre plusieurs manières de réveiller cette femme. Mais dès que mon nom eut franchi ses lèvres et que ses petites mains cherchaient à s'agripper à ma chevelure, toutes mes envies de la réveiller venaient aussitôt de disparaître.

Et mince...

   Je déposai un baiser sur son front, puis me dirigeai vers ma chambre. Plus tard je la déposai délicatement sur le lit, veillant à ne pas la réveiller. C'est bien la première fois que je suis autant attentionné vis à vis d'une femme... Qui plus est, une ravissante femme aux cheveux couleur prunes.

Elena, tu changes bien des choses en moi...

Prince Demetrio Où les histoires vivent. Découvrez maintenant