Chapitre 22

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— Pourquoi fais-tu la tête, Elena ? demandai-je, soucieux.

— Je n'ai pas pu finir mon gâteau, dit-elle, les yeux fixés sur l'hublot.

— Tu pourras en refaire plus tard, ne t'en fait pas.

— Nous restons combien de temps pour ce voyage ? me demanda-t-elle plus tard.

— Une semaine et deux jours.

— En quoi va consister mon travail ?

— Prendre des notes et me suivre comme mon ombre. Je ne m'inquiète guère pour ces deux cas, surtout le deuxième. Après tout, tu es très habituée à me coller.

    Elle leva les yeux au ciel à l'entente de mes propos.

— Et si mon travail ne te convient pas ? Que se passera-t-il ?

— Tout me conviendra, gattino, dis-je, en lui adressant un clin d'œil.

    Elle me tira la langue, avant de se lever de son siège. Elle fouilla dans son sac, puis en sortit un petit gâteau soigneusement emballé, avec un ruban rouge. Elle s'avança ensuite vers moi, puis me le tendit, presque précipitamment.

— J'ai des talents, sache-le. Je l'ai fait toute seule.

— Voyons cela, ricanai-je, en l'attrapant aussitôt dans mes mains.

   Je retirai à la hâte le petit emballage, puis pris une première bouchée, sous son regard fier.

— C'est très bon, avouai-je finalement, en lui donnant l'autre moitié du gâteau.

— C'est vrai ? me demanda-t-elle, l'air heureux.

— Je dis toujours la vérité. Ce sont des petits progrès, mais c'est déjà un bon début, continuai-je, en lui sortant un mouchoir de ma poche.

— Essuie moi cette bouche ou bien je pourrai le faire, murmurai-je.

— Essaye et je te mordrai.

    J'haussai un sourcil, avant de me lever. La surplombant totalement, elle ne vacillait pas. J'aimais beaucoup cela, il est vrai. Elle me dévisageait, son magnifique regard hazel ancré dans le mien.

— Je peux essayer ? demandai-je, en m'abaissant légèrement.

— Non. Laisse ma bouche et mes lèvres tranquilles.

   Je m'approchai dangereusement de son visage, mon souffle s'abattant désormais sur celui-ci. Je pouvais voir son corps se raidir, légèrement, comme si elle retenait sa respiration.

— Je n'hésiterai pas à te faire un suçon, reprit-elle rapidement.

— Il avait bien duré, c'est vrai. Tu es très douée dans ce domaine là, Elena.

— Ne me cherche pas, Demetrio, répliqua-t-elle en se reculant d'un mouvement.

   N'ayant dit mon dernier mot, je me rapprochai à nouveau de son corps, en posant mes deux mains sur ses joues. Je rapprochai encore mes lèvres des siennes, avant de les lécher tendrement. Ma langue passa un court instant sur cette petite bouche et déjà, mon cœur commençait à battre vite. Bien trop vite.

   Un long frisson sembla parcourir son corps, pendant qu'elle me fixait, les pommettes devenues rouges. Je déposais ensuite, un long baiser sur sa tempe, mon sourire continuant de s'élargir. Je caressais ses adorables joues d'hamster, avant de regagner ma place, comme si de rien n'était.

— Imbécile, grommela-t-elle, en essuyant rageusement ses lèvres avec sa manche.

— Ne fais pas cette tête, chérie, rétorquai-je, en lui adressant un clin d'œil pour la seconde fois.

    Elle me lança immédiatement un regard noir, puis s'approcha de moi. Elle me toussa dessus. Et des bouts de gâteaux venaient s'écraser sur ma chemise noire.

Des bouts de gâteaux ? Mio Dio.

— Oups. Désolée, je crois que je commence à être malade, dit-t-elle, en retournant s'asseoir sur son siège.

— Je prends immédiatement contact avec le médecin, alors, déclarais-je, en enlevant ces morceaux marrons, mélangés à sa bave.

C'est répugnant.

— Fais donc, Demetrio, rigola-t-elle, en remontant la couverture sur son corps.

— Je vais le faire. Ne me tente pas, Elena, répétai-je, en retirant à la hâte mes boutons de chemise.

— Tu fais quoi là ? demanda-t-elle rapidement, en me voyant me relever.

   Je m'avançai jusqu'à son siège, avant de complètement enlever ma chemise noir. Je pris soudainement ses mains dans les miennes, pour les poser sur mon torse. Elena essaya de les retirer, de ses maigres forces, mais je l'en empêchai déjà en la retenant.

— Lâche-moi... continua-t-elle, en rougissant.

— Mon cœur bat plus vite que la normale. À ton avis, Elena, pourquoi fait-il cela ? demandais-je, en la retenant toujours.

— Consulte un médecin, je ne sais pas moi...

— Il n'a pas besoin d'une consultation, crois-moi. Mon cœur bat vite à cause de toi. Tu es la seule responsable, celle qui cause ce dérèglement.

    Elle écarquilla les yeux, avant de fixer nos mains liées.

— Que...que veux-tu que je te dise ?

— Que tu ressens la même chose, avouai-je.

— Il bat un peu plus vite que la normal, mais c'est une... habitude.

— En effet, conclus-je, avant de lâcher ses mains.

   Je décidais de la laisser, non sans lui avoir adressé un sourire charmeur.

Prince Demetrio Où les histoires vivent. Découvrez maintenant