Chapitre 21

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    Celle-là je ne l'avais pas vu venir, je peux vous l'avouer. Un joli coup de main claqua contre mon ventre. Je la regardais faire, avant de lui faire un pincement sur son bras. Elle me lança un regard noir, que je lui rendis par mon plus beau sourire. Puis, après avoir l'avoir regardé une dernière fois, je claquai des mains afin que les lumières ne s'éteignent.

— On peut vraiment faire cela ?! demanda-t-elle, comme une enfant, pendant que je me glissais sous les draps.

— Hum, dis-je, en lui tournant le dos.

Clap clap.

La lumière revint.

— Que la lumière soit ! Et la lumière fut ! s'exclama-t-elle.

— Éteints moi ça, Elena, grondai-je.

— C'est génial.... l'entendis-je s'extasier, avant qu'elle ne claque à nouveau des mains.

   Je ne disais rien de plus, content que son manège se termine. Enfin. Cinq petites minutes passées, qu'elle les fit de nouveau claquer.

— Elena, sifflai-je, en me retournant brusquement.

   Une lueur d'amusement habitait ses yeux hazels ; elle me souriait de toutes ses dents.

— J'adore ! continua-t-elle de nouveau, en ne cessant de claquer dans ses mains.

— Jour ! reprit-elle.

— Nuit ! continua-t-elle.

    Je l'attrapai par le bras, avant de la faire plaquer contre mon torse. Je tapai une nouvelle fois dans mes mains, puis entourai son dos de mes bras. Je positionnai une jambe au dessus des siennes, l'emprisonnant finalement.

— Maintenant tu dors, ordonnai-je.

— Tu n'aimes vraiment pas que l'on te tienne tête.

— Personne n'ose me tenir tête. Tu es bien la première.

— Tu seras donc la première à voir ce qu'il se passe quand on me tient tête, repris-je aussitôt, son odeur  m'enivrant petit à petit.

— J'ai hâte de voir cela. Même si je pense savoir comment cela se passe...

   Je poussai un grognement, avant de lui pincer la cuisse afin qu'elle ne cesse de gigoter comme un petit hamster dans sa cage.

— On va mourir de chaud, chuchota-t-elle, en essayant encore de bouger.

— Ce sera de ta faute. Maintenant dors, ou tu vas finir sur le tapis.

— Bonne nuit, dit-elle d'une toute petite voix.

— Bonne nuit Elena.

**

— Où est-elle passée, encore ? demandai-je, irrité.

— Dans la cuisine avec Tony. Il lui apprend de nouvelles recettes.

   J'acquiesçai de la tête, avant de partir en direction des cuisines. Nous devrions déjà être à l'aéroport. Et mademoiselle fait quoi en ce moment même ? Mademoiselle est naturellement entrain de suivre des cours de cuisine ! Et évidemment, personne ne m'a prévenu...

    J'accélérai le pas et quelques minutes plus tard, j'arrivai enfin dans la fameuse pièce. Elena était devant moi, remuant férocement la pâte, bien déterminée. Tony était à côté, les bras croisés contre son torse, un sourire radieux aux lèvres.

— Dix minutes pour te trouver en bas, avec toutes tes valises, déclarai-je ce qui l'a fit sursauter.

   Elena lâcha sa cuillère en bois, en se retournant brusquement.

— Pourquoi tu ne m'as pas prévenu ! s'exclama-t-elle excédée, en quittant son tablier orange.

— Je te l'ai répété trois fois, ce matin.

— Mais je suis allée dormir, après ! J'ai donc oublié et je n'ai pas vu le temps passer !

— Il ne fallait pas faire un petit somme, alors.

— Tu m'as tenu dans tes bras toute la nuit ! J'ai eu trop chaud et je ne pouvais pas bouger un seul orteil ! continua-t-elle, les joues gonflées.

— Eh, tu es prié de te détendre l'hamster. Tu es la seule responsable dans cette histoire. Sept minutes, dépêche toi.

    Elle s'avança encore vers moi, me bousculant de sa frêle épaule, avant de claquer la porte. Je poussai un soupir, pendant que Tony ne cachait guère son amusement ; il rigolait.

— Cette fille est formidable ! Je l'adore !

— Elle me tient tête, soufflai-je, en levant les yeux au ciel.

— Et tu aimes ça, Demetrio. Ne me fais pas croire que cela ne t'amuse pas, ricana-t-il, en venant me tapoter l'épaule.

— Hum.

— Je suis entrain de lui apprendre à cuisiner de bon petits plats ; elle pourra donc régaler tes papilles pour l'avenir !

— Elle m'a déjà donné une boite, avant, remplie d'un liquide vert et rouge qu'elle identifiait comme étant du pot-au-feu. Je m'attends donc à une réelle amélioration.

   Tony laissa échapper un ricanement, avant de se reculer. Son regard venait de reprendre, en un instant, tout son sérieux. Et cela était assez rare, croyez-moi.

— Je l'adore et j'ai bien vu que ses nombreux charmes ne te laissent pas insensibles. Je t'en prie, Demetrio, fais d'elle la future princesse. Cette femme te convient parfaitement, me dévoila-t-il.

    Ses paroles venaient déjà résonner dans ma tête. Je n'ai jamais pu faire confiance aux femmes. Seulement celles de ma famille, et le peu de domestiques qui se trouvent ici. Je n'ai jamais ressenti le moindre sentiment pour une femme.

— Les choses avancerons comme elles le devront, déclarai-je simplement.

— Suis ton cœur, Demetrio ! me cria-t-il directement, à travers la porte.

   Devant lui, mon visage était resté impassible, neutre, aucune émotion ne le traversant. Et pourtant, son petit discours tournait encore dans ma tête, ce qui m'emmêlait l'esprit.

« Elle te convient parfaitement... »

Prince Demetrio Où les histoires vivent. Découvrez maintenant