Chapitre 33

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    De petits coups à la porte vinrent rompre ce moment.

Demetrio me lança un regard, avant de se diriger vers la porte. Il attrapa les plateaux, qui étaient remplis de nourriture, puis revint vers moi.

— S'il te manque une chose, dis-le moi.

— Il y'en a beaucoup trop, Demetrio, dis-je, en voyant ce tas de nourriture réuni dans les deux plateaux.

    Il me donna le premier plateau, en le posant sur mes cuisses, avant de revenir à sa place initiale. L'odeur de la nourriture me faisant déjà saliver et je ne perdais plus de temps pour goûter à ces fabuleux apéritifs. Je sentis le regard de Demetrio sur moi, et je ne pouvais m'empêcher de me retourner et de le fixer, moi aussi, la bouche pleine.

— Quoi ? arrivai-je à articuler, en même temps qu'un bout de saumon m'échappait soudainement.

— Rien, dit-t-il l'air songeur, en ramassant avec la serviette le fameux bout de saumon.

    Je ne dis rien de plus et continuais donc de manger. Demetrio me rejoignit quelques minutes plus tard, en s'attaquant à une salade.

— Tu avais faim, dis-moi, me souffla-t-il quelques minutes plus tard, en me voyant engloutir le morceau de viande.

— On dirait bien, répondis-je dans un haussement d'épaules.

    Subitement, son magnifique regard s'assombrissait.

— Elena... gronda-t-il, en déposant sa fourchette.

— Quoi ? Que se passe-t-il ? demandai-je perdue, en fronçant les sourcils.

   Il se pencha vers mon visage et soudainement, il me lécha les lèvres. J'eus un mouvement de recul, brusque, en me frottant ma bouche avec ma manche de peignoir.

— Mais arrête de faire cela ! m'exclamai-je, en perdant les battements réguliers de mon cœur.

— Apprends à manger proprement, dit-il simplement, en reprenant sa fourchette et en piquant dans une tomate.

— N'importe quoi !

    Il haussa un sourcil, en détaillant attentivement les mouvements que je venais de faire. Il se rapprocha de mon corps, sa jambe venant se frotter à la mienne. Je lui lançai un regard noir, tandis que monsieur mangeait paisiblement.

— Tu fais souvent cela, avec les femmes ? "

    Il reposa sa fourchette, une nouvelle fois.

— Leur offrir mes baisers ? Dormir avec elles dans le lit ? M'inquiéter pour elles, me préoccuper de leurs envies ? Leur enlever la nourriture qui traine encore sur leurs lèvres ? Eh bien non. Je ne fais rien de tout cela avec elles. Tu es la seule.

    Un amas de sentiments vinrent prendre place dans mon cœur, tandis que mes joues se mirent à chauffer. Ses yeux bleus ne me quittaient plus et là, maintenant, cela me gênait presque. Voir ce regard poser sur le mien, commençait à me déstabiliser.

    Son pouce vint caresser mes lèvres, alors que mes battements de cœur redoublèrent plus que la normale.

— D'accord, fut le seul petit mot échappé de ma bouche, encore étonnée de ses propos.

— Bien. Continuons le repas, le veux-tu.

   Je n'osais rien dire de plus, bien trop préoccupée par ses paroles qui venaient d'énoncer.

**

   Après avoir mangé dans le plus grand des calmes, nous nous retrouvions désormais allongés dans le lit. Je lui avais déjà dit, pour la cinquantième fois, de regagner sa chambre, mais il avait toujours refusé mon idée.

    Il ne s'était pas gêné, par contre, pour retirer son peignoir et me laisser le grand honneur d'admirer toute sa musculature. Quant à moi, j'avais veillé de garder mon peignoir, bien contre moi, sauf... que. J'avais finalement compris pourquoi Demetrio s'était levé et s'était dirigé vers le radiateur. Il avait fait exprès de monter la température dans la pièce. Et à cause de cela, on pouvait dire que j'étais littéralement entrain de fondre sous cet amas de draps, dans mon peignoir.

   Demetrio était allongé sur les draps et je devais lutter contre moi-même pour ne pas observer ses jambes musclées, en passant également par son torse. Je lisais mon livre, comme si de rien n'était, alors que lui ne faisait rien, à part regarder devant lui. Crispy s'était couché à nos pieds et visiblement, il n'était toujours prêt à se réveiller.

   Je regardais l'horloge et vis qu'il était déjà trois heures du matin passés. Je décidai donc de reposer mon livre, ce qui attira immédiatement l'attention de Demetrio.

— Je vais dormir. Tu peux retourner dans ta chambre, déclarai-je, en ne le regardant toujours pas dans les yeux.

   Il ne dit rien de plus et à mon grand étonnement, se leva du lit. Il partit éteindre la télé, la lumière, avant de revenir à sa place initiale. Il se coucha sur le flanc, de sorte à pouvoir me regarder. La lune m'aidait très bien à discerner ses traits de visage.

— Retourne dans ta chambre, soufflai-je, exaspérée.

— Bonne nuit chérie, répliqua-t-il, avant de fermer les yeux.

    Je poussai un soupir, mais décidai de me coucher. Cinq minutes passèrent et je me rendais compte que je ne pourrais pas passer la nuit dans de telles conditions ; il fait trop chaud. Beaucoup trop chaud.

    Je retirai mon peignoir, veillant à ne faire aucun bruit. Un courant d'air froid me couvrit la peau, avant que je ne me glisse sous le drap.

— Ho sentito. J'ai entendu, dit soudainement une voix grave.

   Un bruit de froissement se fit entendre, avant qu'un bras ne vienne entourer ma taille. Un torse se plaqua contre mon dos et deux jambes vinrent se frotter contre les miennes.

— Si je viens de quitter mon peignoir, c'était pour ne plus avoir chaud. Alors pousse toi, dis-je, en pinçant sa main.

— Hum...

    J'abdiquai finalement et posai ma main sur la sienne, une douce chaleur s'immisçant entre nos peaux. Et à ce moment-là, une phrase s'échappa inconsciemment de mes lèvres :

— J'étais jalouse. Beaucoup trop.

**

Prince Demetrio Où les histoires vivent. Découvrez maintenant