Chapitre 28

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PDV Elena

    Une douce chaleur se propageait de ma joue à mon cou. Je poussai un léger soupir, en commençant à cligner plusieurs fois des yeux. Quelque chose de lourd venait marquer mon ventre, pendant que je sentais que l'on me caressait délicatement les cheveux.

   Je tournai la tête, perdue, et déjà mon cœur s'accéléra brusquement. Il était là. À côté de moi, contre moi, collé à moi. Une de ses grandes mains glissa sur ma peau, qui se couvrit instantanément de doux frissons.

— Comment vas-tu, Elena ? me demanda-t-il d'une voix rauque, les cheveux légèrement ébouriffés et les yeux remplis d'inquiétudes.

   Je fronçai les sourcils et déjà je commençais à me rappeler de tout et surtout? du pire. J'avais vomi sur ses chaussures. Mais le pire, c'était donc que je devais avoir une jolie haleine du tonnerre.
Je décidai de ne pas répondre, ce qui le fit aussitôt s'inquiéter.

— Tu as encore mal ? Pourtant ta fièvre a bien baissé, reprit-il soucieux, en dégageant la serviette de mon front.

   Je le regardais faire, en me perdant dans ses magnifiques yeux bleus.

— Tu es encore en colère c'est ça ?

En colère...
Hum.

   Je ne disais toujours rien, et posai une main dans le doux pelage de mon adorable chiot. Qui d'ailleurs, ne tarda pas à se réveiller. Il me sauta immédiatement dessus, en me recouvrant de plusieurs coup de langue. Je laissai échapper un petit rire, pendant que Demetrio se leva du lit. Son visage était marqué par l'agacement mais aussi, par la tristesse.

— Écoute Elena... Je tenais à m'excuser pour tout. Je suis allé beaucoup trop loin et je ne voulais engendrer de telles disputes, déclara-t-il en tournant autour du lit, les mains derrière son dos.

   Je le regardais faire, comme hypnotisée par ses paroles.

— J'aurai dû prendre soin de toi. Beaucoup plus. Te laisser déjeuner ce matin et faire attention à ce manque de sommeil... Tout cela ne serait pas arrivé et je m'en veux terriblement.

— Et pour le canidé aussi. Il n'a rien fait, c'est vrai. Au contraire, tu as fait une bonne action en le ramenant avec toi. Et je ne veux pas que tu te recherches un appartement ; je veux que tu restes avec moi et je suis prêt à accepter le canin pour une meilleure cohabitation entre nous deux.

    Ne pouvant prononcer un seul mot, j'acquiesçai de la tête, heureuse de voir que malgré ce comportement arrogant et énervant, monsieur pouvait s'excuser. Qui sait, cela était peut-être sa première fois. Mais voyant que je ne prononçais toujours aucun son, son visage se décomposa.

— Tu ne veux toujours pas me parler ? Mince Elena, je suis désolé et je m'en veux encore. Que veux-tu, pour m'accorder ton pardon ?

   Je ne répondais toujours rien et je le fixais, lui prouvant tout de même que je suivais attentivement cette discussion.

— Si je t'emmène acheter des affaires pour le chiot, tu me pardonneras ?

   Je secouai la tête, d'en haut à en bas, un grand sourire venant étirer mes lèvres. Directement je me précipitai dans la salle de bain. Ayant récupéré mes aptitudes, ma force étant revenue, je m'empressai de me brosser les dents et de retourner dans la chambre. Mais arrivée dans celle-ci, je me stoppai net devant le grand miroir qui se trouvait au milieu de la pièce.

— Pourquoi je ne porte plus mes habits ? demandai-je, en observant ce grand t-shirt gris et ce bas de pyjama noir trois fois trop longs.

   Un grand sourire venait embellir le visage de Demetrio, pendant qu'il s'avançait en ma direction. Il recula quelques mèches de mes cheveux, avant d'approcher sa bouche de mon oreille droite. Un long frisson longea mon corps quand je sentis ses lèvres glisser contre ma peau et ce fameux souffle, chaud, se déposer dessus.

— Tu n'allais pas rester dormir avec tes habits, alors que tu venais de gracieusement rejeter tout le contenu de ton estomac dessus, chuchota-t-il en collant son torse à mon dos, et en posant une main ferme sur mon ventre.

   Un gargouillement s'en échappa d'ailleurs, pendant que je me mordis la lèvres inférieure. Avoir vomi sur ses chaussures et sur mes habits n'est pas l'une de mes expériences les plus enrichissantes de ma vie...

— Ne t'en fait pas, gattino, chaton, je te trouve toujours aussi séduisante, reprit aussitôt Demetrio, en me déposant un long baiser dans mon cou.

— Tu m'as vu en sous-vêtements ! m'exclamai-je déjà.

— Effectivement. Mais je ne n'ai pas eu des gestes déplacés, je te le promets Elena.

   Mes joues commencèrent à chauffer légèrement, pendant que je tapais du pied, énervée.

— Ne t'énerve pas, chérie, voyons. Nous avons mieux à faire comme aller manger.

— J'espère que tes chaussures ont été jetées à la poubelle, râlais-je, en me dirigeant vers le lit et en attrapant MisterCrispy dans mes bras.

— Évidemment. Quoique j'aurai pu les garder... Je les aurai montrés à nos futurs enfants pour leur expliquer tout l'amour que tu me portais déjà à cette époque-là, chuchota soudainement Demetrio, en se grattant le menton.

— Imbécile ! repris-je, en ouvrant la porte et en me dirigeant activement vers ma chambre.

Prince Demetrio Où les histoires vivent. Découvrez maintenant