Si on part du principe que j'ai suffisamment d'imagination pour un rêve aussi barré que celui que j'ai fait la nuit dernière, on peut aisément se dire que je suis capable de m'adapter à tout et n'importe quoi. Avec le caractère bien trempé dont je dispose, je suis la première à le clamer haut et fort.
Yep. Je suis du genre des filles qui disent : « Je n'ai peur de rien et je me sors de toutes les situations merdiques ».
Re-yep. Mais ça, c'est sans compter sur mes pires ennemies : mes hormones.
Parce que s'il y a une chose qui m'effraie, qui est capable de me faire faire n'importe quoi, c'est bien elles. Bon, il y a aussi mes états d'âme et mon petit coeur mi-Rock'n Roll, mi-Charlotte aux fraises. C'est vrai, quoi ! Il est super facile d'échapper aux tentatives de tripotage de Hank, de gruger l'hôtesse d'accueil des urgences pour lui voler un fauteuil roulant, ou bien de calmer un gars trop entreprenant. Mais quand il s'agit de raisonner mes hormones ou mon coeur, ça c'est autre chose...
Soyons clairs, je n'ai jamais été amoureuse, et je ne suis pas certaine que je le serai un jour ( cf mes pseudos traumatismes de la gosse abandonnée par la mère, et élevée par un père alcoolique. LoL ). Et à vrai dire, je m'en fiche éperdument. Ce n'est pas le genre de truc qui me prend la tête. Ouais, bon ok, un peu quand même. Mais alors quand il s'agit de dégainer les hormones... Bon sang, on ne fait pas mieux, voire pas pire. Je ne voudrais effrayer personne, mais je suis vraiment capable de passer en mode stalker, quand je veux un gars.
Une fois, j'ai vu un type dans le métro. J'ai, ce qu'on appelle communément, flashé sur lui. Je n'ai même pas réfléchi à la destination à laquelle j'étais censée me rendre, et je suis descendue à la même station que lui. Je l'ai suivi, un peu - non, beaucoup en fait - jusqu'à ce qu'il pénètre dans la supérette dans laquelle il travaillait. Eh bien, vous me croirez ou pas, mais bien que je travaille moi-même dans un supermarché, je me suis rendue les jours suivants dans celui du mec en question pour y faire mes courses. Je sais, je fais flipper, mais au moins, j'ai eu l'occasion de lui parler et même plus... Bon, il s'est avéré que ses capacités à me projeter au septième ciel n'étaient pas à la hauteur de son physique pourtant prometteur. N'est-ce pas là une bien jolie façon de dire que ce gars était le pire coup que j'ai jamais connu ?
Et cet exemple en est un parmi tant d'autres. Peut-être que finalement, je devrais faire flic ou détective privé - ou que je vais finir ma vie dans un asile ! Mais ça m'éclate de chasser, d'aller fouiller pour trouver la moindre info sur un type pour lequel je craque. Je crois même que c'est la partie que je préfère, parce qu'au final, une fois que j'ai le gars en question, ben ça s'arrête là. L'excitation a totalement disparu. Ou alors, le problème est que je ne dois pas chasser sur les bonnes terres ou pas le bon gibier. Bordel, je me fais peur à parler comme ça ! Je ne vous ai pas mentis, quand je vous ai dits que j'étais mon pire ennemi.
Le souci est que ces fichues hormones balaient en moi tout bon sens, tout raisonnement qui me garderaient des plus grandes déconvenues. En clair, je suis incapable de flairer les bonnes occas'. Mon instinct de chasseuse est le pire qui soit. Conclusion, je suis une merde pour trouver le mec parfait.
Peut-être que je devrais me faire une liste à la Bridget Jones ou des affiches que je placarderais sur les murs de ma chambre. Des sortes de commandements qui diraient : « Les crétins et les adeptes de la gonflette, tu ne chasseras pas » , « Tes hormones, tu n'écouteras pas »...
Et le dernier en date qui a allumé mes petites hormones est du genre énorme, colossal gibier. Bien évidement, il est plutôt du genre de gibier qui ne se consomme pas. Une espèce de créature qui n'est même pas censée exister. Une licorne ou tout autre chimère qui ne vous apparait que pour vous faire comprendre que d'imaginer la posséder n'est qu'une illusion, une tentative insensée. Un produit de votre imagination - encore elle...
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Goran ( Sous contrat d'édition chez Black Ink Editions)
RomanceCharlie n'est pas rêveuse, mais déterminée, ça, oui. Issue des mauvais quartiers de Chicago et d'une famille tout aussi peu reluisante, elle compte bien s'offrir un avenir meilleur. Les hommes sont accessoires, son expérience l'a convaincue de ne p...