Chap.8: ILS EXISTENT

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Salut!

Voilà le chapitre 8! Vous allez me dire "Ah bah enfin" et oui, enfin! Je m'excuse, j'ai effectivement mis un peu de temps à l'écrire, mais je voulais qu'il soit vraiment comme je l'imaginais! J'ai hâte de savoir ce que vous en pensez ;)

Bonne lecture!

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Juliette avait ouvert les yeux alors que le soleil se levait à peine. Elle était restée un moment allongée sur le dos, immobile, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration, ses prunelles d'un vert si pâle qu'on l'aurait pu croire dilué à l'eau fixées sur la futaie. Elle avait choisi de passer la nuit à la belle étoile, et ne le regrettait pas. Elle ne s'était jamais sentie aussi proche de la Nature qu'à cet instant, alors qu'elle apercevait, entre les feuilles d'arbres, les différentes nuances pastel qui paraient le ciel. Fermant les yeux, elle invoqua le souvenir d'un enregistrement que son grand-père lui avait fait écouter plusieurs années auparavant. Il avait parlé de... de... Zut alors. Ah oui, d'oiseaux ! Des petits animaux à plumes, munis d'un bec et d'ailes (qui leur permettaient de voler, vous vous rendez compte ?!). Sur l'enregistrement, on entendait piaillements, gazouillis, chants. Les yeux de l'enfant qu'elle était avaient alors pétillés de mille et une étoiles, miroirs de son émerveillement. Puis, sans avertissement, s'étaient emplis de larmes. De grosses perles translucides avaient roulé le long de ses joues roses, tandis que dans sa poitrine, son cœur se fendait en deux. Une main de fer semblait avoir séparé ses ventricules, déchirant le muscle sans état d'âme. Une peine immense avait envahi la fillette. Comment avait-on pu tuer ces êtres innocents ? La question était floue dans son esprit d'enfant, mais la souffrance qu'elle ressentait était claire et nette. Elle se doutait bien que les oiseaux n'étaient pas les seuls que l'être humain s'était mis en tête d'exterminer, et souffrait pour les innombrables victimes qu'avaient faite son espèce. Et après la peine était venu un autre sentiment : la honte. Juliette avait honte d'être humaine, comme si ça avait été ses propres petites mains qui avaient mis fin à la vie de tant d'êtres vivants. Son grand-père l'avait prise dans ses bras, la berçant, attendant que ses sanglots déchirants se calment pour la réconforter par des mots. Il avait séché ses larmes, et lui avait dit :

- Tu n'as pas à avoir honte ma Juliette. N'ai jamais honte de ce que les autres sont, car les erreurs des autres, les erreurs des générations passées n'ont pas à être les tiennes. Tu dois en porter le poids, certes, et faire de ton mieux pour les réparer, mais tu n'as pas à te sentir coupable de leurs actes. Ce n'est pas toi qui détruit, qui tue, qui torture la Nature. Et puis, tu sais, tous les hommes ne sont pas des monstres. Il existe, et j'espère qu'il existera toujours, des hommes et des femmes bien, au grand cœur. Retiens bien ceci mon petit ange : ce n'est pas l'Homme qui est mauvais, ce sont seulement certains hommes qui le deviennent. Le choix du bien et du mal appartient à chacun. A toi de choisir qui tu veux être, pourquoi et comment tu veux te battre.

Juliette était jeune, mais les mots de son grand-père s'étaient gravés dans son esprit à jamais. Cependant, ce soir-là, elle s'était endormie le cœur serré et le visage baigné de larmes, comme de nombreux autres soirs, murmurant des excuses à la Nature.

La jeune femme porta une main à son visage, pour essuyer la larme qui venait d'y couler. Un sourire triste étira ses lèvres alors qu'elle se redressait et s'étirait. Papy Jacques lui manquait. Et le chant des oiseaux... Elle regrettait de ne pas l'avoir emmené avec elle. Il lui aurait peut-être remonté le moral, alors qu'elle était dans la montagne depuis plus d'un mois, et qu'elle n'avait toujours pas croisé un seul loup. Pourtant, elle ne pouvait se départir de la conviction qu'ils étaient là, quelque part. Le sentiment d'être épiée ne s'était pas estompé, au contraire, et la confortait dans son espoir. Autre chose encore, lui donnait de l'espoir : ses rêves. Ou plutôt, son rêve. Deux semaines qu'elle faisait le même, toutes les nuits. Elle sentait la main sur son épaule, la voix ni masculine ni féminine qui lui disait qu'elle était proche. Elle posait des questions mais jamais n'obtenait de réponses. Cela la rendait folle ! Ces rêves semblaient si réels. Qui donc lui parlait ? Et avait-elle raison de penser que c'était des loups qu'il s'agissait ? Mais pourquoi l'attendraient-ils, elle ?

La Guilde du LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant