Chapitre 6 :

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Je l'ai regardé, perdu et essayant de se débattre dans tous les sens, dans son lit blanc, dans cette salle blanche étroitement surveillée. Il hurlait mon nom comme si j'allais le sauver, comme si je pouvais encore faire quelque chose pour lui mais je savais que c'était trop tard et que je ne soignais pas les fous.

- Je peux aller lui parler ? J'ai demandé à Robert.

- Vas-y mais fais attention, il est dangereux.

- Merci.

Je suis allée à l'intérieur, les médecins et chercheurs dans l'observatoire au dessus nous surveillant. Dès qu'il m'a vu, il s'est arrêté de bouger et de crier.

- Salut, j'ai dit timidement. Comment tu vas ?

- Ils me prennent pour un fou mais je ne le suis pas. J'ai du trahir tout un peuple et j'ai peut-être bouleversé ta mission. Ça a été horrible pour moi car... Je t'aime.

- ...

Je n'ai pas répondu, c'était dur à digérer.

- Ma mission ? J'ai simplement dit.

- Rétablir la paix et l'équilibre dans le monde et l'empêcher de sombrer.

- ...

Ces jours-ci avaient été rudes en révélations.

- C'est trop tard de toute façon, j'ai dit.

- Non, ce n'est pas trop tard, tu peux toujours le faire. Je vais rester là à me faire torturer et toi tu vas sauver le monde.

- Non, je vais leur dire si tu veux.

- C'est trop tard. Et puis j'ai déjà une maladie au cerveau dont je ne souviens pas le nom et qui se répand dans mon corps.

- ... Je suis désolée pour toi...

- Tu peux me soigner ?

- Non, je ne peux rien faire pour toi, je suis contrainte de leur obéir, j'ai dit en regardant l'observatoire qui, vu d'ici, n'était qu'une plaque opaque grise.

- Très bien, alors je mourrais ici, seul, fou.

- Tu n'es pas seul, j'ai dis en lui prenant la main.

Il m'a regardée et s'est mis à convulser. Je l'ai poussé sur le côté pour ne pas qu'il s'étouffe et des médecins ont surgit de la porte en masse et m'ont fait sortir.

Robert m'a raccompagné à ma chambre après m'avoir présenté son bureau dans lequel on a mangé et je me suis couchée. Je n'ai pas dormi tout de suite, j'étais inquiète. Mais la fatigue était plus forte.

~~~

Je devais être à peine plus âgée que dans mon ancien rêve. J'étais dans le même bâtiment que celui dans lequel j'étais retenue mais avec des petites choses différentes. Peut-être que c'était lui mais il y a un petit moment. Je tenais la main de Robert, beaucoup plus jeune, il devait avoir une vingtaine d'années et on marchait dans les couloirs du bâtiment.

- Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer. C'est normal si il y a du monde, tu es unique, m'a-t-il dit. Ton père voulait que je ne te le dise pas mais je le fais quand même.

Il s'est arrêté, s'est acroupi devant moi et a dit :

- Il veut t'effacer la mémoire pour ne pas que tu te souviennes de toutes ces choses de ton passé et de maintenant. Je lui ai fait croire que je devais la raccrocher à quelque chose donc cette blessure que tu as au ventre assurera ta mémoire. Quand elle disparaîtra, tu te souviendras de tout et même de ce moment. Je suis vraiment désolé de ce que je vais faire, ce n'est pas contre toi. Mais dans un moment, ta blessure au ventre disparaîtra et la, tu pourras sauver le monde. Souviens toi que tout le passé dont tu te souviendras dans les années à venir ne sont qu'un leurre. Je vais également te donner des rêves pour te rappeler ton passé. Maintenant, tu ne dois pas le dire et c'est l'heure. Tu vas me manquer, j'espère te revoir un jour. Je ne veux pas assister à ça et je ne veux pas que tu souffres.

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