Chapitre 8 :

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Le Gouverneur est tombé au sol, les yeux déjà vides. Kyle s'est précipité sur son corps inerte tandis que Matchs ne cessait de me fixer.

- Arizona, Arizona je t'ai cherché tellement longtemps, j'étais tellement inquiet pour toi.

Il a fait quelques pas vers moi.

- Arizona, c'est fini, rentrons...

- Non ! L'ai-je coupé. Tout ce temps tu m'as menti !

- Arizona, ne racontes pas de bêtises.

- Je me souviens, ai-je dit les larmes aux yeux. Je me souviens que tu as voulu m'effacer la mémoire. Je me souviens que le seul qui ait cru en moi était Robert. Il l'a fait dans l'intérêt de tous. Mais toi... Tu étais tellement égoïste et tu ne comprenais rien ! Tu ne m'a ramené que pour ne pas abandonner une petite fille qui te faisait pitié ! Ne me demande plus rien !!

- Arizona ?!

- Non, ne m'adresse plus jamais la parole !!! VAS-T-EN !!!

- Quoi ? Mais !

- Faites-le sortir ! Maintenant ! Où je le tue moi-même !

Des vigils ont accuru pour le rattraper car il se rapprochait de moi. Pendant qu'ils le traînaient dehors, il criait et je me mordais la lèvre pour ne pas pleurer devant l'assemblée.

- Arizona !! Je suis ton père,  pourquoi tu me fais ça ?! Arizona !! Arizona !!

Le Gérant Smith regardait la scène sans rien comprendre ni dire, Robert était penché sur le corps du Gouverneur et je faisais tout mon possible pour retenir les larmes.

- Arizona, aide-nous ! A crié Kyle.

C'était la première fois qu'il m'appelait ainsi ! J'ai couru sur le corps de son père et observé la situation. Le pistolet qu'avait utilisé Marcus n'était pas à balle et donc la médecine n'y pouvait plus rien. Mais il fallait que j'essaye et après ce qu'il s'était passé plus tôt, j'avais déjà une idée.

- Donnez-moi un couteau, n'importe quoi !

- Quoi ? Mais qu'est-ce que tu veux faire ? Demanda Robert.

- Vite !

Kyle a sorti un petit poignard d'une de ses poches. Je l'ai saisi dans la main droite, le cœur battant à tout rompe tant j'étais angoissée à l'idée d'échouer. J'ai ouvert ma main gauche et ai posé la lame sur la paume. Kyle a posé la sienne pour m'indiquer de ne pas le faire mais le regard que je lui ai lancé lui a fait comprendre que c'était la seule solution. Robert m'a dit :

- Tu n'es pas obligé de le faire, on va trouver une autre solution.

- Laquelle alors ?

- ...

- Très bien.

J'ai fait glisser la lame le long de la main et un filet de sang s'est mit à en couler. J'ai avancé le bras au-dessus de la blessure et j'ai posé mes deux mains tout en retenant ma respiration.
Quand je les ai retiré, une dizaine de secondes plus tard, j'ai vu son torse le lever régulièrement : il était sauvé. J'ai repris mon souffle en reculant un peu le temps que les médecins prennent le relais. Le Gérant Smith regardait d'un air ahurit ainsi que Robert, Kyle et les autres personnes présentes dans la salle. Je suis remontée de la scène, les mains recouvertes de mon propre sang et j'ai dit à toutes ces personnes y compris à une caméra qui diffusait mon image jusque dehors et peut-être plus loin :

- Cette guerre a trop duré, trop de gens sont morts, il est temps d'y mettre un terme.

Pendant que je parlais, le véritable nom de ma tribu m'est revenue :

La MarqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant