Chapitre XIII : Mondanités

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Château de Saint-Germain en Laye, 20 août 1670

Louise n'aurait jamais pensé que devenir la protégée du Roi pouvait être épuisant à ce point.
Elle allait de soirées en soirées, de dîners en dîners et de mondanités en mondanités. Elle n'avait plus une minute pour elle.
Durant le premier mois, elle avait malgré tout les journées pour se reposer et reprendre des forces.
Mais lorsque la reine rentra d'Espagne au bout du deuxième mois, Louise n'eut plus une seconde à elle.

Le 30 juin, un évènement avait également ébranlé toute la cour : la mort d'Henriette d'Angleterre, la femme de Monsieur et une ancienne amante du Roi. Le deuil dura deux jours puis la vie reprit son cours à la Cour de France. Tout le monde l'avait déjà oublié en simplement deux jours. Louise était restée un peu plus longtemps affectée par sa mort, même si elle ne lui avait jamais réellement parlé. Elle s'était aussi inquiété que son amie Elizabeth quitte la cour mais cette dernière avait su convaincre le roi de son utilité à la cour et il lui avait permit de rester.

Depuis, elle passait ses journées auprès de la reine, qui était devenue sans parler d'une amie, au moins un soutien dans ce monde si cruel. Elle savait que Louise ne voulait pas de toute cette attention et elle avait pris la petite sous son aile. Elle demandait souvent à Louise de rester avec elle jusqu'à tard le soir afin de lui éviter des dîners ou des fêtes en compagnie de personnes hypocrites.

Aujourd'hui, Louise se réveillait difficilement après une nuit très courte - elle avait dû subir les lamentations d'une quinzaine de dames la veille au soir, sur le peu d'attention du Roi à leur égard jusqu'à très tard dans la nuit.
Les rayons du soleil qui perçaient à travers ses épais rideaux de damart lui réchauffaient les pieds et la réveillaient progressivement, la sortant d'un profond sommeil. Ses femmes de chambre, toujours présentes à la même heure, ouvrirent délicatement la porte et Charlotte entra avec un plateau en argent dans les mains. Louise, qui était maintenant sortie de sa transe, se redressa difficilement et adressa un sourire à ses femmes de chambre. Celles-ci la regardèrent avec compassion.

- Ce n'est pas une vie que vous menez la ! Déclara fermement Charlotte.

Adélaïde, choquée par le ton familier avec lequel Charlotte lui parlait, fit les yeux ronds. Cette dernière le remarqua et se défendit :

- Quoi ? C'est vrai. Elle passe son temps dans les salons et les salles de danse et elle finit toujours épuisée. Il faut au moins trois couches de poudre pour cacher ses cernes chaque matin. Vous devriez au moins refuser quelques une de ces invitations mademoiselle de Brissac.

Adélaïde d'habitude si discrète était cette fois outrée, et elle ne put s'empêcher de réprimander Charlotte.

- Enfin Charlotte ! On ne donne pas de conseils à sa maîtresse.

Louise sourit affectueusement face à l'inquiétude de ses servantes et dit :

- Ne vous en faites pas Adélaïde. Je sais que Charlotte a raison mais je ne peux malheureusement pas refuser une invitation. Ce serait vu comme un affront et je serais, je pense, beaucoup plus malheureuse que je ne le suis maintenant.

Les deux femmes la regardèrent gentiment mais n'ajoutèrent rien. Louise pris son déjeuner en silence et lorsqu'elle eut fini, Adélaïde emporta son plateau et Charlotte resta pour commencer à la coiffer. Louise trouva alors le moment idéal pour parler à sa femme de chambre de l'histoire avec un certain Louis.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 06, 2017 ⏰

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