Chapitre 3. [C]

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PDV Zoé

Le lendemain matin, je me réveille avec un mal de crâne. Je ferme les yeux à nouveau, mais je sens quelqu'un bouger à côté de moi. Je tourne mon visage vers cette personne et vois Lya, la bouche grande ouverte, un filet de bave quittant sa bouche. Je ris intérieurement pour éviter de la réveiller. Je me rallonge et prends mon téléphone pour voir si j'ai des messages, mais mes yeux bloquent sur l'heure qu'il est. Je bondis de mon lit en hurlant.

- LYA !

Celle-ci grogne et se retourne dans le lit. Je m'approche et lui lance un coussin en pleine figure.

- Lève-toi ! Les cours commencent dans quinze minutes !

Sans un mot de plus Lya redresse la tête, ce qui me fait mourir de rire.

- N'oublie pas de te regarder dans un miroir avant de partir.

Lya me lance un regard noir et bondit du lit. On s'habille toutes les deux en quatrième vitesse et quittons mon appartement, notre petit déjeuner en main.

***

Nous arrivons toutes les deux, essoufflées à notre cours d'histoire. On s'assoit à nos places respectives, c'est à dire, elle devant, moi derrière. Je regarde autour de moi, pour voir si Hugo est dans ce cours. À mon grand soulagement il n'y est pas. J'installe mes affaires, aujourd'hui je me sens d'assez bonne humeur pour écouter le cours. Soudain la porte s'ouvre d'un seul coup, laissant apparaître Hugo.

- Bonjour monsieur Klerm, allez-vous asseoir, et je ne veux pas vous entendre du cours.

Hugo s'exécute, mais malheureusement pour moi, il vient s'asseoir à côté de moi.

- Bonjour madame ronchon.

Je ne réponds pas et porte mon attention sur le cours. Hugo s'étale sur sa table soutenant sa tête avec sa main.

- Arrête de me regarder.

- Si tu ne me dis pas ton prénom, je vais te coller toute la journée ou toute la semaine, j'hésite.

Je lâche quelques secondes mon regard de mon professeur pour le poser sur Hugo.

- Mais c'est que tu as l'air d'être fou de moi, dis donc.

Il sourit de toutes ses dents.

- Oh non, j'aimerais juste savoir ce que tu caches.

- Qui te dit que je cache quelque chose ?

Hugo se redresse, s'adossant à sa chaise les bras croisés.

- Déjà t'as les cheveux gris, ce que je trouve carrément bizarre. Après tu portes ce pull à capuche noir horrible, tu ressembles à l'héroïne d'un film à qui il est arrivé du mal dans le passé.

Je serre les poings. Il commence sérieusement à m'agacer.

- Ne me cherche pas Hugo.

- J'aime quand tu dis mon prénom avec ce ton de voix, déjà ça te rend un peu plus féminine.

Je pose mes mains sur ma table et commence à jouer avec mon crayon. Hugo rapproche son visage du mien.

- Allez dis moi ton prénom.

- Tu es toujours aussi énervant ?

- Seulement avec toi.

Je dois avouer que son charme me laisse pas indifférente, mais il m'énerve par dessus tout. Je suis à deux doigts de lui coller mon poing dans la bouche. Je ne suis pas une fille diplomate, j'y vais du tac au tac, je passe jamais par quatre chemins. Et si cet abruti continue de m'énerver, la seule chose qu'il va connaître de moi, c'est la sensation qu'a mon poing quand il atterrit sur sa mâchoire. 

- C'est bien ce que je me disais, t'es carrément coincée.

C'était la phrase de trop. Je me retourne et lui envoie mon poing en pleine figure, un poing si rapide qu'il n'eut pas le temps de l'esquiver. Sous le coup Hugo tombe de sa chaise, une main sur sa bouche en sang.

- Mademoiselle Swan, monsieur Klerm !

Le professeur traverse la classe à grandes enjambées. Il s'arrête le temps d'examiner la scène. Sous la surprise, il ne réagit pas tout de suite.

- Dans le bureau du directeur. Tout de suite !

Je prends mes affaires et commence à partir sans attendre Hugo.

- Mademoiselle Swan, réparez vos erreurs, vous emmènerez monsieur Klerm à l'infirmerie avant de vous rendre chez le directeur. Si jamais j'apprends qu'aucun de vous deux ne s'y est rendus, je vous collerai jusqu'à la fin de votre année de terminale. Compris ?

Je hoche la tête et sors de la classe.

- T'as une bonne droite.

C'est pas vrai, même la bouche en sang il la ferme pas.

PDV Hugo

Je dois avouer que cette fille a un sacré crochet du droit. 

- Tu t'arrêtes jamais de parler.

Elle m'intrigue beaucoup trop. J'ai vraiment, vraiment envie de savoir ce qu'elle cache, elle est intrigante et mystérieuse. Il n'y a aucune fille dans ce foutu lycée qui soit comme elle. Je ne dis pas avoir de grandes difficultés à avoir une fille dans mon lit, car elles ont toute la capacité à écarter les jambes assez facilement. Mais cette petite nouvelle me donne envie de m'amuser, je veux découvrir ce qu'elle cache, au risque de me prendre plusieurs coups de poing dans l'année.

- Tu ne veux toujours pas me dire ton prénom ?

Nous arrivons à l'infirmerie, elle me fait signe de rentrer.

- Tu es arrivé, je t'attends là.

Elle s'assoit sur le banc à côté de la porte.

- Tu ne me le diras pas.

Elle lève son visage vers moi, me lançant un sourire narquois.

- Tu as deviné, maintenant va soigner cette lèvre.

Je ricane et rentre dans l'infirmerie.

PDV Zoé

Quel abruti. J'attends patiemment, les yeux rivés sur mon téléphone. Je trouve que ça met du temps pour une petite égratignure. La porte de l'infirmerie s'ouvre. Hugo sort un grand sourire aux lèvres. 

- On peut y aller !

Je fronce les sourcils et part en direction du bureau du directeur.

- Pourquoi t'as l'air si content d'aller dans le bureau du directeur ?

- Parce que j'en ai rien à faire.

Je souris à sa réponse. 

- Tu en as mis du temps pour soigner cette lèvre.

- Je t'ai manquée ?

- Pas du tout, j'ai eu vingt-cinq minutes de répit. Mais bon, ces minutes n'étaient pas nécessaires pour une petite égratignure.

Hugo s'arrête devant le bureau du directeur, mais alors que je m'avançais pour rentrer, ce dernier me retient par les épaules.

- Tu m'as ouvert la lèvre. Normalement une fille aussi petite et maigre que toi n'est pas capable de donner un coup de poing aussi fort et aussi maîtrisé. Ça me donne encore plus envie de te connaître.

Je retire ses mains d'un geste violent et enlève ma capuche. Je m'approche de lui, le regardant droit dans les yeux.

- Et qu'est ce que tu sais grâce à ça ?

Hugo m'offre un sourire fourbe, ce qui n'annonce rien de bon.

- Tu as fait de la boxe.

Je déglutis.

Zoé [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant