2 semaines plus tard...
J'ai été hospitalisée pendant deux semaines, Yoan est décédé. La balle que j'ai tirée, lui a perforé un poumon. Pendant mon séjour à l'hôpital, j'ai réfléchi à tous mes choix et mes actes. Je n'ai voulu voir personne.
Plusieurs fois, mes amis ont tenté de me voir, même mes parents, mais j'ai refusé. Je voulais être seule, je pense que j'ai voulu - en quelque sorte - me punir moi-même. Même si Yoan était l'un des êtres les plus abominables qui peut exister sur Terre, je lui ai quand même retiré la vie.
Beaucoup de personnes ne comprendront pas mon raisonnement. Je sais que je suis peut-être stupide de me rendre aussi mal pour une enflure pareille. Mais que voulez-vous, je suis telle que je suis. Je ne suis pas une meurtrière, je suis une personne avec un cœur, avec des convictions.
J'ai ruminé, encore et encore. J'ai repensé à cette scène une centaine de fois au moins, comme un mauvais film qui tourne en boucle et que tu ne peux pas arrêter.
Aujourd'hui, je rentre chez moi. J'ai demandé à mes parents de ne pas venir me chercher. J'ai hâte de les voir, mais je suis réticente d'un côté...
D'un geste lasse, je ferme mon sac à dos et lâche un long soupire, comme pour me convaincre qu'en soupirant, je me vide de tous mes pêchers. Je m'arrête à l'accueil de l'hôpital pour signer mon autorisation de sortie et je prends le premier taxi qui s'arrête à ma sortie.
Le paysage défile, mes pensées avec. J'aimerais être surexcité de revoir ma famille, mes amis mais j'ai vraiment du mal à exprimer et décrire ce que je ressens. Au bout d'une heure de route le taxis s'arrête enfin devant la maison de mon enfance.
Mon cœur s'arrête complètement en me rendant compte que rien a changé, il y a toujours cette vieille balançoire rouillée devant le perron de la maison, les jouets de ma sœur éparpillés devant cette dernière, la façade jaunie par le temps, les plantes de ma mère fraîchement arrosées...
Je paye le taxi et sors avec appréhension, j'avance d'un pas lent, le cœur battant à mille à l'heure. Je m'arrête devant l'immense porte vitrée et souffle un grand coup en posant mon doigt sur la sonnette. Le bruit familier de la sonnette de mon enfance raisonne à mes oreilles et ma mère apparaît sur le pallier de la porte. Je vois toutes les émotions passer dans son regard, l'étonnement, la tristesse, la peur, le soulagement et surtout la joie.
Sa respiration se bloque, ses mouvement deviennent fébriles et sans un mot, elle m'enlace avec tout l'amour du monde, tout l'amour qu'une mère peut montrer à son enfant. Elle me sert tellement fort mais je n'y prête pas attention. Je lui rends son étreinte et enfouis mon visage dans son cou, j'inspire l'odeur de ma mère, son odeur qui m'avait tellement manquée. Une larme coule le long de ma joue, jusqu'à ce que des milliers d'autres la rejoignent.
- Maman...
- Oui ma chérie, je suis là. Je suis là, mon trésor.
Ses caresses maternelles le long de mon crâne m'emplissent de sérénité et un soupir de bien-être quitte mes lèvres sèches.
- Laisse-moi te regarder.
Elle enveloppe mon visage de ses mains abîmées par le temps et examine chaque parcelles de mon visage.
- Maman pleure pas...
- Ma petite fille... tu as tellement changé en l'espace de quelques mois... Marc ! Marc ! Zoé est rentrée !
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Zoé [TERMINÉ]
Fiksi RemajaQuand toute votre vie est rythmée par un enchaînement d'entraînement intensif, que cette vie déjà difficile bascule et devient hostile et invivable comment réagiriez-vous ? Zoé est une championne de boxe endurcie, entraîner depuis ses cinq ans elle...