Chapitre 21. [C]

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PDV Hugo

Je m'inquiète beaucoup pour Zoé, depuis ce midi je n'ai eu aucune nouvelle, je sais qu'elle va à la salle mais il commence à se faire tard et mon inquiétude augmente de plus en plus.

Je jette un œil à l'horloge murale de ma maison, lâche un soupir en voyant qu'il est vingt-trois heures. Je prends mon téléphone et m'enfonce un peu plus dans le canapé.

Message à Zoé :

Zoé où es-tu ? Je m'inquiète appelle-moi.

Je repose mon téléphone et attends la réponse pendant de longues minutes. Au bout d'une quarantaine de minutes, je sors de la maison et pars à la recherche de Zoé. La banlieue chic où ma maison réside est plongée dans le noir le plus total à tel point que j'ai du mal à discerner les quelques passants qui longent les trottoirs étroits.

Après de longues minutes de marche, je m'arrête devant un parc, une forte intuition m'envahit et je franchis le petit portail en fer forgé. Un seul et unique lampadaire éclaire le parc pour enfant, je peux discerner une ombre recroquevillée sur elle-même contre le toboggan. Je m'approche doucement jusqu'à reconnaître les cheveux argentés de la femme que je commence à peine à aimer.

- Zoé ?

Elle lève son doux visage vers le mien et je suis attristé de voir que ses pupilles noisette ont perdu cette lumière scintillante que j'avais réussie à faire renaître. Elle avait l'air triste et énervé et je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire pour atténuer ses émotions.

- Zoé, qu'est-ce qu'il y a ?

Elle ne répond pas, elle se contente de tirer sur mon bras pour me faire asseoir et poser sa tête sur mon épaule.

Les bruits de forêt qui encerclent le parc donnent un air légèrement lugubre à l'endroit mais Zoé n'a pas l'air de s'en préoccuper. Ses yeux fixent le sol, elle a l'air perdu dans ses pensées.

- Zoé, dis-moi ce qu'il y a.

- Non.

Sa voix déraille légèrement, signe qu'elle se retient de pleurer et qu'elle n'a pas ouvert la bouche depuis un moment.

- Je n'aime pas te voir dans cet état.

- Je vais bien.

- No...

- Hugo, je vais bien.

Chacun de ses mots sont durement appuyés, je n'insiste pas plus.

- Tu sais, parfois je prends le temps de réfléchir à comment aurait été ma vie si j'avais pris des choix différents. Autant pour moi que pour mes proches. Je ne suis pas une fille méchante, je ne pense pas avoir mérité tout ce qu'il m'arrive. J'ai fait de mauvais choix dans ma vie, certes, mais qui n'en a pas fait ? Nous sommes des humains, n'importe quel humain fait des erreurs.

Je l'écoutait attentivement, la laissant se vider de tout ce qu'elle ressentait, je ne faisais que l'écouter.

- J'ai une famille qui me manque, une vie qui m'attend avec eux, un merveilleux petit copain qui reste toujours à mes côtés alors que n'importe qui ce serait enfui à vitesse grand V.

Elle rit doucement mais son rire s'évapore très vite dans le calme de la nuit.

- Alors oui, parfois je pense à ça, à ma vie, à mon avenir. Et puis je me mets une bonne claque et je repense à vous. Toi, Lya, Dylan, des personnes magnifiquement fidèles et incroyablement aimantes qui me soutiennent sans aucune contrainte.

Une larme roule le long de ses joues rougies, je passe mon pouce dessus et glisse ma main dans la sienne, la pressant légèrement.

- Avant que je te dise le pourquoi je suis dans cet état, je veux que tu me promettes quelque chose.

Zoé [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant