Je ne connaissais pas son nom, je ne lui avais pas donné le mien.
Nous nous toisâmes quelques secondes, peut-être quelques minutes, peu importe. Nous avions instantanément fait naître une sphère qui n'appartenait qu'à nous, et dans laquelle une électricité indéfinissable crépitait entre nos regards impulsifs.
Je me levai sans quitter ses prunelles qui m'obsédaient.
J'agrippai son poignet et il se laissa emmener docilement par ma force placide. Nous nous contorsionnâmes entre les silhouettes fantomatiques que je n'avais plus su détailler, et nous finîmes par retrouver l'air surchargé des grandes villes.
Il pleuvait.
Que dis-je, des torrents s'abattaient sur l'asphalte qui noircissait.Les cieux lourds et chargés des derniers jours d'été déversaient leur colère sur la ville grisonnante.
En ce temps, je vivais là où l'exaltation palpitante de la jeunesse battait son plein.
Chancelant, je le regardai fixer la pluie torrentielle qui troublait les rues.
Il planait. Ses pupilles dilatées me sondaient.
Je pris sa main dans la mienne, mettant fin à ses questions muettes. Je l'emmenai subitement dans ma course folle sous l'eau qui heurtait notre peau encore brûlante.Les bus ne passaient plus à cette heure, et nous étions complètement trempés lorsque j'aperçu enfin l'immeuble familier.
Je composai le code d'entrée un peu tremblant, alors que je sentais sa présence contre mon dos. Il soupira sur ma nuque, j'entre-ouvrai mes lèvres.
Nous montâmes les escaliers escarpés, jusqu'au septième étage où je logeais. Je l'entendais tituber sur les marches délabrées, mais il me suivit sans un murmure.
Aussitôt que la porte eut été refermée derrière nous, il se laissa choir contre le battant de bois.
Trop camé, il ne sembla même pas curieux de l'endroit où il se trouvait alors.
Il me déshabilla du regard, et mon excitation grimpa rapidement sous ses orbes sombres.
Mes vêtements collaient désagréablement à ma peau, alors je retirai mon tee-shirt devant ses yeux mi-clos.- Tu es beau. Murmura-t-il.
Mais il l'était davantage. Les courbes parfaites de son visage me paraissaient si pures, que j'aurais pu les détailler ainsi durant des heures. Ses mèches mouillées retombaient sur son front, et sa veste en jean laissait entrevoir une chemise blanche qui avait perdu son opacité.
Cette vision avait achevé ma folie. Je voulais le posséder.
Je m'approchai lentement de son corps avachit au sol, et m'accroupis entre ses jambes repliées contre son torse. Je posai mes coudes sur ses genoux, il toisa mon torse nu.
Il frissonna, et leva sa main pour l'approcher lentement de ma clavicule.
D'un de ses doigts, il l'effleura de tout son long, et descendit entre mes pectoraux. Son regard suivit ses gestes, une incandescente lueur dans la noirceur de ses pupilles.
Je me crispai, et je ne pus me retenir davantage.Sans douceur aucune, j'agrippai sa nuque de mes deux mains, et l'amenai à mes lèvres.
C'était brûlant, grisant, destructeur.
L'euphorie mêlée à ce désespoir qui s'accroche à l'âme.Et je ressentis la tristesse dans ce baiser. Mon cœur battant tressauta.
Ses lèvres furent les plus douces que j'eus pu embrasser. Mes mains se glissèrent au travers de ses cheveux humides et emmêlés, je les tirai en arrière. Son cou parsemé de gouttelettes brillantes m'offrit ses délices, je m'y plongeai.
Je mordillais sa chair albâtre, alors qu'il gémissait à mon oreille.
- Fais-moi oublier. Souffla-t-il.
Je ne savais aucunement de quoi il parlait alors, mais je souhaitais par-dessus tout réaliser son souhait.
~
Il souhaitait
une nouvelle
overdose.
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t r a n s c e n d • Kth ◦ Jjk
Fanfic[...] Il avait ce visage qu'on ne peut pas oublier. Ce regard brûlant, et cette figure angélique qui se détachait de tout le reste. Il y avait cette infinie tristesse, dans ces obscures prunelles. J'ai eu l'impression d'y croiser mon reflet. C'étai...