Je me réveillai à l'aube, le lendemain.
Éreinté, j'avais fini par m'endormir, une fois avoir perçu les lentes respirations de mon récent protégé.
Sans même l'apercevoir, dans la quasi-obscurité, je senti sa présence à mes côtés. Rassuré de ne pas trouver place vide, je me glissai hors de la tiédeur des draps, et traversai la chambre en tâtonnant un peu.
Après avoir pris soin de refermer sans bruit la porte derrière moi, je me dirigeai vers le canapé, et enfilai sur mon torse nu un sweat qui y traînait.
Bien, il était toujours là. C'était un bon début.
Et dans un élan d'optimisme, dans le calme ambiant qui contrastait avec les événements passés, je cru que tout irait mieux à son réveil. J'espérais, et parvenais même à croire, que cette nuit de sommeil l'eut rendu plus enclin à se laisser faire.
J'observai au dehors par ma fenêtre, le jour n'était tout à fait levé. Seule une lumière pâle et diffuse flottait sur le fil de l'horizon, annonçant avec douceur cette nouvelle et imprévisible journée.
Muni d'une tasse de café brûlant, les yeux encore bouffis par mon récent réveil, je décidai de profiter de ces instants tranquilles. Accoudé sur le minuscule balconnet ouvert sur mon séjour, j'observai les rues vides de monde, le calme olympien planant sur la ville pour l'instant endormie.
Alors que je contemplai le ciel, appréciant le bleu nuit se diluant tel de l'aquarelle vers un mélange de bleu cyan et de l'éternel gris de saison, je me surpris à penser que cette accalmie durerait.
La brise matinale était froide, et me fis frissonner. Je bus à longues gorgées mon café devenu tiède, et commençai a me poser des questions sur lui, sur ce que nous ferions à son réveil. Dans quel état sera-t-il, quelle sera sa réaction lorsque nous serons de nouveau face à face. Parviendrais-je à le garder ici ? Soumis à ce besoin irrépressible de l'avoir auprès de moi ?
Mais le bruit d'une porte que l'on ouvre mit fin à mes suppositions, j'allais y être confronté avant même avoir tenter de me préparer aux éventualités.
Je retournai dans le séjour, et le vis dans l'encadrement de la porte. Il avait le teint blafard, et les yeux mi-clos.
Il était beau. Même dans son piètre état.
Ses bras pendants mollement le long du corps, nous nous toisâmes quelques secondes.
- Bonjour. Lui lançais-je avec prudence.
Il ne répondit pas, et s'avança dans la pièce en vacillant légèrement. Je le suivi du regard, inquiet.
À ma grande surprise, c'est vers moi qu'il se dirigea. Et il s'arrêta si près de mon visage, que je cru presque qu'il allait m'embrasser. Au lieu de cela, il laissa retomber son front contre mon épaule, et murmura si bas que je dus me concentrer pour comprendre.
- Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques...
Avais-je bien entendu ? N'étais-ce pas là ce que j'avais espéré ?
Il venait de me donner son accord. Oui, c'est exactement comme cela que je l'avais interprété.
Il me donnait une chance, même si lui ne semblait pas y croire.
Et il pensait sûrement que je ne serais pas de taille à affronter ses propres démons. Mais il ne savait rien de mon opiniâtreté, rien de mes désirs, rien de ma ténacité, ni des desseins que je nous destinais.
Et j'eus les larmes aux yeux.
Mon cœur serré brûlait.Il avait placé son avenir incertain entre mes mains. Subitement, inopinément.
Et je ne savais si j'allais y parvenir. Mais la promesse que je m'étais faite, je devais la réaliser.
Pour lui, pour moi, pour nous.
Sans deviner les difficultés que nous aurions à affronter.
~
Ce chemin,
c'est ensemble
que nous l'avons
tracé.
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t r a n s c e n d • Kth ◦ Jjk
Fanfic[...] Il avait ce visage qu'on ne peut pas oublier. Ce regard brûlant, et cette figure angélique qui se détachait de tout le reste. Il y avait cette infinie tristesse, dans ces obscures prunelles. J'ai eu l'impression d'y croiser mon reflet. C'étai...