Chapitre huit.

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J'aime commencer les cours plus tard que prévu. Huit heures, c'est beaucoup trop tôt pour aller à l'école. Dix heures, c'est mieux. Surtout lorsque c'est mercredi et que nous avons l'après-midi de libre.

Assise sur les escaliers devant ma maison, un sourire satisfait s'installe sur mes lèvres lorsque je sens la chaleur s'écraser sur ma peau. Les nuages gris et la pluie ont enfin céder leur place à cet immense soleil ce qui me rend de très bonne humeur. Je lève les yeux au ciel, laissant un énorme sourire s'étendre sur mon visage. Cette journée s'annonce bien. Je baisse les yeux avant que le soleil ne me rende aveugle.

Je pose mon regard sur la maison qui se situe face à la mienne. Je la contemple longuement, chose que je ne fais jamais. Elle est magnifique. Je suppose que la façade blanche, les grandes vitres ainsi que les fleurs y sont pour quelque chose. Ces quelques touches la rende beaucoup plus belle que les autres maisons de mon quartier.

Des reniflements provenant de ma gauche me coupent soudainement dans ma contemplation. Les sourcils froncés, je tourne la tête vers la source de ce bruit désagréable. Je découvre avec surprise Jamie qui est en pleurs. Elle est debout, à quelques pas de moi et elle me regarde tristement. Je croise mes bras contre ma poitrine et la regarde. Je me demande bien ce qu'elle vient faire chez moi après la dispute que nous avons eu samedi soir. Je me demande surtout comment ose-t-elle venir mettre les pieds ici après ce qu'elle m'a fait.

Malgré tout, je ne peux m'empêcher de me sentir mal à l'aise. Je n'aime pas voir les personnes que j'apprécie dans cet état. Jamie est mon amie. Je parais être une fille sans cœur, froide, mais ce n'est qu'un masque que je m'amuse à enfilée devant des tas de personnes. Je me gratte le coude, mal à l'aise tout en mordant l'intérieur de ma lèvre. Jamie renifle avant de sortir un mouchoir du pantalon crème qu'elle porte. Elle se mouche puis garde le mouchoir dans sa main.

- Écoute, Hilary... Je m'excuse. Je me suis très mal conduite à la soirée et j'aimerais que tu me pardonnes, dit-elle d'une petite voix.

Je me lève et m'approche d'elle de quelques pas. J'appuie mon épaule contre le mur de la maison. Je fixe intensément Jamie qui ne détache pas ses yeux du sol. Je décide de prendre la parole à mon tour.

- Pourquoi as-tu fait ça ? demandais-je calmement.

Je ne cesse de regarder la brune qui reste silencieuse. Quelques minutes plus tard, elle me répond.

- Je n'en sais trop rien. Enfin... Si. Comme tu le sais, Yanis était mon premier choix. Je l'avais choisi avant même que tu ne fasses sa rencontre et que tu le choisisses. J'étais vraiment attirée par ce type. Il m'intéressait vraiment. Son air mystérieux m'a immédiatement attiré. Et quand tu m'as dit que tu le prenais, je l'ai très mal pris et je voulais te le faire payer.

- Tu voulais me le faire payer ? demandais-je en haussant les sourcils.

Ça fait des années que nous nous connaissons et pour un simple garçon, elle était prête à se battre face à moi, prête à me mettre des bâtons dans les roues.

- En quelque sorte... Je t'en voulais énormément et te voir bouillonner de rage quand je m'approchais de Yanis me satisfaisait tellement. Yanis me plaît. Le jeu n'existait plus, il n'était plus ton pion.

Ça ne sent pas bon, vraiment pas bon. Depuis quand ressent-elle des sentiments pour quelqu'un ? Si Olivia était avec nous, elle se serait posé la même question.

- Puis mes pions sont tellement nuls. Ils ne m'amusent pas. Pour le moment, le jeu est juste une excuse pour faire des sorties gratuites et aller à des soirées où ils peuvent picoler. Ça m'énerve. Quand je vois Yanis te faire attendre, je ne peux que l'apprécier d'avantage.

Virginity Boys [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant