BARNABÉ – CHAPITRE SEPT
Deux semaines sont passées et les cours ont repris depuis ces interminables vacances de Février. Certaines personnes dans mon lycée privé se racontent encore leurs ingrates histoires sur leur jolie Saint-Valentin et je rumine dans mon coin.
- Alors cette saint-Valentin, qui est l'heureuse élue ? interroge Valentine en glissant son bras autour du mien.
Ma meilleure amie qui est partie au ski toute la seconde semaine m'a laissé en plan. Elle ne connaît pas l'existence de l'autre gars que je préfère oublier et ne pas l'avoir dans le même lycée que moi est comme une bénédiction. Beaucoup d'élèves trouvent les lycées privés énervants. De mon côté, je les trouve bien plus sympathiques que les publics, il est beaucoup plus facile de se fonder une bonne réputation, préparer les quatre cent coups dans le dos des professeurs qui nous croient agréablement sages. Et il y a tellement de drama queens qui s'énervent qu'on pourrait amener du popcorn pendant leurs spectacles d'explosion intérieure. Tout le monde connaît à peu près tout le monde.
- Personne, répliqué-je mollement en essayant de ne pas penser à l'autre con.
Valentine fronce les sourcils, étonnée et confuse. Elle pousse la porte du bâtiment A et monte les escaliers deux à deux.
- Tu te fiches de moi là. Hé ho ! Allô la Terre où est passé Barnabé le gros fuckboy du lycée qui change de proie toutes les deux semaines. Ça ne va plus du tout. S'exclame Val' en passant sa main devant mon visage pour me réveiller.
Je grogne en dégageant sa main. Nous nous installons au fond de la classe comme d'habitude et attendons que le maudit professeur d'histoire-géo apparaisse dans notre champ de vision. C'est le seul prof parmi tous mes bouseux professeurs à faire l'appel en début de cours. Tout le monde répond « là », « présent » ou lève la main. Valentine et moi débutons une partie de bras de fer chinois.
- Aujourd'hui, étude de docs, on se met en groupe de 3 par ordre alphabétique. Monsieur Basquin, le cours se passe ici ! Vous êtes avec Monsieur Alembert et Mademoiselle Desfontaines.
Je lève un sourcil et pousse un long soupir. Qu'ils viennent à ma table, je ne bougerai pas pour eux. Valentine se met avec son groupe et deux têtes qui m'étaient alors inconnues prennent place autour de moi. Est-ce rassurant de savoir qu'en terminale ES, on ne connaît toujours pas les personnes de sa classe ? La fille est une métisse aux cheveux bouclés. Elle porte quelques bagues au doigt et des bracelets brésiliens. Le gars postillonne en parlant et remonte tout le temps ses lunettes. Ça passe. Ils peuvent faire le taf à ma place.
- Comme convenu, chacun prend une page et répond aux questions de sa page. On met en commun après. Débute le gringalet en ouvrant son livre d'histoire-géo.
Je hausse les épaules, faussement désolé.
- Je n'ai pas mon livre. Va falloir partager.
Je lance un regard à Valentine qui, à l'autre bout de la classe, me fait des signes très clairs avec ses doigts. On a notre propre langage et si j'ai bien compris ce qu'elle a voulu transmettre, il faudrait que j'aille pécho la fille à côté de moi parce qu'elle est assez jolie. Entendu, reçu 5 sur 5 Valentine.
- C'est quoi vos beaux prénoms sinon ? Interrogé-je avec un air malicieux.
Le garçon répond en premier :
- Raymond et je suis concentré, donc pas de bavardages.
Relou va.
La fille se la joue plutôt silencieuse et me lance un regard dédaigneux.
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Le mauvais théorème de Thalès
Novela JuvenilBarnabé a la flemme de résumer son histoire ce soir. Il préfère juste te prévenir, cher lecteur ou lectrice, que son roman pour ados est très douteux mais très marrant (et ça c'est encore à vérifier). Par conséquent, Thalès te recommande de commence...