Solidarité bien ordonnée commence par soi-même - 6 -

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Il s'était rapidement trouvé entouré de représentants attentionnés qui l'avaient monté sur une civière dans la suite d'Arnest. Lorsque ce dernier arriva, un médecin l'attendait près du lit où dormait son protégé, assommé par les calmants.

– Vous connaissez cet homme ? demanda le médecin en désignant Destuiz.

– Oui, bien sûr ! C'est un ami à moi...

– Bien. Je suis obligé de briser le secret médical dans cette situation bien particulière. Car je suis persuadé que je ne nuirai aucunement à mon patient en soumettant à votre attention un léger détail.

– Oui ? répondit l'autre, de plus en plus intrigué.

– Cet homme est humain.

– Ah... Vous m'avez fait peur !

Le médecin parut intrigué à son tour.

– Vous le saviez ?

– Bien entendu !

– Je l'ignorais. C'est pourquoi j'ai tenu à clarifier cette situation. Vous comprenez, 39,6° pour un représentant... c'est une température limite.

– Qu'est-ce qui s'est passé ?

– Rien de grave. Je pense qu'il s'agit d'une trop forte tension émotionnelle ; ajoutez à cela deux blessures en phase de restructuration...

– C'est navrant... Voilà où mène la passion.

– La passion ?

– Les femmes, mon ami...

– Ah... Je croyais qu'il s'agissait d'autre chose. Voyez-vous, il n'a pas cessé de gémir dans son sommeil, avant que les calmants ne fassent vraiment effet.

Le médecin s'installa de nouveau, à l'invite de Dawampa, tandis que celui-ci sortait des verres.

– Et qu'a-t-il dit ?

– Il parlait d'une planète dont le bouclier allait exploser.

– Ah oui. C'est encore en rapport avec cette jeune femme dont je vous parlais. C'est une réfugiée de Wenigassy.

– Ah ! Je comprends mieux maintenant.

Et ils avaient bu en silence, tandis que dans son sommeil forcé, Destuiz n'avait plus de place pour le repos.

Une longue nuit stellaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant