Téluxa III, monde de tous les possibles - 4 -

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 – Bonjour, aimable, honnête et ô combien altruiste représentant, l'accueillit l'employé avec un sourire à pleines dents.

– Bonjour à vous, hésita Destuiz, qui sentait sa transpiration dégouliner dans son dos. Il pria pour que le grimage ne se mette pas à couler lui aussi.

L'employé l'inspecta du regard avec un sourire poli.

– Je désirerais une chambre, s'il vous plaît, honorable employé, poursuivit Destuiz.

Le représentant sembla hésiter un instant, baissa les yeux sur sa console et fit une grimace de contrition un peu exagérée.

– Ah, je suis ignominieusement fustigé de désarroi, monsieur. J'ai honte d'avouer qu'il ne nous reste actuellement aucune chambre libre... Aussi, et comprenant dans quelle situation indigne nous vous plaçons, nous allons nous arranger pour vous trouver une chambre dans un hôtel voisin de très grande qualité, et nous ferons en sorte de vous dédommager pour les éventuels dérangements que cela pourrait vous causer.

Destuiz supposa que la bienséance pacitaine aurait voulu qu'il refuse cette offre généreuse... bien que l'hôtel semblât, à dire vrai, plutôt vide.

– Votre proposition va au-delà de ce que j'aurais pu souhaiter, mais je ne saurais accepter... Je prendrai sur moi de trouver un endroit adapté. C'est de ma faute, j'aurais dû réserver.

L'employé eut un sourire chagriné.

– Laissez-moi votre nom et votre numéro de personateur, nous vous contacterons sans faute dès qu'une chambre se sera libérée.

Destuiz s'exécuta, puis tourna les talons.

– Monsieur !

Il se retourna et aperçut un Pacitain d'un âge physique très avancé, ce qui supposait plusieurs centaines d'années.

– Oui ?

– J'ai été témoin de votre embarras. Je suis Arnest Artelius Dawampa. Je dispose dans cet hôtel d'une suite de taille raisonnable et me permets de vous en proposer une partie pour la durée de votre séjour, si, bien entendu, cela ne contrarie pas vos projets.

Destuiz resta un instant interloqué.

– C'est une offre d'une générosité qui dépasse mes espoirs les plus fous, monsieur... Dawampa. Je suis monsieur Destuiz. Johan Martelius Destuiz.

Il ne put s'empêcher de tendre la main en signe d'amitié. L'autre la prit avec un sourire poli, mais Destuiz se rendit compte qu'il venait de se trahir, la poignée de main n'étant pas de coutume entre représentants.

– C'est un signe d'amitié sur venturi V, où m'a mené mon dernier voyage, tenta de se rattraper Destuiz, en rougissant sous son masque.

Une longue nuit stellaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant