Chapitre 7 : Arthur

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Cette nuit, je n'avais pas pu dormir. J'étais terrorisé. Je n'osais sortir de son lit, mon ventre se tordait de peur. Pourquoi avait-il fallu que je tombe sur le rôle le plus dangereux ? 

Je détestais l'Empereur pour avoir créé ce jeu cruel, le peuple français pour ne pas s'être rebeller face à cette horrible mascarade, de nous avoir abandonner et surtout je détestais cette énergie dont je n'avais jamais voulu, cette énergie qui faisait de moi un être différent. Je me haïssais pour n'avoir pu la museler et m'être dévoiler. Je pensais à ma petite sœur que j'avais voulu protéger mais que j'avais finalement conduit à sa perte. J'aurais mieux fait de me taire au lieu de trahir ceux qui m'avaient appelé Frère.

Les autres n'étaient pas encore sortit de leurs chambres, en tout cas je ne les avais pas entendus. Je regardai ma montre : 8h06. Dans une vingtaine de minute, les joueurs devraient se réunir sur la place. J'inspirais calmement. Je jouerais finement, cette partie ne mettait pas seulement en jeu ma vie mais celle de sa sœur également alors je ne devais pas cafouiller.

- Tu vas y arriver.. T'es le meilleur, ne laisse personne te dépasser. Tu as toujours un coup d'avance. Okay ? Okay, murmurai-je.

J'avais l'impression de devenir dingue, je me levai et me dirigeai vers le lavabo. Mes cheveux blonds étaient très sales, ça devait être parce que j'étais tombé hier dans la foret et que je ne les avais pas lavés depuis très longtemps. Je me regardai dans le petit miroir. 

- Ça va aller.. Je te sauverais Liny. Je te sauverais..

Je sortis de la chambre sur la pointe des pieds. Je descendis les escaliers et trouvai quelques personnes au premier étage. Tous les yeux fixés sur le semblant de corps au milieu du couloir. Sur le pallier se trouvait une grande tache de sang. J'eus envie de vomir mais me repris. Je devais rester froid face à la mort, à la violence. Il ne restait qu'un amas de chair.. Ils l'avaient massacrée, les loups l'avaient massacrée. Mes jambes flageolaient. Je m'appuyai contre un mur. Tristan passa devant moi et se dirigea directement vers le réfectoire au rez-de-chaussée sans un regard pour le cadavre.

- T'vas pas voir qui est mort ?

- Pourquoi faire ? Je sais que moi je suis en vie et pour l'instant, c'est le plus important, fit le châtain. Il continua sa route.

Je réfléchis puis pris la suite du garçon. De toute façon Tristan avait raison, je saurais bien qui était mort. Pour l'instant, j'avais besoin de manger.

Dans la salle, il n'y avait que trois personnes sans nous compter Tristan et moi. Meli regardait son verre d'eau le regard vide, Mariane se tripotait une oreille et la dernière, Natalia, souriait l'air hagard. Elle avait l'air complètement ailleurs, c'était vraiment..effrayant. 

Je m'assis à coté de Mariane et lui souris. Elle me regarda l'air inquiète puis répondit à mon sourire. Je ne m'était pas rapproché de la jeune fille sans raison. J'avais toujours eu le don de me lier aux plus forts. J'arrivais à  facilement jauger les différentes personnes que je rencontrais, leur caractère, leur énergie, tout ce qui pouvait les différencier des autres. Ce que je savais surtout, c'était comment m'associer aux personnes qui pouvait me rapporter ce que je pourrais désirer. Je savais comment mettre ces personnes à l'aise et les faire m'apprécier ou me supporter. J'étais très doué pour cela sans me vanter.

J'avais tout de suite senti l'énergie de Mariane. Son énergie était puissante, pas aussi puissante que celle de l'homme mais très puissante tout de même. Je me demandais pourquoi personne d'autre que moi ne semblais l'avoir remarquer mais ça arrangeait mes affaires. Je faisais comme dans la vie de tous les jours, je me rapprochais du prédateur afin de le laisser me protéger, m'aider à finir ce jeu en vie et sauver ma sœur.

Le Maitre du JeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant