-Oh, fut le seul mot qu'Oikawa réussit à articuler.
Société des Admirateurs d'Oikawa. Membres : Kageyama Tobio et Ushijima Wakatoshi. Oikawa fit descendre la page pour regarder un peu ce qu'ils publiaient, totalement choqué.
« Anecdote : un jour, j'ai rencontré Oikawa-san en allant à un entraînement pour les poussins. Il était avec son neveu... » commençait un des posts de Tobio.
Ushijima y avait mis une photo des années collèges, lorsqu'Oikawa avait reçu le prix du meilleur passeur et qu'il se tenait à ses côtés, avec celui du meilleur attaquant. Dans les tribunes, on pouvait même apercevoir un mini-Tobio.
C'était donc cela, leur point commun. Leur obsession envers Oikawa, juste autant que lui s'intéressait à eux. Il avait donc bien pressenti avoir un rôle à jouer là-dedans ! Ushiwaka et Tobio n'étaient pas amants... Ils étaient juste animés par les mêmes passions ; le volley-ball d'abord, et Oikawa ensuite.
Oikawa posa le téléphone, incapable de dire un mot. Tous ses soupçons, toutes ses recherches aboutissaient donc à cela : l'extrême flatterie de son égo. Il tendit la main vers la tête de Kageyama, remarqua que celui-ci bavait dans son sommeil et se hâta de saisir un mouchoir avant de reprendre son geste et de lui tapoter la tête avec affection :
-Mon adorable petit cadet. Je te comprends, au fond, je m'aime aussi. Ushiwaka et toi, mes stalkers préférés... Je ne pouvais que m'y attendre. Bienvenue chez mes groupies.
Un large sourire béat s'étalait sur sa figure.
-Quand je dirai ça à Iwa-chan...
Il resta au chevet de Tobio, qui, à part baver, ne faisait pas grand-chose. Oikawa eut beau essayer de le réveiller, il n'y parvint pas, et fut forcé de descendre manger, priant tous les dieux du ciel qu'aucun de ses parents n'entre dans sa chambre et ne trouve un garçon dormant dans son lit.
Il remonta en emportant discrètement un paquet de gâteaux, au cas où son plus que digne cadet aurait faim. Il s'en voulait presque, à présent, de l'avoir drog... que Kindaichi ait suivi ses instructions sans mesure.
Tobio n'avait strictement pas bougé, et Oikawa commençait à s'inquiéter. Il était tard, si Kageyama se réveillait maintenant, il devrait rentrer dans le noir. Les bus allaient bientôt arrêter de circuler...
Il s'assit au bord de son lit pour regarder la télé, attendit, alla se laver, se brosser les dents, se préparer pour la nuit, et Kageyama n'avait toujours pas remué un muscle. Oikawa l'empoigna par les épaules et le secoua vigoureusement :
-Allez, murmura-t-il comme un forcené, il faut que tu te réveilles ! Où est-ce que je vais dormir ?
Et les parents de Kageyama !? S'ils lançaient un avis de recherche ? N'allaient-ils pas s'inquiéter ? Il saisit son propre téléphone, arriva au contact « Chibi-chan » et envoya un message :
« Tobio est avec moi, si ses parents te demandent où il est, dis-leur qu'il est en sécurité. »
La réponse ne tarda pas :
« Euh, c'est vrai ça ??? »
Oikawa ne répondit pas, simplement parce qu'il ne savait pas lui-même. Et si Tobio ne se réveillait pas ? Et s'il dormait comme ça pendant des semaines ? Et lui, Oikawa, ne pouvait pas dormir par terre... Ni pousser Tobio par terre, d'ailleurs. A regret, il souleva la couverture et s'étendit à côté de son cadet. Au moins, il ne ronflait pas. Pas encore, apprendrait-il un peu plus tard dans la nuit.
C'est très gênant, songea-t-il en se recroquevillant pour tourner le dos à Tobio. Le lit n'était pas fait pour deux personnes, et il imagina rouler Kageyama sur le côté pour gagner un peu de place. Il ne fit pourtant rien, et se contenta de lui donner quelques tapes sur la tête toutes les cinq minutes pour voir s'il se réveillait, en vain.
Il ne sut même pas quand il s'endormit lui-même, mais c'est bien son alarme qui le fit se réveiller. Il poussa un petit cri d'effroi en voyant quelqu'un dans son lit avant de se rappeler que c'était normal. Tobio ne semblait toujours pas décidé à bouger, mais en le secouant un peu, Oikawa tira de lui quelques marmonnements inintelligibles qui lui donnèrent de l'espoir.
Il se dépêcha de se préparer, ses parents étant déjà partis, et au moment de quitter la maison, lança de son armoire quelques affaires au hasard sur le lit, pour éviter que Tobio ne fouille partout en se réveillant pour s'habiller. Même lui, supposa Oikawa, devait changer T-shirt et sous-vêtements. Il ne s'attarda pas, déjà en retard, et espéra que Tobio comprenne tout seul, et surtout s'en aille de sa maison avant que ses parents ne rentrent.
Quand il arriva à Aoba Johsai, Iwaizumi n'avait pas l'air au courant des événements de la veille. Il croisa bien Kindaichi, dans les couloirs, qui le salua en lançant un regard inquiet, mais Oikawa ne laissa rien paraître et lui fit un grand sourire. Vers midi, il textota Hinata pour savoir si Tobio était bien revenu à Karasuno, sans réponse. Il ne se sentit soulagé qu'au moment où Chibi-chan lui envoya, vers quinze heures :
« Kageyama m'a dit qu'il venait pour l'entraînement de ce soir »
Tout rentrait dans l'ordre, songea Oikawa. Il savait maintenant la vérité, que la rumeur sur Tobio et Ushijima était infondée. C'était lui-même, songea-t-il encore avec ravissement, qui les réunissait. Il n'avait plus besoin de chercher à savoir, et pouvait maintenant se reconcentrer sur les cours et le volley. Cette histoire est terminée, pensa encore Oikawa avec un petit sourire.
Il faut savoir qu'il était un peu naïf.
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Oikawa Tooru n'est pas un g̵̶̶̵é̵̶̶̵n̵̶̶̵i̵̶e Ushikage shipper
FanfictionUne rumeur circule autour de Sendai eet affime que Kageyama Tobio et Ushijima Wakatoshi sortent ensemble. Pour Oikawa Tooru, c'est inconcevable. Est-ce réellement une histoire d'amour fou entre ses deux rivaux, ou de simples bruits de couloir ? ...