Déclaration de guerre

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Goshiki avait l'air absolument paniqué et ne cessait de lancer des regards nerveux par-dessus son épaule, vers Ushijima qui semblait planer au-dessus de la situation et époussetait son téléphone.

-Alors, commença Oikawa en lui tapotant les épaules pour le détendre et l'inciter à lui faire confiance. Tu connais Kindaichi, c'est ça ? C'est mon cadet, tu sais ?

-Euh, oui, répondit Goshiki en prenant une attitude de garde-à-vous. Oui, je le connais ! Il attaque très bien !

-Vous avez fait un camp ensemble, celui de Miyagi, c'est ça ?

-Oui ! C'était ici ! Je veux dire ! A Shiratorizawa !

-Et tu as parlé avec Kindaichi ?

-Oui !

-Attends, attends un peu que je termine de parler, lui dit Oikawa en tentant de se montrer un peu paternel.

Goshiki jeta un énième regard désespéré vers Ushijima, qui, n'ayant plus sa place dans la conversation, repartait nonchalamment vers le gymnase.

-Vous avez parlé de cet autre camp, que n'atteignent que les meilleurs joueurs du Japon. Il n'y a que deux représentants de Miyagi à ce camp, qui sont Kageyama Tobio –un autre de mes cadets- et Ushijima –ton senpai. Kindaichi et toi en avez parlé.

-Oui, reconnut Goshiki, et il hocha la tête avec vigueur, faisant voleter ses mèches. Kindaichi connaît bien Kageyama, de ce qu'il m'a dit.

Oikawa se demanda un court instant s'il n'avait pas fait le rapprochement « Kindaichi mon cadet » et « Kageyama mon cadet », mais passa outre et poursuivit, en s'armant d'un sourire encourageant.

-Bien. Je vais maintenant te poser une question extrêmement sérieuse. Est-ce qu'ils s'embrassent ?

-Kindaichi et Kageyama ? demanda Goshiki en ouvrant de grands yeux.

-Non ! Ushijima et Kageyama !

-Ah ! tressaillit le pauvre première année, aussi mortifié que s'il venait de se faire gifler. Je ne sais pas ! Comment je le saurais ? Mais en tout cas, Kindaichi parle beaucoup de lui !

-Je m'en fous de Kindaichi, et royalement même !

-Justement ! Royalement ! Il appelle Kageyama un roi ! C'est pas un surnom mignon ça ?

Oikawa fit un pas en arrière et écarquilla les yeux. Ce n'était pas vraiment le genre d'informations qu'il cherchait, et puis Kindaichi et Kageyama... Le « roi » était loin d'être un surnom flatteur ! Ils avaient une relation conflictuelle, d'ailleurs fort bien utilisée sur le terrain par Oikawa lui-même...

-Ce n'est pas un surnom mignon du tout, fit observer Oikawa en commençant à perdre patience. C'est pour rappeler à Tobio sa supériorité sur ses coéquipiers. Lui rappeler qu'il est seul. C'est Kindaichi qui a trouvé ça, certes, mais ce n'est en rien un signe d'affection...

Il fit une courte pause et hocha la tête.

-Ce qui m'intéresse, c'est de savoir justement comment l'appelle Ushijima.

-Il... Il l'appelle par son nom, répondit Goshiki, qui ne semblait pas voir où voulait en venir le capitaine de Seijou. Ah ! Oui, et parfois aussi, il l'appelle « le cadet d'Oikawa ».

-Oh !

Oikawa se laissa choir sur un banc et posa une main sur son cœur.

-Voilà qui est mignon !

Il releva ensuite la main à son menton et adopta une posture pensive.

-Ou qui relève d'une jalousie extrême. Peut-être veut-il Tobio pour lui tout seul, et évoque rageusement son appartenance à quelqu'un d'autre -à moi. Ushiwaka, qui que soit Tobio pour toi, c'est avant tout mon cadet. Et si tu le veux aussi...

Il se leva du banc devant un Goshiki totalement ébahi.

-... Alors c'est la guerre.

Oikawa Tooru n'est pas un g̵̶̶̵é̵̶̶̵n̵̶̶̵i̵̶e Ushikage shipperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant