Chapitre 8

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Je suis dans un lit, dans le lit de Taylor. Il dort nu contre moi. Et j'ai l'impression que je vais étouffer. Je ne sais pas pourquoi je suis là, je ne sais pas pourquoi je lui ai envoyé un message pour lui dire qu'il me manquait. J'étais juste en manque d'affection, pas de lui. Mais, naïf qu'il est, il a accepté. 

Je repense à hier soir, Lucy et moi sur mon toit, mon endroit favoris au monde. Et je souris. Je ne sais pas pourquoi, mais repenser à la façon dont ses yeux ont changé me bouleverse. Je n'arrête pas de penser à ça. C'était étrange, ce rapprochement qu'il y a eu entre nous. J'étais bien. Je ne me sentais pas jugé. Je me sentais moi-même. Je lui ai dit tout ce que je cachais. Et il ne s'est pas moqué de moi comme l'aurait fait Dean, Dylan et le reste de mon équipe. Je lui ai dit l'un de mes plus lourds secrets, et ça m'a fait du bien.

Et quand je regarde Taylor, je repense soudainement au pari. J'oublie trop souvent. J'ai envie de l'arrêter ce pari, mais je ne peux pas. Je ne peux pas trahir mon équipe. Notre équipe s'est fondé grâce à des paris. En trois ans, on a vécu que ça, des paris et des paris. Tout les deux mois, on se donne de nouveaux paris. Et Lucy doit tomber amoureuse de moi en deux mois. Et en y pensant, mon estomac forme un nœud. Si je réussi le pari, si Lucy tombe amoureuse de moi, je vais le regretter. Mais il y a trois ans, mon équipe et moi avons fait cette promesse, de continuer le pari, même si les conséquences sont désastreuses et finissent mal. Mon équipe, et mes amis sont tous ce qu'ils me restent. Je ne peux pas les trahir.

Je me redresse car penser à tout ça m'a énervée et m'a légèrement contrariée, et que voir les cheveux blonds de Taylor affalés sur ma poitrine me dégoûtent. Il grogne lorsque je sors du lit, mais il ne se réveille pas. Je m'habille en essayant de faire le moins de bruit possible. Je descend les escaliers de sa maison vide, et une fois dans ma voiture, je soupire de soulagement. 

Je démarre, je n'ai pas envie de rentrer chez moi, et je sais déjà où je vais aller. Je roule, je roule en écoutant les musiques que passent la radio. Je regarde la nuit défiler sous mes yeux. La lune est pleine, mais le lac est vide. Il n'y a aucune présence de Lucy. Je regarde l'heure sur mon poste radio, il est deux heure du matin, et je suis surprise. Je m'attendais tellement à voir Lucy, et que c'en était évident, que je me sens déçu. J'avais besoin d'une compagnie, car ma tête était embrouillée, et j'ai l'impression d'en vouloir à Lucy, alors qu'elle n'y est pour rien. Je repars chez moi, déçue. 

***

Je descends de ma voiture décapotable. Je sens tout les regards sur moi, les mecs me mattent et les filles me regardent de travers. J'ai tellement fait de bruit avec ma voiture que même des professeurs sortent leurs têtes des fenêtres des bâtiments pour me regarder. Je ne peux pas m'empêcher de pouffer silencieusement, mais je sens ma fierté augmenter et j'aime ça. Je ferme ma voiture avec ma clef et replace correctement ma veste en cuir et mon bonnet noir. 

J'aime ça. J'aime avoir les regards des gens sur moi. J'aime savoir que j'existe pour eux. J'aime cette fierté en moi. J'aime le regard des mecs, j'aime plaire et j'aime avoir cette attention. Je marche doucement. Le vent tape dans mes cheveux qui sortent de mon bonnet. Les groupes de jeunes, affalés sur leurs voitures attendant la sonnerie, me regardent de haut en bas. Et moi, je souris car je sais qu'ils aimeraient avoir la même confiance que j'ai en moi. Je grimpe les escaliers qui mènent au couloir à casier. Je récupère mes affaires et je vois mon équipe au loin. Je m'approche d'eux, mes cahiers dans mes bras. Je les vois rigoler, et quand j'entend mon nom, je m'empresse d'arriver à leur niveau, légèrement agacée. 

- Je peux savoir pourquoi vous rigolez ? Je demande méchamment.

Dylan se tourne et s'avance vers moi. Le groupe m'entoure en rigolant et j'ai l'impression d'être exclue, j'ai l'impression qu'ils me cachent quelque chose. Le sourire de Dylan m'énerve, car je sais qu'il cache quelque chose et qu'il est fière de me narguer. Il met son bras sur mon épaule.

Le Pari (Laucy) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant