Le Pari (Laucy)

Chapitre 15

Je suis assise sur le lit de Lucy, on ne parle pas. Je ne sais pas si il s'agit d'un silence lourd ou apaisant mais on ne parle pas. 

Je regarde la porte, face à moi, sa porte toute blanche. J'entends la respiration calme et douce de Lucy. J'ai encore les jambes tremblantes de peur pour elle, mais aussi de haine, et de dégoût envers Dylan. Il a dépassé les limites en se faisant passer pour elle. Je crois que si je suis autant énervée, c'est parce que j'ai eu réellement peur,  mais une peur bleu que Lucy ait vraiment un problème, j'y tellement cru que j'en avais les jambes tremblantes. 

C'est bizarre d'être chez Lucy, j'ai l'impression d'être dans un mystère, de percer un secret. J'ai l'impression d'avancer dans ce que je recherche et je veut réussir mon but. Je ne m'attendais pas à une aussi grosse maison, je ne m'attendais pas à que ce soit une personne âgée qui m'accueille, je ne m'attendais pas à une chambre aussi grande, mais tout aussi froide et vide. 

Je regarde Lucy du coin de l'œil, mais mon regard tombe sur son pendentif qui contient les photos. Quand j'ai regardé les deux photos à l'hôpital, sur une photo il y avait un couple, je pense, un couple jeune mais la photo était ancienne car la qualité était mauvaise. Et sur la deuxième photo, j'avais reconnu la fille, la blonde qu'il y avait sur son fond d'écran de téléphone. 

J'essaye de comparer la photo du couple sur son pendentif et la femme âgée qui m'a ouvert tout à l'heure, mais je ne sais pas si se sont les mêmes personnes. Peut être qu'il s'agit de la personne âgée qui m'a ouvert, quand elle était jeune avec son mari que je n'ai pas vu ? Je n'en sais rien, je ne connais pas la vie de Lucy. Je connais seulement son physique, sa maison, c'est tout. Je ressens juste qu'elle est triste et qu'elle cache quelque chose. 

Je commence à gesticuler nerveusement, car je me sens mal à l'aise. Le silence est devenu un malaise, un gêne et je sais que Lucy le ressent, parce qu'elle se racle la gorge et se redresse. 

- Tu peux rentrer chez toi si tu veux, je.. 

Mais la porte toque doucement et coupe Lucy. 

On sursaute en même temps. Lucy se racle la gorge et me regarde, je ne sais pas ce qu'elle attend pour répondre à la personne qui a tapé contre sa porte, j'ai l'impression qu'elle a peur d'ouvrir. 

- Je reviens, elle dit, mal à l'aise. 

Je fronce les sourcils et je la regarde partir vers sa porte. Je ne sais pas ce qui lui prend mais je la laisse faire, après tout, je n'ai rien à dire. Je la sens toujours aussi mal à l'aise, comme si quelque chose la perturbait. 

Elle ouvre la porte. Je me penche sur le côté, curieuse de voir qui est la personne qui a toqué mais je ne vois que de l'ombre. Je n'ai pas le temps de me remettre comme il le faut, que Lucy sort de sa chambre et ferme la porte. Je me retrouve seule dans sa chambre, avec le silence. 

Je regarde autour de moi, comme si quelque chose d'autre que la couleur blanche de sa chambre allait m'intéresser mais je ne trouve rien. Un frisson froid et fort me traverse le corps, je ne comprends pas pourquoi il fait autant froid dans sa chambre, peut être parce qu'elle est grande, et qu'elle est presque vide. 

Les bruits derrière la porte me font oublier ce détail, j'entend la voix de Lucy, mais je ne comprend pas ce qu'elle dit. J'entends une autre voix, mais faible. Je crois qu'il s'agit de la femme qui m'a ouvert la porte tout à l'heure. Je serais capable de me lever et d'aller écouter à la porte, de savoir ce qu'ils disent tellement j'ai une folle curiosité, et c'est ce que je fais. 

Je me redresse, prête à aller écouter à la porte mais elle s'ouvre brusquement, ce qui me fait asseoir brusquement sur le lit. Mon cœur, battant à mille à l'heure, me fait mal tellement j'ai eu peur d'être surprise. Je fais comme si de rien était quand Lucy entre et laisse la porte ouverte. J'avale difficilement quand je vois la personne qui m'a ouverte tout à l'heure, rentrer dans la chambre. Son sourire me rassure mais j'ai cette appréhension qu'elle va me virer de chez elle et qu'on va vivre un moment gênant.