Le Pari (Laucy)

Chapitre 21

Le vide, le silence et le souvenir d'hier me réveillent.

J'ouvre les yeux et je me redresse soudainement, j'ai froid, je me sens vide et surtout seule. Pendant quelques secondes je me demande si Lucy est partie, mais après m'être habituer à la lumière, j'entends des bruits en bas. Mes yeux me brûlent, je les sens rouge de larme. Je repense à tout ce qu'il s'est passé, a tout ces regards, ces larmes et ces étreintes entre nous. Toute cette souffrance, tout ces regrets et l'amour qu'on s'est échangé hier soir. Je n'arrive pas à croire qu'il s'est passé quelque chose d'aussi fort et sincère, je n'arrive pas à croire qu'on se soit serrées dans nos bras et que j'ai pleuré comme une enfant, et je n'ai même pas honte. J'ai pleuré parce que j'avais mal, et pour lui montrer ce que je ressentais.

Je regarde le lit vide et rempli de froid, je me demande si Lucy a dormi avec moi, je me demande ce qu'elle pense et ce qu'elle ressent par rapport à moi. Mes pensées se mélangent dans ma tête, je crois que j'ai peur de voir Lucy après tout ce qui s'est passé. Je suis entièrement habillée, mais je n'ai plus de chaussure. Je me relève et je sors de sa chambre.

Je veux voir Lucy. Hier je me suis endormie sans m'en rendre compte et je m'en veux. Je voulais profiter de Lucy, je voulais profiter de ses bras que je ne sentirais probablement plus et je m'en veux, mais je ne peux rien y faire.

Je descends les escaliers, l'odeur du bacon et d'œuf brouillé envahi mes narines et malgré la boule dans mon ventre qui me ronge, j'ai très faim. Ça fait énormément longtemps que je n'ai pas mangé un vrai repas. Depuis ce qui s'est passé avecLucy, je n'y arrive pas. J'ai toujours ce nœud qui m'empêche de manger et qui me rend faible.

Quand j'arrive dans son salon, mon cœur rate plusieurs battements quand je vois Lucy. Sa grand-mère est assis à côté d'elle, elle prépare des tartines et je ne sais plus où me placer. Je me sens mal à l'aise, Lucyme regarde et j'ai envie de disparaître. J'avale difficilement ma salive quand Lucybaisse la tête. Sa grand mère me remarque et sourit de toutes ses dents.

- Oh Lauren ! Tu as bien dormi ? Lucym'a prévenu que tu avais dormi ici alors je t'ai préparé un petit déjeuné, dit elle, joyeusement.

Je me gratte nerveusement la tête. Lucyporte un pull rouge, et elle cache la moitié de son visage dedans, comme si elle avait honte de se montrer et honte de me regarder.

Je ne sais plus quoi faire, la grand-mère de Lucyme regarde et attend que je me dirige vers elle. Je n'ose pas dire non, que je veux partir parce que la situation me rend vraiment mal à l'aise et que je préfère la fuir au lieu de l'affronter. Mais je me pince les lèvres, parce que la grand-mère de Lucym'a préparée un petit déjeuné et que ça serait déplacer de refuser, et parce que j'ai encore envie de voir Lucymême si elle me rend mal à l'aise. Alors je m'approche timidement de cette longue et grande table.

Je m'assois en face de Lucy, qui ne quitte pas l'assiette remplie des yeux. Ça me fait encore mal, son silence et ses yeux qui me fuient. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me pardonne et me saute dessus, mais je m'attendais à un petit sourire, mais je n'ai même pas un regard. J'ai le ventre serré par un nœud, je n'ai même plus faim tellement ça me tord les tripes, l'évitement de Lucy.

- Tiens, voilà des tartines et je vais m'occuper du bacon pendant ce temps là ! Dit la grand-mère de Lucy, en posant une assiette sous mes yeux.

J'ai l'impression que celle-ciest heureuse que je sois là, comme si ma présence pouvait faire du bien à sa petite-fille. Elle prépare tout parfaitement pour que ce soit parfait, comme si elle essayait de me montrer que du bonheur régnait dans sa maison et en elle. Je la regarde partir, n'osant pas regarder Lucy. J'ai une boule dans la gorge, une boule qui l'irrite parce que j'ai encore cette envie de pleurer en voyant Lucyme fuir. Je la regarde, ses genoux sont contre son torse et j'ai tellement envie de la serrer dans mes bras. De m'excuser mille fois, de lui faire des bisous pour me faire pardonner. J'aimerais tellement le serrer dans mes bras et lui dire que je regrette, et que je l'aime, surtout.