- Salut, je dis calmement.
Je m'assois sur l'herbe sans jeter un regard à Lucy. Si je la regarde, je vais perdre tout mes moyens en croisant ses yeux tristes. Je regarde le lac, face à moi. Il y fait un peu froid, mais je ressens tellement une puissante haine en moi que j'ai chaud. J'aimerais exploser, tout envoyer en l'air et essayer de me retrouver, parce que je me sens perdu.
Lucy ne me répond pas,et ça m'énerve encore plus. Je crois que l'alcool ne m'aide pas à me calmer, et le joint aussi.
Il y a un long silence, très long. J'entend Lucy renifler, je ne sais pas si elle est malade ou si elle est pleure, mais, je commence à avoir pitié d'elle, parce que j'ai l'impression que pleurer est son seul point d'attaque, et je déteste tout ce qui est larme et tristesse. J'ai l'impression qu'elle use ses larmes pour que j'ai pitié d'elle, et que je lui donne de l'intérêt. J'ai l'impression qu'elle pleure car elle veut que toute l'affection et l'attention du monde soit sur elle.
Je ne me reconnais pas, je pense des choses méchantes, que je n'aurais jamais pensé avant. Et je n'arrive pas à regretter mes pensées. Je n'arrive pas à enlever cette haine qui me pousse à réussir mon pari et à m'en foutre de Lucy. Dylan m'a tellement emmerdé cette semaine à l'hôpital, avec ses "au revoir le pari" ou bien "tu ne le gagneras jamais" que je ne ressens aucune pitié. Je sais que c'est ridicule, ces histoires de pari, de défi, mais je veux vraiment réussir celui-là. Je veux vraiment voir de la panique et de l'énervement sur le visage de Dylan. Je ne veux que ça, je n'attend que ça. Dylan a perdu son ancien pari, et je sais qu'il veut que je perde celui-là, parce que je me suis tellement moquée de lui qu'il m'a donné un pari très difficile pour se venger.
Je repense à la phrase de mon professeur de philosophie. Quand il a cité "Il suffit d'un souffle de haine pour commencer une guerre", je n'ai pas réalisé l'ampleur de cette phrase, j'ai eu du mal à la comprendre, mais maintenant c'est différent. En cette instant, il y a un combat entre moi et Dylan, mais la haine est tellement montée en moi que je pourrais commencer une guerre. Mon ventre me brûle, de colère, il déchire mon estomac. Je suis tellement énervée de ne pas réussir ce que je veux que je pourrais en pleurer.
Je soupire, pour mettre un faux masque. Je dois draguer Lucy, je dois la faire tomber dans mes bras comme les mecs en tombent. Je dois lui donner une fausse affection, qui pourrait lui plaire et qui pourrait la faire tomber amoureuse de moi. Je pourrais faussement prendre soin de Lucy, et lui prouver qu'elle peut me faire confiance, même si elle ne devrait pas. Je ne pense même plus à sa tristesse, à sa vie, à sa souffrance. Je pense seulement à la haine que j'ai, et au visage de Dylan non satisfait si je gagne mon pari.
- Tu vas bien ? Je demande en regardant le lac.
Je n'ose pas tourner mon visage vers elle, j'ai honte. J'ai honte de faire ça à Lucy, mais c'est incontrôlable. J'ai réellement envie de gagner, c'est devenu un besoin, un énorme objectif. Cette histoire de pari est ridiculement importante pour moi.
Quand je suis arrivée en première année de lycée, j'étais seule, je n'avais pas d'ami, j'étais un peu triste de mes parents, car ils avaient changé et que seule le mot "argent" était accroché à leur bouche. Puis, mon père m'a inscrit au club de football, et j'ai retrouvé cette chaleur amicale en faisant ami avec toute l'équipe. Je me suis plus spécialement rapprochée de Troy, en tout premier, puis de Dean et de Dylan. On est arrivé en même temps, dans cette équipe, et le premier pari a été fait en soirée, c'était Dean qui l'avait fait. Et depuis, on est accro à ces paris. On en rigole, on s'en moque,on s'en joue et c'est grâce à tout ces souvenirs partagé avec mon équipe que j'arrive à m'amuser et à profiter. Je crois que les paris soutiennent l'équipe, c'est grâce à ça qu'on est devenu ami. Les paris comblent notre amitié, je dirais.
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Le Pari (Laucy)
Fanfiction"- C'est bon, tu l'as gagnée ton putain de pari, tu l'as réussit. Maintenant casse toi, je veux plus te voir ! - Lucy, je... - CASSE TOI !" Il s'agit d'une réécriture de la fiction "Putain de pari" qui était de base en version Larry. Vous pouvez ret...