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- Debout, Isabella. Je t'ai préparé un verre d'eau et des oranges.

Il était six heures et demi. J'avais du mal à me dire que, d'ici peu de temps j'allais me retrouver face à mes parents... Je n'imaginais pas leur réaction, et je n'avais quasiment pas dormi, espérant trouver une bonne excuse... Je me levai telle une somnambule, et me changeai avec une robe blanche en fausse dentelle que m'avait prêté Louise. "C'est la seule tenue décente que je puisse te proposer, s'était-t-elle excusée".  Une fois habillée et coiffé du mieux que je pus, j'attaquai une orange bien juteuse qui gicla sur mon visage et m'éclaboussa. À sept heures, nous partîmes vers la gare. Je devinai qu'elle était plutôt près d'ici, à en juger par le vacarme qu'ont fait les trains durant la nuit. Lorsque Louise acheta deux tickets de train au comptoir de l'accueil de la RFB (Réseaux Ferrés de Belinia), j'avais mal au cœur pour elle lorsque elle présenta un billet à l'agent...Nous montâmes ensemble sur le quai et attendîmes le train.

- Ça va ? Questionna Louise.
- Euh oui, oui, oui, oui... Mentis-je (et sans doute un peu exagérément compte tenu du grand nombre de "oui" prononcé).
- Allez, Isabella. Tes parents seront tellement heureux de te retrouver qu'ils n'auront pas le temps de te faire la morale...
- Heureux... Je me suis absentée seulement trois semaines... Répondis-je amèrement.
- Crois-moi, c'est bien suffisant pour des parents qui aiment leur fille.
- Mais je t'ai déjà dit que...

Mais je fus interrompue par le train qui arriva en gare.

Le trajet me sembla durer une éternité, tant j'étais angoissée. Comment allai-je tout raconter à mes parents ? En plus, je n'avais aucune nouvelle de Razter, Lou et Sarah... Et j'étais d'autant plus inquiète pour Charlotte... Qu'était-t-elle devenue ? Je me posais toutes ces questions lorsque nous arrivâmes à la gare de Belinia-Château. Nous marchâmes quelques minutes avant d'arriver devant le château. Je commençai sérieusement à stresser... Louise n'avait pas l'air très à l'aise non plus, sans doute l'idée de pénétrer dans le château... Lorsque l'on arriva devant les grilles, les gardes demandèrent :

- Que voulez-vous ?

Je levai la tête vers eux, et ils mirent plusieurs secondes à me reconnaître avant de crier :

- LA PRINCESSE EST REVENUE ! TOUS EN POSITION !

Il y eût un roulement de tambour, et les grilles s'ouvrirent. Je marchai côte à côte avec Louise, doucement, vers l'entrée. Ne pouvant plus tenir, je me précipitai vers l'entrée. Instinctivement, je me dirigeai vers le petit salon où je trouvai mes parents assis en train de boire une tasse de thé. Eux aussi n'en crûrent pas leurs yeux et mirent plusieurs secondes à me reconnaître.

Raison royaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant