Mon discours

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J'étais sur le trépied, prête à prononcer mon discours. Je devais, en gros, annoncer mes fiançailles et m'excuser. Louise était à côté de moi.

- Bonjour à tous, commençai-je d'une voix mal assurée. Euh, il fait beau, non ?

Il y eut des murmures de réprobation et Louise me donna un coup de coude. Bon, il était tant de me ressaisir.

- Excusez-moi. Je reprends. Bonjour à tous. Voilà trois semaines que je suis partie. Je suppose que vous voudrez savoir pourquoi. Et bien, voilà. Comme tous les êtres sur cette planète, j'ai un but, une ambition, une passion, une vie. Comme tous les êtres, je veux voler de mes propres ailes. Bien sûr, servir mon peuple, être reine, je ne suis pas contre. Mais ce n'est pas mon but, mon ambition, ma passion, ma vie. C'est une obligation. Comme tous les êtres de cette planète, les obligations qui mettent fin à mes ambitions ne me donnent pas une joie de vivre. Bien sûr que je mesure la chance que j'ai d'avoir un palais, un peuple, des parents, une vie de rêve. Mais ce rêve n'est pas pour moi. Alors vous avez le droit de savoir que mon but, mon ambition, ma passion, ma vie, c'est la danse. Oui, ajoutai-je pour couvrir les murmures de stupéfaction. La danse m'aide à vivre et lorsque mes parents me l'ont interdite, ma vie n'avait plus aucun sens. Alors, désolée, papa, maman, de vous apprendre de cette manière que je prends depuis l'âge de onze ans des cours de danse en cachette.

Mes parents étaient tellement choqués qu'ils ne réagirent pas.

- Voilà trois semaines que j'ai pris ma décision finale : je serais danseuse. Je suis donc partie en tournée avec Mme Razter et trois camarades. Nous n'étions qu'à Rosetant. Seulement, pour faire en bref, trois ont été kidnappées par deux sortes de criminels et une, qui est ma meilleure amie, m'a abandonnée. J'étais donc seule, seule dans Rosetant. Alors, j'ai rencontrée une jeune femme au grand cœur, qui n'a absolument rien, et qui m'a sauvé la vie une seconde fois. Oui, une seconde fois. Je n'ai sans doute pas besoin de vous présenter Alice Freinstel ?

À cet instant, tout le peuple poussa des ecxlamations. Mes parents étaient au courant, ils l'avaient reconnue, mais eurent les larmes aux yeux. Louise fut accueillie en héros.

- Merci, continuai-je. Cette femme n'a rien, mais elle mérite plus que moi. J'ordonne alors qu'on lui remette l'Ordre Royal de Belinia.

À nouveau, des exclamations retentirent. Louise rougit.

- J'ai maintenant mes annonces à vous faire, et j'estime que personne ne les modifiera, dis-je en fixant mes parents, qui, à mon grand étonnement, souriaient. D'abord, je ne me marierai pas. Désolée Franz, mon cœur est déjà pris, en quelques sortes, pour la danse, et non pour un embrasseur hors pair comme vous. Je ne suis pas faite pour l'amour, continuai-je en m'adressant au peuple. Mon cœur n'a pas été programmé pour. Ensuite, je ne deviendrai pas reine. À nouveau, ce n'est pas mon destin. Vous me verrez plutôt sur scène, car j'ai décidé formellement à partir d'aujourd'hui que je serais danseuse, car j'aime cette discipline. Vous n'imaginez pas comme c'est difficile et que ça demande des sacrifices, sans doute toute une vie, alors j'aimerais que vous m'accompagniez tous dans cette aventure

Le peuple applaudit à ton rompre, ce qui signifiait qu'ils acceptaient.

- Vous vous posez alors sans doute une question : qui deviendra votre reine, ou alors maintenant notre reine ? Et bien j'ai la réponse.

Je me tournai vers Louise en ajoutant :

- Mlle Freinstel ferait une reine digne, loyale et utile. Je sais que la loi exige que monte sur le trône uniquement l'héritier, mais je suis sûre que mes parents accepteront de changer cette loi.

Mes parents acquiescèrent. Louise était plus rouge que jamais, gênée que je lui offre cette vie de rêve.

- À présent, je vais laisser la parole à votre future reine.

Raison royaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant