Chapitre 7: Départ...

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Toujours en rogne après mon altercation avec l'entraîneur, je fulminai en silence. Les 47 participants étaient alignés devant l'entrée de la grande forêt Apolyr qui était entourée d'un mur d'une vingtaine de mètre de hauteur.

- Vous avez deux jours pour retrouver le plus d'enveloppe possible, s'écrit Sindia pour se faire entendre parmi les brouhahas d'excitation qui y régnaient alors que le chronomètre indiquait qu'il ne nous restait seulement que deux minutes avant le départ. En aucun cas, vous n'ouvrirez l'enveloppe; dans le cas du non-respect de cette règle, le groupe sera immédiatement disqualifié. Maintenant, choisissez rapidement votre meneur, choisissez le bon, celui qui selon vous sera digne et saura vous guider dans un moment critique dont vous serez forcément confrontés durant cette aventure.

J'écoutais la décision que prit les membres de mon groupe sans piper mot. Ils semblaient cependant tous d'accord pour choisir Maxime Gla comme chef du groupe. C'était un gars assez beau, remarquais-je appréciateur, assez imposant grâce à son assurance naturel sans orgueil, inspirant une confiance sans détour. Ses cheveux mi- longs étaient d'un blond magnifique faisant penser aux îles exotiques et ensoleillées, lui tombant sur son front et lui gâchant presque la vue mais il ne fit rien pour les repousser. Ses yeux verts sondaient les autres sans vergogne et vu la manière dont certaines filles le reluquaient, cela ne m'étonnais nullement qu'il fût surnommé « sexy boy ».

- Mettez-vous en place, annonça John en me regardant tout particulièrement. Le départ est dans 20 secondes...10 secondes...3, 2, 1...c'est parti !!!

Comme un troupeau de bêtes sauvages, nous nous ruâmes tous en courant à l'intérieur du mur. Après que nous fûmes parmi les grands arbres, l'imposant portail en fer forgé rouge criard et certainement construit grâce à quelques incantations, se ferma avec fracas.

- Attendez! Nous arrêta Maxime alors que tous les autres groupes étaient déjà loin devant nous. Je propose que l'on aille plutôt en direction du Sud. Nous ne devons pas les suivre. Vous êtes d'accord?

Nous nous contentâmes nous autres d'acquiescer de la tête et zigzaguâmes à travers les immenses arbres qui entravaient notre chemin. Cependant, nous fîmes très attention où nous mettions nos pieds.
Moi, qui étais une très grande observatrice, plissais soudain les yeux. Je remarquai que quelque chose clochait, je le sentais. En effet, la disposition du sol était bizarre, trop ordonnée. Tout à coup, mon alarme intérieur se mit à sonner d'une manière stridente, je compris le message et intervins aussitôt:

- Ne bougez plus!!!

Tous s'arrêtèrent et tournèrent doucement la tête vers moi d'un air incrédule.

- Je vous dis de ne faire aucun mouvement brusque!

- Qui y-a-t-il? Demanda Jona, une jeune rousse possédant de grands orbes d'un vert océan. Elle était belle malgré les quelques kilos qui l'enrobait plus que nécessaire.

- Vous vous trouvez sur un piège qui au moindre mouvement brutal pourrait tout simplement s'activer, la terre sous vos pieds a été mis artificiellement, c'est pourquoi le sol est si différent en terme de plantes et les arbres ici sont plus touffus que les autres.

Je regardai Jona qui elle ferma les yeux. Quant aux deux autres filles, Maria et Aïcia, elles écoutèrent attentivement mes explications faisant leur possible pour garder leur self-control malgré la peur évidente qui leurs tordait la poitrine.

- Qu'allons-nous faire pour nous sortir de là? S'enquit Marco qui était près de son ami Clio, à voix basse comme si le simple fait de parler normalement était pour lui un trop gros effort à fournir.

- Un à un et doucement, nous allons marcher jusqu'à Laura, intervint Maxim calmement. Comme vous avez tous entendus, pas de mouvement brusque et faites attention. Commençons par toi Jona. Tu es la plus près de la limite.

- D'accord, acquiesça l'intéressée.

Elle souffla un, deux coups avant de marcher lentement vers l'endroit protégé. Je fermai les yeux puis les rouvrirent aussitôt.

- Vas-y Jona, encore un peu...tu y es presque, l'encourageai-je. C'est bien, tu y es. Au suivant!

- A toi Aïcia! Reprit Maxim.

Celle-ci hoche la tête et se déplaça aussi doucement qu'elle le put. Heureusement, pensai-je, elle n'est pas trop éloignée de la terre ferme. En effet, elle arriva également sans encombre. Cependant, lorsque le tour de Maria arriva, ce fut la panique totale. Cette dernière tremblait tant et si bien que le sol bougea sous ses pieds.

- Calme-toi Maria, s'écria le chef. C'est parce que tu es nerveuse que les ondes que tu émets provoque cette secousse...

Maxim n'eut même pas terminé sa phrase qu'un craquement assourdissant se fit entendre, sous le regard éberlué des membres de l'équipe.

- Clio, Marco, courrez aussi vite que vous pouvez!!! Ordonna Maxim avec autorité.

Les deux jeunes gens obéirent et coururent aussi vite que leurs jambes leurs permirent.

- Bouge de là Maria, tu es la meilleure dans ce domaine, encouragea Jona qui s'agitait en panique de l'autre côté ne sachant que faire pour lui venir en aide.

- Je ne peux pas, gémit la jeune fille au bord des larmes. Mon pied est coincé à l'intérieur de cette putain de merde!

- QUOI??? Coassa Aïcia gagnée par la panique elle aussi. C'est impossible, ce truc va s'effondrer dans pas longtemps. Essaie de bouger ton pied bon sang!

- Je ne peux pas, murmura-t-elle en pleurant à chaude larme.

Puis se tournant derrière elle, elle ne put retenir un cri d'horreur. Les trois garçons courraient droit vers elle alors que le sol s'affaissait à leur suite à une vitesse hallucinante. Je réfléchis un millième de seconde avant de me mettre en action. Je suivis alors mon instinct, sauver ma Coéquipière de cette merde. Je courus vers Maria qui criait de douleur alors que Maxim essayait de l'aider pendant que Clio et Marco sauvèrent leurs peaux. J'ordonnai à Maxim de rejoindre les autres mais celui-ci refusa prétextant le fait qu'il fût le chef et donc responsable des membres de son groupe. Ce fut donc à deux que nous extirpâmes le pied pris au piège de Maria. Après quelques secondes d'effort, celui-ci céda enfin. J'en fus soulagée mais lorsque je me retournai, je poussai un cri de surprise. Nous n'avions plus de temps pour courir, constatai-je, surtout dans l'état dans lequel se trouvait Maria. Je pris alors mon collier dans ma main et concentra vaille que vaille mon pouvoir vers mes pieds et criai:

- Cramponnez-vous à moi!!!

Je suis née pour protégerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant