Chapitre 16: Possédé

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Au bout de cinq minutes à courir ainsi d'une manière effrénée, nous n'avions toujours pas trouvé un cours d'eau alors que Clio faiblissait à chaque minute qui semblait s'écoulait rapidement. Il traînait derrière nous en gémissant, alors pour l'encourager, je le pris par la main mais l'obligeait​ malgré moi d'avancer un peu plus vite.

         - Est-ce qu'on peut s'arrêter une petite minute? Demanda-t-il les yeux suppliants. Je suis exténué.

         - On n'a pas de temps à perdre figure-toi donc pas de pause, lui grondais-je perdant peu à peu mon self-control. Si on ne se grouille pas, cette petite fatigue que tu ressens maintenant ne seras rien du tout par rapport à la douleur que tu ressentiras par la suite.

         - Mais je n'en peux vraiment plus, râla-t-il de plus belle. Je suis vraiment épuisé. Mes jambes ne vont plus me soutenir dans peu de temps. De plus, je ressens déjà quelques douleurs partout.

         - Impossible, pas aussi tôt, fis-je incrédule. Les sympto...

Ma phrase fut suspendue à mes lèvres lorsque je vis atterrir non loin de nous le même avion que celui qui avait récupéré Maria hier. Le même homme, silencieux, mystérieux, en sortit et souleva Clio qui ne nous quittait pas des yeux. Je n'eus même pas le temps de réagir que l'avion décolla, pouf comme ça! Je n'en crus pas mes yeux et Marco semblait être dans le même état d'esprit que moi car il resta là, immobile, à fixer l'endroit où l'engin s'y trouvait quelques secondes? Minutes ? auparavant. On aurait dit une apparition divine, un rêve, sauf que je me rendis bien compte à cet instant que c'était bien réel étant donné que notre ami ne s'y trouvait plus lorsque nous décidâmes enfin de revenir sur terre. J'eus une forte envie soudain de laisser couler mes larmes mais je me contins tant bien que mal pour ma propre fierté mais également pour montrer à ces Observateurs, ma détermination, mon courage et non ce côté pleurnicheuse, émotive et fragile. Ma mission était trop importante pour être prise à la légère.

Silencieusement, nous fîmes demi-tour pour nous rendre au point de rendez-vous. Les autres étaient sûrement déjà en train de nous attendre alors nous nous mîmes à courir.

Lorsque nous arrivâmes au lieu indiqué, Maxim, Aïcia et Jona n'étaient finalement pas encore arrivés. Quant à Marco, quelque peu essoufflé par l'effort, il se laissa glisser au pied d'un arbre et s'assit sur l'herbe fraiche. Il me proposa de m'asseoir près de lui mais voyant que je n'étais finalement pas épuisée, il n'insista pas. Nous nous mîmes alors à guetter le moindre bruit qui puisse nous alerter de l'arrivée de nos camarades. Deux minutes plus tard, toujours, aucun signe de vie. Je fronçais les sourcils, sentant monter en moi l'anxiété et l'inquiétude.

         - Ils sont en retard, fit remarquer Marco comme ayant entendu le fil de mes pensées actuelles.

         - Ils ne devront pas tarder...

J'eus à peine le temps de finir ma phrase que les sources de mon inquiétude déboulèrent jusqu'à nous. Marco se leva et ensemble nous courûmes à leurs rencontres. Arrivée à mi-chemin, je m'arrêtai et les observais​ s'approcher de nous. Leurs états critiques ne me disaient rien qui vaille. En effet, Maxim avaient les vêtements déchirés et maculés de sang. Jona de même. Quant à Aïcia, elle avait cette mine affreuse, fatiguée que je crus qu'elle allait s'écrouler à chaque pas qu'elle entreprenait. Elle boitait légèrement et ses bras étaient recouverts de multiples griffures méconnaissables. Elle avançait avec difficulté mais semblait aussi déterminée que les deux autres. Je l'admirai tellement à ce moment-là.

         - Ohlala! S'exclama-t-elle arrivée à notre hauteur. J'espère qu'on n'arrive pas trop en retard.

Je ne sus que répondre, redoutant la réaction de mes camarades face à la nouvelle qui allait certainement les bouleverser.

Je suis née pour protégerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant