Chapitre 9: Tous à l'abris!!!

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- Je suis tout à fait d'accord avec toi, reprit Aïcia retrouvant sa détermination. Nous allons aussi gagner pour elle.

Les autres membres dont moi, acquiescèrent à l'unisson et se mirent aussitôt en route de nouveau boostés. Nous contournâmes alors le grand trou sans fin visible provoqué par l'affaissement du sol et qui avait si bien failli nous engloutir. Lorsque nous arrivâmes de l'autre côté, nous regardâmes, éberlués, le cratère se refermer d'elle-même et se mettre en place comme avant l'incident.

- Putain, c'est quoi ce merdier! S'exclama Clio impressionné exprimant tout haut ce que nous autres pensaient tout bas. On dirait vraiment que rien ne s'était passé à cet endroit alors qu'on a quand même failli y laisser notre peau.

- Enfin j'espère que tu parles surtout de celles de Maxim, Laura et Maria parce qu'à part vous enfuir comme une dinde en panique, vous n'avez rien fait de spécial Marco et toi. Corrige-moi si j'ai tort Jona.

Aïcia se tourna vers Jona d'un air interrogatoire quémandant son soutien. Celle-ci regarda Clio qui lança un regard noir à Aïcia puis elle détourna les yeux ne voulant en faire partie du conflit et se contenta de dire en secouant la tête:

- C'est vraiment dingue ce qu'ils peuvent faire pour nous mettre face au danger.

Après quoi, nous marchâmes ainsi en silence à la queue leu leu de manière à ce que les filles se trouvent au milieu du chef qui était devant guidant le groupe et Marco et Clio refermant la marche. Tous nos sens aux aguets, attentifs et prudents, nous nous mîmes en position de défense dès qu'un bruit ou une odeur suspects nous parvenaient.

Cela faisait deux heures que nous avions quittés le lieu du piège lorsque Maxim pila soudain, provoquant des bousculades derrière lui dont moi qui percutai Jona et ainsi de suite tel un jeu de dominos jusqu'à parvenir à...

- Aïe, tu ne peux pas me prévenir quand tu t'arrêtes toi? Persifla Marco frottant exagérément son front les dents serrés à l'intention de Clio qui se trouvait devant lui.

- Ce n'est pas de ma faute mec, dit l'accusé d'un ton conciliant. C'est eux devant qui...

- Vous pouvez vous la fermer un peu, merci! Grogna Aïcia exaspérée coupant ainsi court à la dispute naissante des deux jeunes hommes. Qu'est-ce qu'il y a Jona?

- Chuut, regarde devant toi, murmura celle-ci en pointant du doigt le chef qui devant nous, intima d'un signe bien distinct de nous la boucler et d'écouter. Nous nous mettions tous alors à écouter attentivement, essayant de capter un son quelconque mais aucun de nous ne perçût un bruit.

- Mais on entend rien, intervins-je qui pourtant mettait tous mes sens au maximum.

- En fait, c'est ça le problème, s'enquit Maxim qui fronçait imperceptiblement les sourcils en regardant de droite à gauche. On n'entend même pas un oiseau chanter. Ce silence absolu est trop soudain et troublant surtout dans une forêt de cette envergure.

Maintenant que Maxim nous le faisait remarquer, je compris a ce moment-là seulement qu'Apolyr était anormalement silencieuse. Nous étions tellement obnubilés par un seul sens que nous n'avions remarqué le problème le plus flagrant. C'était pourtant une erreur de débutante et pour ce coup-ci, j'en eus honte de moi.

- Vraiment bizarre effec...

Aïcia fut coupée dans son élan par un animal qui se faufila devant nous, émettant un cri déchirant comme s'il avait le diable à ses trousses et nous faisant par la même occasion sursauter.

- Putain...

- Je n'aurai pas trouvé mieux pour qualifier cette intervention inopportune.

Nous reprîmes nos esprits en nous apercevant qu'il ne s'agissait qu'un simple écureuil lorsque celui-ci s'engouffra dans sa tanière qui était un petit trou creusé dans un immense chêne qui avait l'air centenaire.

- J'ai cru choper une crise cardiaque monumentale à cause de cette « chose » insignifiante, la honte, déblatéra Clio en posant sa main au niveau de son cœur comme si celui-ci était vraiment sur le point de le lâcher ce qui me fit discrètement sourire.

- Ne t'en fais pas mon vieux, le taquinai-je en lui adressant un clin d'œil malicieux. Ton pauvre petit cœur supportera un petit choc de cette envergure...

Un autre écureuil fit son entrée mais cette fois-ci, nous remarquâmes tous une différence inquiétante, celui-ci était blessé et eut plus de mal à escalader l'arbre. Du sang maculait le passage de l'animal que nous suivîmes d'un regard compatissant sauf Jona qui détourna le sien.

- Trêve à la plaisanterie, fit Maxim d'une voix grave suivant sinistrement l'animal jusqu'à sa demeure. Je sais que vous avez tous vu la même chose que moi et je peux vous garantir que le regard de cet animal reflétait bien une pure terreur. Il y a un danger qui nous guette et je suis presque certain qu'il ne va certainement tarder à se manifester, nous devons donc nous tenir prêt.

Aussitôt, nous nous mîmes dos contre dos et tournâmes lentement sur nous-même, prêts à nous défendre au moindre attaque quand un boucan phénoménal emplit l'atmosphère. Des pas précipités, lourds et inquiétants, se dirigèrent droit dans notre direction.

- Tous à l'abri!!! S'écrit le chef en guidant les filles dont moi qui courrait déjà. Non, non, montez sur un arbre. Abritez-vous sur un arbre parce qu'on n'a plus le temps de nous enfuir là!!!

Nous ne nous fîmes pas prier et escaladâmes l'arbre le plus proche de chacun de nous aussi vite que nous pûmes. L'ironie de la situation me sauta aux yeux lorsque je me remémorai qu'il y avait à peine quelques minutes auparavant, nous assistions à l'escalade de deux écureuils sauf que maintenant c'était à notre tout et ce n'est plus vraiment très drôle. Cependant je ne m'y attardai pas car j'étais à peine arrivée au milieu de l'arbre qu'un troupeau d'une bonne centaine de bisons foncèrent droit vers nous, détruisant tous sur leur passage. Le sol trembla à leur approche faisant bouger les arbres sur lesquels nous nous cramponnions tant bien que mal. Les cris qu'ils émettaient étaient assourdissants, terribles, abimant au passage, sarcasme mis à part, nos tympans trop sensibles.

Quelques minutes plus tard, à mon grand soulagement, les animaux en furies s'éloignèrent peu à peu de notre champ de vision. Après s'être bien assuré que le danger était désormais hors de notre trajectoire, Maxim descendit en premier de son arbre suivit d près par moi, Marco, Clio puis enfin Jona.

- Putain, j'en ai déjà ras le bol de cette matinée, se plaignit la jeune rousse dont les jambes ne la soutenait plus tellement elles tremblaient à cause de l'adrénaline. Si ça continue comme ça, je vais chier dans mon froc avant même la fin de la journée, je vous jure!

Après cette déclaration si subtile, notez bien l'ironie, elle se laissa tomber sur le sol rasé par le passage dévastateur des bisons quelques minutes auparavant.

- Où est Aïcia? Interrompit soudain Clio qui venait de les rejoindre, la mine déconfite, les cheveux en batailles et les yeux hagards et reflétant l'inquiétude pure et simple.



Je suis née pour protégerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant