Chapitre 12: Grabuge

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- Tu n'es qu'une sale pute! S'insurgea Segnio qui se sentit insulter par le fait que j'avais réussi à parer son attaque. Rhô, à toi de jouer mec!

L'intéressé entra alors en action, il s'accroupit puis toucha le sol, aussitôt la terre ferme où je me trouvais devins un sable mouvant. Je ne m'attendais tellement pas à ce que son Dominat soit si bien maîtrisé que je fus prisonnière, il jubila et me snoba.

Ce fut à ce moment-là seulement que Maxim puis Jona apparurent suivit de près par Marco et Aïcia.

- Merde, je savais bien que c'était un piège, putain! S'exclama Ehiara en colère contre son chef qui semblait un instant déstabilisé par la nouvelle tournure que prit les évènements. Mais toi, tu n'en fais toujours qu'à ta tête!

- Ta gueule et mets-toi en position! Ordonna Segnio. On va montrer à ces boloss qu'ils ne peuvent pas nous avoir par surprise.

- Oui, oui c'est ça, lança sarcastiquement Maxim. Montrez-nous ce que vous avez dans le ventre et vite parce qu'on a envie d'en finir rapidement avec vous, bande de naze!

- Eh bien, les voici! Annonça fièrement Segnio le visage déformé par une cruauté à l'état brut. À toi Gora!

La dénommée Gora, c'est-à-dire la jeune fille qui n'avait jamais pris la parole jusqu'à présent se mit à tournoyer sur elle-même. Au début, ce fut très lentement et plus elle tournait plus la cadence devenait rapide jusqu'à la formation d'un immense tourbillon de poussière qui arrachait tout sur son passage.

Gora s'arrêta tout à coup de tourner mais le tourbillon lui, continua son mouvement.

- Je crois que c'est à ton tour d'entrer en scène ma belle, ajouta Maxim en regardant Jona qui se tenait derrière Marco. Tu crois que tu seras capable de faire face à ça?

- Sans nul doute! S'écria joyeusement cette dernière impatiente. Ce serait un jeu d'enfant!

Jona s'approcha au-devant, puis à la même manière de Gora, elle activa son Dominat, celui du tourbillon d'eau, pure et violente. Elle sourit lorsqu'imperceptiblement son ennemie recula. Segnio se sembla se sentir humilier. Pour la première fois, il sut que l'équipe adverse était de taille. Entrant dans une colère sans nom, il rugit tel un animal en cage, je jubilai intérieurement toujours prisonnière du sable mouvant. En l'espace de deux secondes à peine, le lieu fut transformé en véritable champs de bataille. Malheureusement, mon équipe ne constitua désormais que cinq participants à cause de moi.

Je me creusai alors la tête dans l'espoir de trouver une quelconque idée pour me sortir de ce mauvais pas mais à mon plus grand désespoir, rien ne vint. Mon cerveau était totalement en mode off, l'horreur. Je ne pus alors que regarder le combat qui se déroula devant mes yeux comme assistant à un cauchemar. Je ne pouvais que me protéger lorsque de temps à autre des attaques furent lancées vers moi. Évidemment, le groupe 4, gagnait peu à peu du terrain alors que le mien faiblissait à mesure que les minutes s'écoulaient. Je n'avais donc plus le choix. Je n'allais tout de même pas assister tristement à la défaite imminente de mon équipe le bras croisé, sans rien essayer pour y remédier!

Pour la deuxième fois de la journée, je fus obligée d'enfreindre les règles de Létoulerr en utilisant la Résurrection. Cela me fit un peu mal lorsque je m'extirpai de l'emprise du sable mouvant mais cela en valait la peine car désormais j'étais à nouveau libre de mes mouvements. Je me faufilai alors parmi les combattants et j'eus soudain une brillante idée pour m'emparer du sac noir de Segnio qui contenait les objets tant convoités. Alors que je courus rapidement à travers la foule en action, je me heurtai en plein fouet à un mur invisible que je devinai être l'œuvre de Miréla qui à cet instant même se matérialisa devant moi, tout sourire.

- Tiens donc, on se défile en douce à ce que je constate! Fit calmement cette dernière. Aurais-tu peur d'une éventuelle défaite, par hasard ?

- Tu sembles bien mal me connaître ma chère, lui répondis-je sur le même ton badin. Saches que je ne défile devant rien et surtout quand on y touche à mes proches.

- Alors, nous sommes pareille toutes les deux!

- J'en doute fort mais si cela te fais plaisir alors libre à toi d'y croire.

Miréla me regarda alors d'un air mauvais, sortit de nulle part un large et long fer car celui-ci apparut dans sa main grande ouverte. Le bout de l'arme était pointu et les extrémités tranchantes, luisant devant le soleil tapant du lieu. D'un mouvement fluide, inattendue comme si l'objet ne pesait pas plus lourd qu'une plume, Miréla m'attaqua si rapidement que je n'eus le temps de l'esquiver. Mais heureusement, la lame n'effleura que ma cuisse droite sinon je me serais certainement trouvée le corps tranché en deux. J'eus lâcha cependant un cri de douleur et déstabilisée par le choc, je tombai à terre.

- Merde! Lâcha Maxim qui affrontait Segnio non loin de là où je me trouvais et m'ayant sûrement dans cette mauvaise posture. De plus, Miréla prépara déjà son nouveau coup.

Rapide comme l'éclair, Maxim fila jusqu'à mes côtés et me prit sous son aile.

- Rebroussons chemin, rebroussons chemin! Cria-t-il pour la première fois à son équipe, moi dans ses bras robustes.

Les autres l'obéirent sans rechigner et nous nous engouffrâmes aussitôt dans la profondeur de la forêt. Mais l'équipe adverse revenant rapidement de leur surprise, nous suivirent. Comprenant que nous n'allions pas loin ainsi surtout en ayant un fardeau dans les bras et lui empêchant un total mouvement, Maxim fit signe de la tête à ses compagnons et nous bifurquâmes brusquement à droite vers un buisson à hautes herbes touffus qui nous servirent de cachette idéale. Il me déposa à terre et s'accroupit à son tour essayant de calmer son cœur tambourinant en inspirant un grand coup. À ma gauche en revanche, j'entendis des gémissements , c'était ceux de Jona que Marco tenta tant bien que mal d'empêcher de sortir en mettant sa main devant la bouche de cette dernière et lui chuchotant des « chuuut » discrets. Nous attendîmes dans un silence pesant quand des pas précipités se firent entendre et s'approchèrent dangereusement vers nous...

Je suis née pour protégerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant