Chapitre 4: Poursuite

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      Je sortis de l'établissement et rentrai chez moi en marchant tranquillement. J'avais à peine fais la moitié de mon chemin que je me retournai brusquement. J'avais l'impression qu'on me suivait mais apparemment c'était mon imagination débordante. Cependant, je me hâtai mais bientôt, j'entendis des pas lourds s'accélérer eux aussi derrière moi. Je me retournai à nouveau dans l'espoir de surprendre la personne qui me suivait mais toujours rien ne m'apparut. Mon cœur battait la chamade puis je me mis carrément à courir et la personne derrière moi courut également mais à chaque fois que je me retournais, il n'y avait tout simplement personnes. Paniquée, je me cachai derrière une grande poubelle qui me dissimulait entièrement. Retenant ma respiration, j'attendis en bloquant ma respiration devenue sifflante.

Quelques minutes plus tard, alors que je m'apprêtais​ à sortir de ma cachette, un homme d'une grande taille tourna la tête à droite à gauche à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un. N'osant plus bouger, je priai pour que l'homme continue son chemin. Mais ce fut vain:

    - Mon enfant, tu m'apparaît de plus en plus pathétique à chacun de nos retrouvailles, pourquoi te caches-tu? Fit la voix grave que je n'avais jamais eu l'occasion d'entendre auparavant. Il suffit, sort de ta cachette immédiatement avant que je n'aille moi-même te chercher.

Je ne savais plus que faire alors je pris mon courage à deux mains et calculais​ la distance qui me séparait de chez moi où je serais parfaitement en sécurité. Mais je fus déçue de constater qu'environ deux kilomètres me séparait encore de ma demeure. Et puis si je courais, l'homme m'attrapera certainement, bien que ma performance dans ce domaine soit excellente.

    - N'essaie surtout pas de chercher des solutions pour nous échapper parce que ce serais du temps perdu et crois-moi je n'ai pas que ça à foutre.

Je ne répondis pas, le cœur tambourinant tel un son d'un instrument de musique allant crescendo. Il y eut un instant de silence inquiétant, puis la voix reprit cette fois-ci encore plus tranchante:

    - Ma patience à des limites jeune fille alors tu as intérêt à amener tes fesses ici immédiatement avant que je ne perdre carrément le peu de bon sens qui me reste.

Déjà il n'était pas seul, compris-je lorsque je les entendis chuchoter entre eux. Je devais sortir rapidement de ma cachette avant qu'ils ne mettent la main sur moi. Alors sans plus attendre, je courus comme une flèche dans la seule direction qui me faisait face non sans un regard en arrière.

    - Sale garce! S'écria l'homme fous de rage. Qu'attendez-vous vous autres, attrapez-là!

J'entendis plusieurs personnes courir derrière moi. J'accélérai ma course autant que mes pieds le pouvaient. Sachant que je ne pourrais atteindre mon refuge à temps, je devais donc trouver une autre solution. Sans réfléchir, je bifurquai sur ma gauche et m'engouffrai dans une grande forêt dont j'ignorais encore l'existence jusqu'à ce moment. Mes poursuivants s'approchèrent dangereusement de moi, à peine cents mètres nous séparait.

    - Elle se dirige vers la forêt Georgia! Ne la laissez pas nous échapper une seconde fois, cette petite pute a besoin d'une bonne leçon. Allez plus vite!

Une seconde fois? M'étonnai-je, je n'avais jamais vu ces hommes avant aujourd'hui, alors comment se faisait-il qu'ils semblent si bien me connaître?

Soudain je m'arrêtai, devant moi s'étendait une vaste rivière que je ne pourrai contourner. Me sentant prise au piège, je tournai sur moi-même d'un air affolé à la recherche d'une quelconque échappatoire qui malheureusement n'existait pas. Je vis avec horreur que six hommes d'une taille impressionnante m'encerclaient, leurs visages fermés. C'était alors que l'homme balafrés et qui semblait être le chef entra dans le cercle et s'approcha de moi d'une démarche déterminée. Je me carrai les épaules et me tins droit, le regard plongé dans celui abyssale de mon adversaire. Ce fut à ce moment-là que l'homme partit d'un rire si soudain et si inattendu que j'en fus perplexe. Je me repris rapidement néanmoins. Le son grave et plein de méchanceté et de mépris que l'homme émit me fit frissonner de dégoût qui ne semblait nullement échapper au regard dur de ce dernier.

    - Cette fois-ci tu ne nous échapperas plus. Cela fait un bon bout de temps déjà qu'on te traque mais tu es sacrément maligne pour réussir à nous fausser compagnie dès que tu es sur notre ligne de mire. D'ailleurs je me demande en ce moment-même comment tu t'y prends pour réaliser un tel exploit alors que tu es aussi jeune, mademoiselle Smith.

Je ne pus que le regarder, incrédule et les yeux de l'homme brillèrent sauvagement.

    - Tu sembles étonnée du fait que je connaisse ton nom, continua-t-il sarcastique. Tu as la mémoire bien courte dis-moi, nous aurais-tu déjà oublié ma belle?....Ce n'est pas très flatteur de ta part!

    - Écoutez, je pense que vous faites erreur sur la personne cependant j'avoue que cela m'intrigue que vous sachiez mon nom mais je considère cela comme une coïncidence, je ne vous connais pas et vous prie donc maintenant de me foutre la paix!

L'homme éclata de nouveau de rire tonitruant puis s'approcha de moi qui, par précaution, reculai imperceptiblement.

    - Toujours aussi grande gueule à ce que je vois, cela au moins n'a pas changé chez toi mais ton entêtement aujourd'hui causeras ta perte, crois-moi. Tu n'étais qu'une froussarde à l'époque alors pourquoi cela changerais aujourd'hui. Après tout, tu n'as pas su protéger tes parents au moment où ils avaient besoin de toi. Au contraire vous n'avez fait que fuir ton frère et toi. Je trouve cela carrément lamentable si tu veux mon av....

Je ne puis en entendre d'avantage. Je devins rouge de colère.

    - De quel droit me rabaissez-vous de cette manière. Vous n'êtes sûrement pas mieux que moi. Vous feriez mieux de disparaître hors de ma vue avant que je ne le vous fasse regretter amèrement!!

    - En plus d'être une bonne à rien tu es devenue une impertinente, intéressant... poursuit l'homme d'un regard mauvais en caressant machinalement sa barbe touffus et dégueulasse. Que vas-tu nous faire regretter sale morveuse, hein?

Je bouillonnai de rage. Je n'y tins plus alors je courus droit vers l'homme qui me regarda d'un air de triomphe et m'intercepta d'un seul mouvement de main. Bloquée dans mon élan en essayant en vain de me libérer de l'emprise psychique de l'homme, je ne pus bouger aucune de mes membres. Soudain, l'homme me projeta au loin par la seule force de la magie sans même me toucher. Je me tordis de douleur, essayai tant bien que mal de me relever mais l'homme géant ne me laissa pas ce luxe et m'attrapa sans ménagement par la gorge et me maintint ainsi en l'air. L'oxygène commença à me manquer malgré tous mes efforts d'apnée. Il était sur le point de m'étrangler.

    - Chuut...là tu fais moins la maligne, sale garce. Je t'avais prévenu que si tu tentais quoi que soit tu le regretteras mais comme ton petit cerveau n'est bourré que de la merde, tu n'as fait qu'à ta sale tête.

Comme le monstre resserra sa prise autour de ma gorge, j'eus de plus en plus du mal à respirer. Désespérément, j'essayai de donner des coups au hasard mais une force invisible m'arrêta net. Je me sentis affaiblie et les paupières lourdes de fatigues face à la volonté inutile que je fournis pour ne pas sombrer. Puis soudain, une voix vibrante de colère et de force parvint à mes oreilles aussitôt suivit par des gémissements de douleur.

- Posez-la tranquillement à terre, espèce de salaud!!!

L'homme eut un rictus de dégoût et rugit en faisant trembler le sol environnant avant de me balancer une seconde fois, à une bonne dizaine de mètres de lui. J'atterris par terre avec un grand fracas après m'être cognée brutalement sur un grand arbre. J'eus cependant juste le temps de voir avec surprise le visage un peu flou de mon sauveur avant que les ténèbres ne m'enveloppèrent.

Je suis née pour protégerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant