11 (partie 1)

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Lorsque nous rentrâmes au Bloc, nous fûmes accueillis par la majorité des Blocards.

- C'était quoi tout ce bruit ? demanda Alby.

- Qu'est-ce que t'as fait encore, Thomas ? persifla Gally.

- On a une nouvelle piste. Un passage qui pourrait être une sortie, dis-je en marchant vers le cœur du Bloc.

- C'est vrai ? dit Alby.

- Elle a raison. On a ouvert une porte qui donnait sur un lieu qu'on ne connaissait pas, répondit Minho. C'est peut-être là que les Griffeurs se planquent la journée. 

- Attendez, attendez, intervint Chuck. Vous avez trouvé le refuge des Griffeurs ? Et vous voulez qu'on aille là-dedans ?

- Il y a de grandes chances que leur entrée soit notre sortie, répondit Thomas.

- Ouais, ou autre option, y aura des dizaines de Griffeurs qui nous attendrons de l'autre côté ! Ce qui se passe c'est que Thomas est en train de nous embrouiller la tête une fois de plus ! cria Gally.

- Sauf que moi Gally, je me bouge le cul ! Dis-moi ce que tu fais toi hein ? Qu'est-ce que tu fais à part te planquer toute la journée au Bloc ? riposta Thomas en se retournant.

- Attends, t'as pas l'air de capter, le débutant. Ça fait à peine trois jours que t'es là, tu vois le truc ? Moi, ça fait trois ans que je suis ici !

- Okay, ça fait trois ans que tu galères ici et que t'es toujours là ! Tu crois pas que ce serait le moment de te réveiller et de changer ta façon de voir les choses ?

- S'il vous plaît... intervint Teresa, sans succès. 

- Tu serais pas en train d'essayer de te prendre pour le chef ? C'est ça que tu veux ? cracha Gally. C'est ça que tu cherches ? 

- Eh ! Votre pote Newt ! Il s'est réveillé ! 

Mon cœur fit un bond de joie. L'antidote avait marché. Je pris Gally et Thomas par le col et les rapprochai de mon visage.

- Vous deux, ça suffit. Gally, tu la fermes. Thomas as fait bien plus en trois jours que toi en trois ans. Et toi Thomas, Gally sait mieux que toi comment ça se passe ici. Tu le respectes et il arrête de te faire chier. Ce n'est pas une option, pour toi comme pour lui. Est-ce que j'ai été claire ? Maintenant, si vous arrêtiez de vous chercher comme des enfants de cinq ans, vous sauriez que Newt s'est réveillé. Allons le voir. 

Je les lâchai et partis en leur lançant un regard noir. Lorsque j'entrai avec appréhension dans l'infirmerie, je vis Newt assis sur son lit, nous tournant le dos. 

- Il a parlé ? demandai-je.

- Non, répondit Teresa. 

- Newt... dis-je en m'asseyant à côté de lui. Newt, ça va ? 

Il ne répondit pas et fixa droit devant lui. Thomas s'approcha et s'accroupit à côté de nous. 

- Eh Newt. Newt, on a peut-être trouvé une sortie dans le Labyrinthe. Tu m'entends ? On va pouvoir s'évader.

- Impossible, répondit-t-il. On peut pas s'évader. Ils nous en empêcherons. 

- Comment ça ? Explique. 

- Je me rappelle maintenant. 

- De quoi tu te rappelles ? demandai-je.

- De toi, dit-il en regardant Thomas. 

Chacun le dévisagea et mes anciens soupçons refirent surface en force. 

- T'as toujours été leur protégé, Thomas. Tout le temps. Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi t'es venu au Bloc ? 

Newt prit sa tête entre ses mains. Des exclamations retentissaient au dehors. Il y avait apparemment un problème. Ils sortirent tous et je restai avec Newt. 

- Newt... Qu'est-ce qu'il se passe ? 

- Leena... 

Je passai ma main dans son dos, cherchant à le réconforter. Il passa ses bras autour de moi et je caressai ses cheveux doucement. Un bruit semblable aux portes que s'ouvraient me parvint et je me levai.

- Attend-moi, Newt. J'arrive. 

Je sortis et vis avec effroi que non seulement les portes ne s'étaient pas fermées, mais que celles d'en face s'ouvraient. D'autres s'ouvrirent aussi et je sursautai. Tout ça sentait très mauvais. Les dernières portes s'ouvrirent à leur tour et je compris. C'était de notre faute. Les portes s'ouvraient et les Griffeurs allaient arriver. Tout ça pour nous punir, peut-être d'en avoir tué un, ou d'avoir découvert leur cachette. C'était la suite au changement du Labyrinthe. Le début de l'enfer. Torches à la main, tout le monde courait et je les rejoignis. 

- Gally ! criai-je en le secouant. Qu'est-ce qu'il se passe ? 

- Demande ça à la Tâche ! 

Je décidai plutôt de prendre les choses en main.

- Okay ! Chuck, tu vas aller dans la salle du Conseil et tu barricades toutes les portes.

- Winston, tu vas avec lui, ordonna Alby. 

- Allez chercher les autres Blocards et dites-leur d'aller se cacher, leur intima Gally.

- Minho, Thomas, vous rassemblez toutes les armes que vous pouvez trouver. Moi, Je te  rejoins dans la salle du Conseil, continuai-je. 

- Okay. 

- Teresa, nous, on va aller chercher Newt, dis-je. Viens.

Des cris attirèrent mon attention. Les Blocards couraient vers le cœur alors qu'un hurlement de Griffeur retentissait. L'émetteur de ce bruit effrayant ne tarda pas à apparaître à travers la porte. 

- Allez vous planquer ! hurlai-je. Teresa, dépêche-toi ! 

Je la pris par le bras, voyant qu'elle ne réagissait pas. 

- Cours ! Cours vite ! lui ordonnai-je. 

Nous traversâmes les plans de céréales à toute vitesse. J'étais paniquée. 

- Couchez-vous ! cria Zart. 

Nous nous baissâmes, entendant les bruits inhumains du Griffeur retentirent pas loin de notre position. Les bruits se calmèrent, puis un cri déchira le silence. Il avait tué un Blocard. Une pince métallique s'éleva au-dessus de nous et plongea sur le pauvre Zart.  

- Zart ! 

- Non ! cria Teresa.

- Vite, on file au village ! criai-je. 

Gally ouvrit les grilles de la Boîte.

- Allez, grouillez-vous ! 

Nous entrâmes tous dedans puis Gally sauta à son tour en fermant les grilles. 

- Gally ! Ouvre-moi ! cria un Blocard en tapant sur la grille. un Griffeur le prit au passage au moment où j'allais ouvrir et nous entendîmes son cri désespéré. Nous sortîmes et rejoignirent la salle du Conseil en courant plus vite que nous n'avions jamais couru. Là-bas, Clint et Jeff soutenaient Newt.

- Newt ! criai-je, soulagée qu'il aille bien. 

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il.

- Ils sont là, annonçai d'une voix tendue.

- Les Griffeurs ? demanda Jeff, effrayé.

Le cri qui retentit et l'image du Griffeur dévorant un Blocard répondit à sa question. Il ne fallait pas rester là. Nous devions partir. Je ne savais pas si nous allions nous en sortir mais l'horreur qui se déroulait sous mes yeux suffit à me convaincre de bouger. Je devais sauver le reste de Blocards. Pour Chuck, pour Teresa, pour Newt, pour tous les autres. Et pour rendre hommage à ceux qui étaient morts pour nous donner une chance de vivre.





Le Labyrinthe, mon cauchemar [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant