Le Labyrinthe, mon cauchemar [EN PAUSE]

15

Nous traversâmes le Labyrinthe, courant dans ses couloirs, cherchant notre porte de sortie.

- Venez, c'est par là ! criai-je à la troupe qui nous suivait, Thomas et moi. Minho et Newt fermaient la marche.

Nous n'étions qu'une quinzaine, à avoir assez de jugeote pour tenter de partir d'ici. Nos pieux à la main, nous parcourûmes la section 3.

- Gardez le rythme, on y est presque ! les encouragea Thomas.

Nous arrivâmes enfin devant les Lames. Je redoutais un peu qu'elles se remettent à bouger comme la dernière fois, mais Thomas me rassura d'un coup d'œil. Lorsque le couloir menant au trou se fit voir, nous nous cachâmes derrière le mur, restant ainsi hors de la vue d'un éventuel Griffeur montant la garde. Je vérifiai rapidement que tous étions tous là. Ç'aurait été dommage d'en perdre un si près du but. Thomas jeta un coup d'œil et confirma mes craintes.

- C'est un Griffeur ? demanda Chuck.

- Oui, répondis-je.

- Et merde. Tu gardes ça Chuck. Et tu restes derrière nous, ordonna Minho en lui donnant la clé, le morceau de Griffeur que nous avions trouvé.

- Ça va aller, dit Teresa en s'attachant les cheveux (je lui avais donné un élastique de fortune que j'avais conçu pendant mes années au Bloc. Parfois, ça faisait du bien de s'attacher les cheveux). Tu seras avec moi.

- Quand on sera devant, l'appareil va déclencher l'ouverture des portes, expliqua Thomas. Alors on est ensemble, on reste les uns à côté des autres. On passe cette épreuve, on va se battre pour sortir ! Même si on doit en mourir !

- Prêts ? demandai-je. D'accord. On y croit !

Je criai ces derniers mots et tout le groupe se jeta à vue du Griffeur, criant pour le surprendre et l'effrayer. Brandissant nos pieux, nos couteaux, nos armes de fortune, nous courûmes vers l'ignoble bestiole qui se retourna vers nous en produisant ce son si effrayant qu'était son cri. Elle se rua vers nous tandis que nous courions à sa rencontre. Le choc fut rude. Je plantai ma lance de bois dans son corps de métal, tentant de percer sa carapace. Je poussai un hurlement pour me donner du courage et forçai, tout en évitant ses pattes qui gesticulaient dans tous les sens pour nous attraper. Nous la poussâmes sur le côté mais elle revint à la charge, toujours plus bruyante.

- Allez !

- Poussez-la ! gueula Thomas.

C'est ce que je fis. Je poussai la créature de toutes mes forces vers le précipice de l'un des côtés de la plateforme.Sa queue fouetta l'air et saisit un de nos camarades avec sa pince. Le Griffeur le jeta sur le côté et il glissa, tombant dans le vide. Une des ses pattes se planta près de moi et je donnai un coup dedans avec moi couteau. Elle repartit en bousculant Chuck, qui laissa échapper la clé.

- La clé ! cria-t-il.

Il se précipita pour aller la chercher et Teresa le suivit en criant son nom.

- Attention au vide ! les avertis-je, préoccupée par leur sort et un peu occupée par le monstre.

Chuck se jeta par terre et je ne pus pas voir s'il avait réussi à la récupérer car nous arrivions enfin à faire tomber le Griffeur. Je poussai un soupir de soulagement, qui fut de courte durée. Deux autres Griffeurs grimpaient par les côtés, menaçant Teresa et Chuck.

- Dépêche-toi ! lui cria-t-elle.  

Tout le monde mit un temps avant de réagir.

- Mais bougez-vous le cul ! gueulai-je aux statues qui me servaient de compagnons. 

Thomas se précipita à mes côtés, suivis des autres et nous recommençâmes ce que nous avions fait avec l'autre. Mais cette fois, il y en avait deux. Pendant ce temps, Teresa et Chuck couraient vers la porte et l'ouvrirent, puis les deux autres aussi.

- Ça marche ! se réjouit Chuck.

- Partez, Teresa ! cria Thomas.

Ils obéirent et je me reconcentrai sur la bête. 

- On reste ensemble ! leur ordonnai-je en reculant.

Ils m'imitèrent tout en gardant les Griffeurs à distances de nous. Un Blocard inconscient se jeta sur une des bêtes en criant. Celle-ci le prit avec sa pince et le jeta derrière elle, presque nonchalamment. Ses pattes se plantaient autour de nous, tentant de nous embrocher avec. Je tirai Thomas par le bras pour lui éviter de finir en steak-tartare. 

- Merci, souffla-t-il. 

- Ça s'ouvre pas ! cria Teresa derrière nous. Thomas ! Il y a un code ! Il y a huit chiffres à mettre ! 

Celui-ci se retourna et je couvris ses arrières. Minho se fit projeter vers moi et je le réceptionnai tant bien que mal.  

- Il y a huit sections du Labyrinthe... dit Thomas en plantant son pieu dans le Griffeur. Eh Leena, Minho ! C'est quoi la séquence ?

- Quoi ? demanda Minho.

Ses paroles me semblaient incompréhensibles. 

- L'ordre d'ouverture des portes du Labyrinthe ! 

- Sept ! répondit Minho. Continue Leena ! 

- Un ! Cinq ! Deux ! Six ! Quatre ! 

-Oh, oh, oh ! cria Newt en levant la tête. 

Un Griffeur descendait par en haut et allait nous tomber dessus. Il tomba sur moi tandis que les autres réussissaient à l'éviter. Son poids me coupa le souffle et je vis flou un instant.

- Leena ! 

Sa carcasse de métal forçait sur mon corps et je mis mon bâton devant moi pour l'empêcher de me mordre. 

- Je vais lâcher ! gémis-je. 

J'entendis quelqu'un courir vers moi et je vis un pieu traverser le palais de la bestiole. Je pus me reculer, toujours au sol, le plus vite possible, tandis qu'elle avançait vers moi en criant. 

- Jeff ! cria Siggy.

- Jeff ! hurla Winston en s'élançant vers son ami, tandis que Newt m'aidait à me relever.

Jeff fut avalé par la masse de Griffeurs et Winston, retenu par Siggy, nous suivit en reculant.

- Leena, les chiffres, allez ! insista Chuck. 

Je ne me trouvais pas en état de répondre, manquant furieusement d'air. 

- Huit ! dit Minho à ma place. Trois ! Vous les avez tous ? 

- Tenez bon ! On y est presque, battez-vous ! nous encouragea Thomas. 

Un bruit digne d'un jeu vidéo du genre Mario retentit et je sus qu'ils avaient réussi. Les portes commençaient à descendre sur les Griffeurs qui passaient le couloir, de plus en plus nombreux. Ils se firent piéger entre les portes mais un Griffeur était trop près de nous pour se laisser prendre. Thomas lui lança son pieu dans la tête, ce qui fit reculer le monstre et il se fit écraser. Un liquide vert et visqueux s'échappa de sous la pierre et le trou se referma sur nous. Nous étions enfin à l'abri, sans Griffeurs. Nous avions survécu à cette partie. Je serrai le bras de Newt qui me tenait toujours en haletant. J'espérais ne pas être asthmatique, sinon, je serais mal barrée. Une autre porte s'ouvrit et Teresa la poussa prudemment. Une lumière blanche m'aveugla, semblable à celle de mes souvenirs, et ce fut le déclic. Je me sentis perdre connaissance. Bonne chance, ex-Blocards.

- Laissez-moi là, murmurai-je doucement en me tenant au mur. 

Puis, ce fut le trou noir total.