Chapitre 10

15 3 1
                                    

J-292

"- C'est pas ce que je veux dire... Mais t'as vraiment merdé ce soir là mec...

La deuxième personne est donc un homme. A moins que ce ne sois pas Liam qui vient de parler.

- Va te faire foutre ! Tu sais même pas de quoi tu parles ni ce qu'il s'est vraiment passé ! Répond un des individus mystère.

- Qu'est ce que tu en sais ?

Un des deux explose de rire puis répond :

- Elle te l'a dit peut être ? Non. alors ferme ta putain de gueule et casse toi !"

J'attends quelques minutes. Puis me relève doucement. Ils sont tous les deux parti. Avec qui et de quoi parlait Liam ? Qui était ce "elle" ?

Il fait noir. Je suis sur mon lit, les yeux grands ouvert. Je ne parviens une nouvelle fois à trouver le sommeil. Et la discussion que j'ai entendu cet après-midi n'arrange pas les choses. "Tu as vraiment merdé ce soir là", "Elle te l'as dit peut être"

Aïe un couteau en plein cœur. Ils parlaient de ce soir . Et ce "elle" c'était... moi. Ils parlaient du viol.
Encore un. C'est la première fois que je prononce ce mot depuis que ça s'est produit. Pourtant il était tapis partout. Derrière chaque mot, chaque phrase, chaque regard, chaque souffle.

Le souffle me manque. Des larmes me brouillent la vue. Mon pouls s'accélère. J'ai l'impression d'être dans un cauchemars. Serais-ce Liam le violeur ? Respire Ellie. Respire. Chaque bouffée d'air me brûle la gorge. Je n'ai plus de cigarettes magiques alors je me lève le plus discrètement possible parce que mes parents dorment dans la chambre juste à côté. Je descends les marches et me dirige vers la salle. J'ouvre le placard ou mes parents rangent toutes leurs bouteilles. Comme ils ne boivent pas beaucoup ils ne devraient même pas s'apercevoir qu'il en manque une. Je prends le plus fort alcool que je trouve puis un manteau et un plaid. Je sors dehors et m'assois dans le salon de jardin. Il fait étonnamment doux pour la saison.

Je ne sais pas combien de verres j'ai pu boire mais la bouteille et à moitier vide. Quel heure peut-il bien être ? Quel jour sommes nous ? Je n'ai plus aucune notion du temps mais je me sens beaucoup mieux. Je respire normalement. Puisque je vais bien qu'est ce que je peux bien faire ? Appeler Liam ? Oui pourquoi pas. En plus je pourrais lui dire ce que je pense du fait de violer les filles. Une sonnerie. Deux sonnerie. Il décroche à la troisième.

"- Allô... Dit-il avec une voix ensomeillee.

- Ouais c'est Ellie et je voulais te dire que c'est pas cool de violer les filles... Vraiment c'est pas gentil...

- De quoi tu parles Ellie ? Et t'es bourrée ou quoi ?

- Un peu... Bon beaucoup dis-je en riant. Mais du coup t'es un connard et j'veux plus voir ta tronche ni entendre parler de toi et de l'autre avec qui tu parlais cet aprèm.

- Écoute Ellie je vais t'expliquer mais j'ai besoin que tu me dises ou tu es je viens te... "

Je raccroche. Une bonne chose de faite. Il était temps de le faire. Je me réinstalle confortablement dans le canapé avec ma bouteille. Qu'il aille se faire foutre cet enculé. Il me fait bien rire avec son héroïsme à deux balles.

Ma mère ouvre ma porte. Je dois mon velux. Aïe. Le soleil me brûle les yeux. Je ne me suis pas encore bien remise de ma cuite de la veille mais je ne dois rien montrer.

"-Ellie lève toi il est presque midi !

-Mais on est samedi...

-C'est pas une raison allez !"

A contre coeur je me lève.

***

Je rentre. Je ne m'attarde pas sur mes devoirs. Je fais la seule chose dont j'ai besoin : un bain. La journée à été horrible. J'ai fait tout mon possible pour ne pas penser au viol mais impossible. C'est pire qu'avant. Dès que je le voie avec ses yeux brillant qui ont l'air de dire : "désolé..." j'ai envie d'une bouteille, d'un pet ou tout simplement d'un coup ou quelque chose qui peut être me réveillera de cet horrible cauchemars.

D'un coup c'est comme si je sortais d'un mauvais rêve. Je suis dans ma baignoire. J'ai entre les mains un couteau. Il y a du sang un peu partout sur le rideau mais quand je regarde mes bras les plaies n'ont pas l'air très profonde. Je ne me rappelle pas bien de tout ce qui vient de se passer. Il y a comme un brouillard dans ma tête. Je me lève, pense mes bras et entreprend de tous nettoyer.

Regarde ce que tu me fais Liam. Assieds toi confortablement, regarde bien et profite parce que ce n'est que le début.

La mort en faceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant