Chapitre 27

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J-99

J'ai d'abord erré toute la nuit à la recherche d'un abri que je n'ai pas trouvé. J'ai donc dormi sur un banc dans un des parcs de la ville. Ce serais mentir de dire que j'ai eu peur. J'étais terrorisée. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'étais tiraillé entre l'excitation de vivre quelque chose de nouveau et l'envie de rentrer chez moi en courant et en pleurant. Mais je n'ai pas bougé. A l'aube, je me suis levée et ai commencé à marcher à la recherche d'un abri ou dormir. Il était hors de questions que je dorme dans ce parc une nuit de plus.

Je marche dans la rue quand je vois une fille qui à l'air plutôt jeune. Elle fait la manche. Je m'approche d'elle et lui demande son prénom. Elle est totalement défoncée alors la seule chose que je comprends est : Nianiane. Je lui demande ensuite si elle savait ou je peux trouver un endroit pour dormir. Elle baragouine quelque chose puis se léve. Je la suit. Nous marchons quelques minutes jusqu'à une très grande maison. Elle est plutôt vétuste et fait un peu peur. Nianiane entre, je la suis de près. Nous passons d'abord dans un couloir défraîchi avant de tomber sur énorme pièce de séjour, en assez mauvais état. Je regarde le décor tout autour de moi. Quand j'ai fini, je cherche Nianiane des yeux mais elle a disparu.

  A sa place se trouve un homme. Il doit avoir environ 45 ans. Il arbore un style punk. Il a l'air plutôt effrayant comme ça mais sous son maquillage et ses traits dur on aperçoit de magnifiques yeux bleus-gris.

"- Qu'est ce que tu fais là la gamine ?

 - Je cherchais un endroit à dormir et une fille m'a amené là.

 - C'est qui ?

 - Je n'ai pas réussi à comprendre son prénom mais une certaine Nianiane je crois...

 - Ha ! Ne t'inquiète pas gamine elle est toujours stone donc on comprend jamais rien de ce qu'elle dit. Je crois même pas l'avoir entendu prononcer son nom."

Je souris mais cette remarque me fait mal au cœur. La pauvre... L'homme m'explique être le "chef" de la maison. Il me pose ensuite quelques questions sur ma vie, d'où je viens, pourquoi je suis là. J'hésite à tout lui raconter mais non. Je lui explique m'être disputée avec mes parents.

"- Restes si tu veux gamine mais je ne veux pas te problème avec toi. Ici il y a des règles. Je veux pas voir les flics, tu dois participer aux tâches et tu dois faire ce qu'on te demande sans pleurnicher, crier au sexisme ou quoi que ce soit. Pas de bruleuse de soutif ici !"

J'acquiesce. Il me fait signe de le suivre. Nous montons un vieil escalier en marbre qui mène sur un grand pallier. Ce dernier mène sur pleins de porte. Nous avançons jusqu'à une porte légèrement plus petit que les autres. Derrière celle-ci, se trouve une échelle.

"-Monte là-haut gamine c'est ta piaule."

Je le remercie et m'exécute. J'arrive en haut et tombe sur une pièce avec un matelas dans le fond. Elle est plutôt grande mais il y fait froid. Elle n'est surement pas isolée. Mais bon...  Je ne veux pas faire ma "pleurnicheuse" ou ma "brûleuse de soutif" le premier jour. J'installe peu d'affaires que j'ai. Merde... Évidemment je n'ai pas pensé à la chose la plus importante... Un sac de couchage. Ce que je peux être conne. Je descends l'échelle, retourne dans la salle de séjour mais je trouve personne ou du moins personne en état de me répondre. En effet, je croise un garçon et une fille en train de se manger le visage -si je peux m'exprimer ainsi- et en plus, ils n'ont pas l'air très sobre.

Je remonte au premier et frappe à la première porte que j'ouvre. Un garçon m'ouvre. La première chose qui me frappe chez lui ce sont ses tatouages. Il a l'air d'en avoir énormément et ils sont magnifiques.

"- Bonjour ! dit-il gaiement

 - Euh... Bonjour ! Excuse moi de te déranger mais je suis nouvelle et j'ai pas de sac de couchage est-ce que tu en aurais un pour moi ?

Il rit. Un rire clair et lumineux dans cette sombre maison. C'est presque étrange d'entendre quelqu'un de si heureux dans cet endroit.

 - Entre finit-il par dire.

J'hésite. Cet homme est peut-être un psychopathe. On dirait qu'il lit dans mes pensées car au même moment il me lance :

 - Ne t'inquiète pas je ne  découperai ton corps en petits morceaux, je ne les plongerai pas dans l'acide et je ne mangerai pas tes yeux. Cette remarque aussi étrange soit-elle me fait sourire. J'entre.

La mort en faceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant