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- quoi ? Pourquoi ?

- je-

Une infirmère au visage fatigué et las nous interrompt:

- excusez moi, vous êtes là pour Stöhel Jeanne ?
Ethan se lève et je fais de même:

- oui !

On se regarde et on se sourit doucement:

- suivez moi s'il vous plait.

On traverse l'hôpital. L'air est chargé de larmes et de tristesse. Tous ces gens sont un peu comme nous: ils attendent et ils espèrent tous que leur proche se réveillera et ira bien par la suite.
Malgré moi, mon regard est attiré par un petit garçon, relié à plein de machines différentes. Il à l'air paisible et semble dormir tranquillement. Autour de lui pourtant, c'est le cahos. La femme qui semble être sa mère, est sur le sol et hurle, un homme pleure et regarde l'enfant comme s'il le suppliait d'ouvrir les yeux.
Un medecin entre, et débranche le petit garçon: j'arrive à lire sur ses lèvres un " désolé".

Des larmes se mettent à rouler sur mes joues. Il est mort. Qu'en sera-t-il de Jeanne ? Et si l'infirmière était juste venue nous chercher pour nous montrer sa dépouille ? Et si elle aussi nous disait qu'elle était "désolée" ?
Ethan se retourne. Il regarde dans ma direction et m'attire contre lui. Il me répète de me calmer, et de ne plus regarder. Il attrape ma main et je le suis. On arrive devant la porte. J'inspire un grand coup et l'infirmière nous invite à entrer. Jeanne a les yeux rivés sur le plafond. Quand elle nous voit, elle sourit. Je me précipite vers elle et je lui saute dessus:
- t'es pas morte, t'es toujours en vie, t'es toujours en vie !

- je suis solide, t'en fait pas..

Elle me sourit de façon amusée et esssuie mes joues humides:

- arrêtes de pleurer, je vais bien

Ethan la sert dans ses bras et ils s'échangent des mots tout bas. Je me recule, pour leur laisser un moment ensemble.
L'infirmière nous laisse et Ethan s'assoit dans un siège près de la fenêtre. Il doit être épuisé parce qu'il s'endort en quelques minutes. Jeanne rit et m'explique:
- Impressionnant, hein ? Les émotions fortes le fatiguent beaucoup...allez arrêtes de pleurer, maintenant j'aime pas te voir comme ça

- mais...mais t'as failli mourir, j'ai eu tellement peur !

Je m'assois sur le lit et lui fait un calin maladroit:

- shh ça va, regardes je suis toujours là...tes larmes, gardes les pour quand je te ferai du bien avec mes doigts.

- qu...quoi ?

- ouais tu me supplieras et tu crieras tellement fort, que tu en perdras la voix...arrêtes de rougir, ça fait que m'exciter surtout avec ton petit air innocent...

- je rougis pas, tu t'immagines des choses c'est tout. Perverse !

- j'ai hâte de quitter cet endroit..

Elle me fait un clin d'oeil et referme ses yeux. Je relève ma tête et l'embrasse timidement.On se sépare et elle embrasse mon front :
- est-ce que t'es fatiguée, Jeanne ?

- un peu, pourquoi?

- oui...ton...ton frère m'a expliqué ce qu'il s'était passé...

- ah bon ?

- ouais et...euh...t'était vraiment mignonne...

- je ne le suis plus maintenant ?

Je ris et embrasse sa joue:
- mais si, toujours !

- je suis rassurée alors...

- je...je t'aime Jeanne !

- moi aussi je t'aime Maia...

Aimes-moi Quand même (Yuri)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant