Mon voisin s'appelle Keith. Il n'a pas pas cherché à savoir ce qui me faisait pleurer ou à me réconforter. Il m'a regardé avec un once de dégoût et n'a pas arrêté de me demander quand est-ce que j'arrêterai de renifler:
- tres sérieusement, tu veux pas arrêter ?
- j...j'y arrive pas...
- t'as quel âge ?
- 16 ans
- t'es un bébé !
- t'as quel âge toi ?
- 18, demain.
Je ne peux m'empêcher de pouffer, il est sérieux ? Je le regarde et remarque un léger sourire apparaître sur son visage. Il continue son interrogatoire:
- qu'est-ce qu'une pleurnicharde comme toi, fait toute seule ? Tu fugues et tu regrettes finalement ta mère ?
- absolument pas
- explique toi mieux que ça
- j'veux éviter de blesser les dernières personnes qui m'aiment.
- je pense que tu les as blessées quand même
- ils s'en sortiront sans moi
- qu'est-ce que t'en sais ?
Je soupire. Mais il a raison. Je n'en sais rien. En décidant de partir, j'ai voulu me convaincre que tout le monde irait mieux, alors qu'au fond de moi, une voix me disait, que je leur ferai du mal. Ce n'est pas possible. Je vais leur faire de la peine ? Ce n'était pas ce que je voulais ! Mais rester me fait du mal aussi ! Non ! Comment est-ce que je peut être aussi égoïste ?! Je me dégoûte...C'est pour ça qu'on me dé-
Une main vient de se poser sur ma tête. Keith.
- calme toi...explique moi tout en détail maintenant.
- mais on se connaît-
- justement !
Alors je lui ai tout dit. Même s'il y avait une chance pour qu'il se moque de moi ou qu'il soit dégoûté par moi. Moi ça me faisait du bien, je me sentais écoutée. Il m'arrêtait de temps en temps pour demander des précisions, quand il ne comprenait pas quelque chose. Le reste du temps il m'écoutait très attentivement. Lorsque je me suis arrêtée, il a hoché la tête, l'air de dire « merci de t'être confiée à moi ». L'autocar s'est arrêté doucement. Keith et moi sommes descendus. Malheureusement il allait dans une direction différente de la mienne. Nous avons échangé nos numéros de téléphone et il m'a lancé un « à la prochaine pleurnicharde » avant de s'en aller. J'espère de tout mon cœur qu'on se reverra bientôt.J'avais contacté un internat pour avoir un endroit où dormir. J'ai fait deux chèques au nom de ma mère pour pouvoir m'inscrire et me réinscrire l'année d'après. D'ailleurs je me demande comment ils vont réagir, quand ils se rendront compte que je ne suis plus là. J'imagine que mon frère sera en pétard puisque dernièrement, il a l'air de se soucier de moi. Au moment où j'allais pousser la porte de l'internat, celle-ci s'ouvre et un groupe de fille apparaît, toutes visiblement mortes de rire. Elles referment la porte derrière elles et me scrute. L'une d'entre elles me tourne autour. Elle est vraiment très proche. Voir trop proche. Elle attrape mon menton et relève ma tête. Je repousse sa main et elle sourit. Elle recule d'un pas et me dit:
- tu dois être la nouvelle, je suppose. J'm'appelle Axel.
- Axel ?
- mes parents voulaient un garçon
- ah je vois. Est-ce que ça vous ennuierait de me laisser passer ?
- bah pourquoi tu veux nous quitter ?
- je suis très très fatiguée
- bon je t'accompagne alors ! Donne moi ton sac !
Cette fois-ci, c'est moi qui recule. Je resserre mes doigts autour des anses de mon sac.
Qu'est-ce qu'elle a à la fin ? Les quatre autres filles me regardent avec amusement. Elles ont un sérieux problème. Ladite Axel pose sa main sur la mienne:
- laisse moi t'aider
Je refusais de l'admettre, par fidélité en vers Jeanne, mais Axel est beaucoup trop sexy. De par son physique, mais aussi par sa voix. J'essaie de l'éviter uniquement parce que j'aime trop Jeanne et que j'ai l'impression que chaque mot échangé avec elle est un pas vers la tromperie. Je suis vraiment une merde. Axel se rapproche de moi et réitère ses paroles:
- laisse moi t'aider...
Cette fois-ci, ça sonnait comme si elle me connaissait personnellement et qu'elle voulait mon bien:
- je...je préfère le garder, merci
- ooh...ça fait rien, suis moi ! Les filles, finalement je vais rester avec elle, de toutes façons je me sens pas très très bien.
Une des fille de son harem prend la parole:
?- Axel t'es déjà amoureuse?
Axel- ta gueule
La fille rit et se tourne vers moi:
- pour que cette fille refuse d'aller s'amuser, il faut qu'elle se casse les deux jambes, et encore, même en fauteuil elle serait capable de sortir. T'es chanceuse.
Je sens le rouge ne monter aux joues. Rien de romantique. Je me sens juste flattée, c'est tout.
Axel agrippe la manche de mon pull et tire dessus pour me faire avancer. Je la suis sans protester. À l'accueil il n'y a personne. En même temps il est 4 heures du matin. Elle me conduit dans une chambre sans dessus dessous. Un lit est cependant impeccablement fait. Le mien je suppose. Je me penche pour toucher les draps. Il y a une petite table de chevet aussi. Dessus, se trouve plusieurs papiers, qui me sont tous destinés. Axel s'approche de moi, mais garde une certaine distance, comme si elle avait compris que sa proximité me mettait mal à l'aise:
- t'as de la chance, ce lit est le plus proche du radiateur.
- pourquoi personne ne dormais dedans alors ?
- je dormais dedans avant que t'arrive.
- tu veux dire que-
- je t'ai offert mon lit.
- pourquoi t'as fait ça ?! On se connaît même pas !
- je voulais que la personne qui arrivait se sente bien, je savais pas que ça tomberait sur toi.
- comment tu peux être aussi gentille ?!
- hein ? Je sais pas !
Elle sourit. Et quel sourire ! Elle passe une main dans ses cheveux noir de jais et poursuit:
- si t'as besoin de quoique ce soit, hésite pas, tu peux compter sur moi..
Je lui tends la main. Elle a l'air surprise, mais la saisit quand même:
- Maia...
- comme l'abeille?
- ouais c'est ça...
- c'est chouette...tu veux regarder un film avec moi ?
- qu'est-ce que tu veux regarder ?
- le voyage de Chihiro...ça te dit quelque chose ?
- oui bien évidemment ! Ça marche !
J'enlève mes chaussures et fouille dans mon sac, à la recherche de mon pyjama. Elle enlève ses baskets et son pantalon et se dirige vers la porte:
- oh ?
- euh...je te laisse te changer.. t'as l'air très pudique comme fille.
- te dérange pas, tu..tu peux rester...
Elle s'assoit sur le sol et me regarde:
- t'as l'air pudique, mais t'as aussi l'air drôlement bien foutue aussi...jveux voir...
J'éclate de rire. Moi? Bien foutue ? La seule qui pourrait dire ça, c'est...d'un coup mon rire s'arrête. Axel s'approche de moi, soucieuse:
- ça va pas ?
- si si très bien
- euh bon d'accord. J'me retourne, t'inquiètes pas
- c'est pas de ta faute ! C'est moi, pardon..je...
Des larmes montent sans que je ne m'en soucie, trop occupée à bredouiller des excuses. Axel se relève, et prend mon visage entre ses mains. Elle essuie mes joues et embrasse chacune d'entre elles:
- Axel...je peux pas...j'aime déjà une autre personne et-
Elle me vole un baiser et s'éloigne de moi, le sourire aux lèvres. Comment a-t-elle pu ? Ma promesse est rompue, par SA faute:
- tu m'as écoutée au moins ?!
- oui très attentivement
- alors pourquoi t'as fais ça ?
- c'est ma façon de guérir les gens tristes. Tu pleures plus nan ?
- si tu veux vraiment m'aider, trouve une autre méthode...
- tu m'as pas repoussé
- c'était inattendu et trop rapide pour que je soupçonne quelque chose et que je t'en em-aaah !
Je suis projetée sur le sol. Axel est au-dessus de moi. Sa jambe est entre les miennes et elle bloque mes poignets. Son souffle s'écrase sur mon visage. Je la regarde, surprise:
- lâches moi...qu'est-ce que tu fais ?
- ça t'énerve ? Alors montre-le moi...
- laisses-moi...tranquille
- pourquoi tu m'as pas repoussée à la seconde ou j'ai posé mes mains sur ton visage ? Hein ?
Elle rit doucement. Son genoux frotte mon entrejambe, pendant un court instant. Les souvenirs de mon frère prêt à me violer, remontent. Des larmes coulent lentement de mes yeux et ma respiration accélère, à cause de la peur:
- s'il te plaît...laisses-moi...tranquille...
Elle me regarde avec malice:
- dis-moi, que tu ne veux pas que je te touche, et je ne te ferai rien...
- je...je...Axel...s'il te plaît...tu me fais...peur
- c'est pas ce que je t'ai demandé...
Elle rapproche son visage du mien:
- dis-le! Tu penses pas à la personne que t'aime ? Tu crois que c'est bien ce que t'es en train de faire ? Hmm?
Je la regarde droit dans les yeux. Son regard change: maintenant elle a l'air triste. Elle s'approche de mon oreille et me susurre:
-tu sais pourquoi tu peux pas me repousser ? Parce que t'en a pas envie.
Elle...je...je n'en ai...pas envie ? D'un coup elle me relâche et va se poster devant le lecteur DVD, pour introduire le disque. Je me relève en reniflant:
- je te déteste.
- hmm hmm
Je m'habille rapidement et monte dans mon lit.
Elle n'a pas complètement tort. J'aurais pu faire quelque chose. Mais je n'ai rien fait. Et si elle avait raison. J'l'ai laissé faire? Je suis une merde. J'entends un bruit de froissement suivi de la voix d'Axel:
- demain faut que t'ailles voir la responsable de l'établissement, vu qu'elle dort, maintenant.
-...
- je voulais pas te faire de mal
- ...
- je suis désolée
- me parle plus.
- pourquoi t'as l'air si triste ?
- ta gueule
- depuis que t'es arrivée, t'es triste.
-...
- tu veux toujours regarder le film ?
- vas te faire foutre
Elle est trop bizarre. Quelques instants auparavant, elle était si différente...
- Maia, confie toi à moi...laisse moi t'aider
- C'est quoi ton putain de problème?!
-...excuses moi, mais fais moi confiance !
Je me retourne dans le lit et finis par m'endormir assez vite.À mon réveil, chaque fille est dans son lit sauf une. Vous aurez deviné laquelle. Axel est allongé sur le sol près de mon lit. Mon front est humide et une serviette mouillée gît à mon côté droit. Ma gorge est très sèche. J'essaie de me lever et constate que ma tête me fait horriblement mal. Axel ouvre les yeux et me regarde:
- tu vas mieux ?
Je la toise et soupire:
- oh oui excuse-moi attends !
Elle se relève et attrape une bouteille d'eau sur sa table de chevet:
- faut que tu boive. T'avais beaucoup de fièvre cette nuit, alors je t'ai surveillé.
Je prends une gorgée et lui lance un mauvais regard, avant de me retourner, face au mur. Ça explique la serviette mouillée. Elle m'a vraiment surveillé ? Pourquoi ? Elle poursuit:
- on a vraiment cru que t'allais y passer...
Je souris et me force à parler:
- ça...aurait peut-être...été mieux
Mes cordes vocales sont à présent anéanties. Axel me retourne brusquement. Elle a l'air en colère:
- ça va pas ? T'aurais préféré mourir, débile ? Ça te fait marrer en plus?
- ...
- je sais pas tout ce que t'as traversé jusqu'ici mais je t'interdis de-
- ...quoi ?
J'avale une gorgée d'eau et me relève tant bien que mal:
- comme...tu l'as dis... tu sais pas...tu sais pas ce que j'ai traversé...lâches-moi maintenant...mais...
Je baisse les yeux et soupire:
- merci
Elle sourit et enlace ma tête:
- « merci »
- mhh tu m'étouffes
Ses seins énormes m'empêche de respirer. Elle ne desserre pas son emprise et ne prête pas attention à mes dires. Elle le fait exprès, cette sadique ! Elle comprend rien ! Je suis en couple et elle me fait commettre des actes adultérins. À ce rythme là, elle va réussir à coucher avec moi dans une semaine. Mon téléphone retentit dans le silence de la pièce. Axel me lâche et tente de m'aider à me relever, mais je la pousse. Elle rit doucement. J'ai pris trop de temps donc j'ai raté l'appel. 10h47. C'était Jeanne. Un mélange de joie et tristesse m'envahit. Je veux entendre sa voix, mais est-ce que je le mérite ? Axel vient poser une main sur ma hanche. Je plante mes ongles dans son poignet et elle pose sa tête au creux de mon cou. Je souris: elle est vraiment incroyable.
Je remue mon épaule pour la faire bouger et elle dépose un baiser sur ma nuque avant de complètement se décoller de moi:
- c'était qui ?
- quelqu'un
Je fais défiler mes contacts et m'arrête à son nom: mon cœur s'emballe. Mes doigts tremblent beaucoup trop. J'inspire profondément et réussit à la rappeler. Au bout de trois longs bip, elle décroche:
- MAIA ! PUTAIN !
Elle est en train de pleurer. Par ma faute. Ça me brise le cœur:
- Jeanne...arrête de pleurer, mon cœur...
- REVIENS S'IL TE PLAÎT, JE T'EN SUPPLIE
- je...je peux pas...t'as vu ton cad-
- BIEN SUR QUE JE L'AI VU IDIOTE
Je souris et ferme les yeux. Je veux qu'elle me hurle dessus encore et encore:
- MAIA TU VAS ME RENDRE FOLLE, J'FERAIS N'IMPORTE QUOI, REVIENS
- n'importe quoi hein ?
- C'EST PAS LE MOMENT !
- désolée..., tu me manques déjà beaucoup, tu sais ?
Elle reste silencieuse:
- Jeanne ?
- dis ?
- oui qu'est-ce qu'il y a ?
- pourquoi...pourquoi j'ai l'impression d'être une pute ? T'as pris ton pied et tu m'as-
- c'est pas vrai ! C'était pour te dire au revoir, en quelque sorte, t'es pas une pute, d'accord ? J'veux pas que tu te sentes comme ça à cause de moi
-...
- EH !
- je croyais que tu m'aimais autant que je t'aimais mais-
- c'est le cas, je t'assure ! On se reverra, je te le promets...
- quand ?
- je sais pas, mais on se reverra c'est sûr...sois patiente...
-...
- je t'aime
-...
- je dois y aller, on se parle après...Et j'ai raccroché. Axel me sourit tristement :
- c'est ladite personne ?
- ouais
- Elle a de la chance...
Elle se lève et retourne dans son lit. Je l'y rejoint et elle affiche une mine très étonnée:
- fais moi une place
Elle s'exécute en souriant. Je pose ma tête sur sa poitrine. Elle caresse mes cheveux doucement:
- est-ce que ce que je fais est mal ?
- je te mentirais pour que tu continues...
- tu lâches rien dis-moi... Axel ?
- oui ?
- pourquoi tu veux autant m'aider ?
- parce que t'as l'air mal..:et aussi parce que je t'aime bien ...
- on se connaît pas beaucoup, t'es sûre de bien m'aimer ?
- oui !
Je me redresse et embrasse sa joue. Elle fait un grand sourire:
- encore !
- rêves pas trop, c'était en gage de remerciement...
- pour me remercier t'aurais pu me faire ce que t'as fait à..comment elle s'appelle déjà ? Ah oui Jeanne...
- qui te dis que c'est ce que tu penses ?
- j'en sais rien, mais j'veux que tu me fasses me sentir comme une pute, comme la tienne...
Je soupire mais ne peux réprimer un sourire: elle est vraiment incroyable.Hello !! Je sais ce que j'avais dit, mais je n'ai pas pu écrire, j'ai été prise assez souvent :( (faut que j'arrête les promesses comme ça mdrr). Je suis assez contente de ce chapitre, les nouveaux personnages toussa toussa xD Sinon comment s'est passé votre année scolaire? Et comment se passent vos vacances? Sur ce à bientôt dans de nouvelles aventures 🚀
VOUS LISEZ
Aimes-moi Quand même (Yuri)
RomanceJ'espère que mon histoire vous plaira:) vous pouvez commentez pour me dire comment m'améliorer:) bisous et à bientôt dans de nouvelles aventures