FORCE D'AME (Tome II FORCE D'ESPRIT)

CHAPITRE: Jamais tranquille

Un picotement le long de mon poignet perturbe l'enveloppe de noirceur qui m'entoure. Je fronce les paupières bien que je ne sois pas certaine d'y être parvenue, je cherche à émerger du cauchemar qui me hante, mais l'angoisse me prend et me fait tourbillonner dans le noir. 

 La pression augmente autour de mes doigts, elle m'emmène vers le peu de lumière qui filtre derrière les ombres menaçantes. Une pression s'ajoute sur mes joues et la lumière grandie, comme si quelqu'un venait d'ouvrir la porte pour laisser pénétrer la clarté. Je m'avance doucement vers elle, méfiante quant aux pièges que peut réserver cet endroit. Mais il faut que je sache. Il faut que je sache s'il est en vie. Aussitôt une pression envahit mes poumons, m'empêchant de respirer. L'impression d'avoir des mains posées au travers de la gorge ne me quitte plus. J'essaie de respirer, de poser mes mains sur mon cou afin d'écarter quiconque essaie de m'étouffer, mais mes bras ne m'obéisse pas. Je suis en train de m'étouffer et juste quand mes poumons cris à la panique l'objet de l'obstruassions et enfin retiré. J'inspire à grande goulée l'air qui m'arrive jusque dans les poumons. Mon corps reprends vie et c'est comme si mon esprit réintégrait également son enveloppe charnel.

Cette fois je sens clairement quelqu'un passer sa main sur mon front et poser un baiser dessus. Un bip incessant se fait entendre non loin de moi et je pris pour que cela cesse.

- Réveilles toi ma chérie.

Cette voix, mon père. Il est là. Une vague de chaleur me balaie rapidement. Je suis de retour auprès de ma famille. Les larmes s'écoulent le long de mes joues sans que je ne puisse les empêcher.

- Je suis là.

Je hoche la tête lui montrant que je l'entends mais que je ne suis pas encore prête à surmonter la crise qui ne manquerait pas de me submerger si j'ouvrais les yeux dès à présent. Les évènements récents hantent mon esprit et dansent devant mes paupières comme pour me narguer de mon incompétence.

Je n'ai pas réussi à sauver ma mère, ni Hannah et maintenant Tyler ?

Je l'entends encore m'appeler au travers du dédale de couloirs, je le vois entrer dans la pièce avec cette expression de douleur et d'appréhension, espérant tout trouver sauf moi dans cet état. Puis cet éclat dans ses yeux ne laissant place à aucun soulagement mais à une intense douleur, une telle douleur que ses genoux se sont dérobés sous lui. J'ai essayé de l'appeler, lui dire de fuir. Il ne pouvait pas m'aider, il fallait qu'il parte, qu'il se sauve lui. Mais je n'ai réussi qu'à émettre un faible gémissement qui l'a torturé. J'en ai eu le souffle coupé lorsqu'il a tendu la main vers moi dans un geste de désespoir absolu. Je voulais être forte, me montrer digne mais des pas précipités se sont fait entendre et alors je me suis recroquevillée sur moi-même dans la peur de recevoir un autre traitement inhumain. C'est cette réaction j'en suis sûre qui a mis le feu au poudre. Il s'est levé avec détermination et à hurler à l'encontre des chercheurs qui entraient dans la pièce. Ceux-ci sont restés cois face à ce potentiel feu de forêt, mais Johakim est entré, plein d'arrogance et de suffisance il m'a jeté un regard et aussitôt une plainte m'a échappé. Tyler m'a dévisagé puis s'est retourné vers cet homme qui m'inspirait tellement de crainte à présent. Ce souvenir est tellement ancré en moi, que je revis ce moment comme si j'y été encore présente.

FLASH BACK

- C'est quoi cette merde hurle-t-il !

Sa tête part en arrière et les veines de son cou saillent sous la pression. Ses mains s'embrassent instantanément, mais ce n'est pas tout. Il se met à hurler et son hurlement me déchire le cœur. Malgré le peu de force qu'il me reste je me débats pour tenter de l'aider, de l'apaiser, mais son corps tout entier prend feu. Pendant une seconde de lucidité il se retourne et m'adresse un regard désolé et paniqué. Il n'arrivera pas à contrôler sa rage. Malgré moi je souris, je comprends... et s'est préférable, je veux mourir. Je t'aime Tyler. Je ferme les yeux dans l'attente du répit qui met accordé. Un déchirement me les fait rouvrir pour voir les flammes grandir autour de son corps, il essaie de contenir ses hurlements, mais il se cambre sous la tension puis tout son être explose, une vague de chaleur s'abat sur moi comme un ras de marré et me propulse contre la paroi du mur, c'est fini.