FORCE D'AME (Tome II FORCE D'ESPRIT)

CHAPITRE

PDV William

Rester calme... C'est le maitre mot qui règne dans mon esprit. Ne pas se laisser avoir par la panique résultant de cette vision. Ne pas laisser ma colère monter contre ce merdeux de Tyler qui souhaite jouer au héro. La vision n'est peut-être pas arrivée, il arrivera peut-être à ce contrôler. Pourquoi partir seul face au danger ! Ne pouvait-il simplement pas me contacter !? Me voilà obligé d'entamer une course contre la montre à présent.

J'essaie d'ériger un semblant de plan dans ma tête afin d'être paré à toutes situations, voilà pourquoi j'ai contacté Caren tout à l'heure, nous aurons besoin de son aide et de celle de Dany. Son don est l'un des plus pratique qu'il existe, mais l'un des plus effrayant aussi, à sa manière.

Arrivé à quelques kilomètres du port, de nombreuses sirènes commencent à se faire entendre aux alentours. Avec ce temps orageux, sombre et chargé de nuages prêts à nous déverser trombe d'eau et d'éclairs, le chant des sirènes ne fait qu'accentuer le côté apocalyptique de la situation.

Je ne suis pas déçu par le scénario qui se présente devant moi, mes yeux s'agrandissent sous l'abattement que je ressens. Trop tard... Cette phrase résonne sans cesse dans ma tête. Il est trop tard, Tyler l'a trouvé et n'a pas supporté la situation. Une partie de moi compatie car le seul aperçu d'elle auquel j'ai eu droit dans ma vision risque de me hanter jusqu'à la fin de mes jours. Alors lui, amoureux transit culpabilisant de la brulure qu'il lui a infligé, n'a pas encaisser la situation. Dieu seul sait si je serai capable d'encaisser la scène qui se déroule actuellement sous mes yeux.

La réalité n'a rien à envier à ma vision, bien au contraire. Tout est plus terrifiant que je ne l'ai vu. Le souffle de l'explosion a tout balayé sur son passage tel un ouragan ou une bombe. L'immeuble principal s'est effondré immédiatement sur la plupart des occupants, laissant des blocs de ciment éparpillés dans un nuage de poussière. Des flammes d'une taille impressionnante lèchent encore toutes les choses combustibles à leur porté, alors que des geysers de différents liquides sortent de tuyaux broyés. Le hoquet de terreur de Ben me sort de ma panique alors que je croise son regard qui me supplie de nier l'évidence, à savoir que sa fille n'est pas la dessous. Je n'y arrive pas. Si tôt je sors de la voiture en trombe pour commencer la tâche ardue qui m'est destiné : la retrouver, la guider, la protéger, l'aimer. Je n'ai même pas le temps de lutter contre ses pensées qui ne sont pas vraiment les miennes, car mon corps est tellement plein d'adrénaline que je ne réfléchis plus vraiment. Je sais que je pourrai déplacer tous ces blocs de pierre un a un pour elle.

Alors que je m'approche des décombres, une demi-douzaine de voitures de police se poste afin de former un périmètre de sécurité, ils laissent place aux camions de pompiers qui arrivent dans un concert de sirènes stridentes.

Ben me suis, les yeux écarquillés alors que quelques-uns de ses collègues le rejoignent en attente d'instruction. Il reste muet devant la scène qui s'offre à lui. La seule chose qui passe la barrière de ses lèvres est :

- Ma fille est... là-dessous.

Sa voix se brise et ses collègues se retournent comme un seul homme face aux décombres, calculant automatiquement les chances de la retrouver vivante dans cet enfer. Leur visage s'affaisse de façon simultanée suite à la conclusion à laquelle ils sont arrivés. Si bien que j'interviens :

- Bouger vous ! Il y a des survivants.

C'est un ordre. Je le sais, il le faut, même si ce n'est que Charlie, je la ramènerai, je peux la soigner, mais cela personne ne le sait. Il faut qu'elle soit vivante mon dieu.