Nous prenons notre petit déjeuné, tous les cinq. Je suis rempli d'un malaise envahissant tout mon corps. Il faut dire que Laurys et moi sommes plutôt en froid. Il m'évite sans arrêt mon regard et répond brièvement quand je lui parle. Ne parlons même pas de Lina qui n'a pas parvenu à me regarder une seule fois, beaucoup trop gênée.
Je regarde les deux couples se trouvant à ma table, collés les uns aux autres. Alice a raison, personne ne m'a jamais aimé en dehors de mon frère et l'une des seule amitié que j'ai pu concevoir s'est envolée. À présent, je suis seul.
Je me lève, le ventre vide, de toute façon, je n'ai pas faim.
- Où vas-tu ? me demanda Adam. Tu ne manges pas ?
- J'ai du travail, répondis-je en partant à grandes enjambées.
Je m'asseyais sur le rebord de la fenêtre devant ces magnifiques montagnes décorées d'un tissus blanc et sortis mon cahier de croquis. Je dessinais ces formes en piques, comme à chaque fois que je me trouve ici.
Le temps passa, j'attendais que la cloche retentisse, j'attendais de ne croiser personne, honteux à l'idée que ces élèves savent que je n'ai jamais connu l'amour, la véritable amitié et l'impression d'être apprécié en dehors de ma famille.
Malheureusement pour moi, cette cloche retentit, me sortant du monde que je porte depuis toujours à l'intérieur de moi.
J'allais au bout de couloir et pris place au dernier rang de la salle de classe entièrement faite de bois.
Comment on pouvait s'y attendre, Lina et Laurys s'installèrent à deux tout comme Alice et Adam. Ils étaient tous installés aux premières rangées de la salle de classe. Je les fixais, attendant le moindre signe de l'un d'entre eux, même d'Ara Bleu mais rien ne se fit, je restais là, à espérer comme un idiot.
Je n'ai pas écouté durant la leçon, enfin, ce n'est pas comme si en général j'étais très attentif mais aujourd'hui, je ne connais même pas le sujet du cours. Je peux juste dire qu'il n'a pas été long, que grâce à mes pensées, je ne me suis pas ennuyé.
Une fois le cours terminé, je sortis après tout le monde de la classe, prenant mon temps, voulant être sûr que personne ne traîne dans les parages. Je sentis le regard du professeur se poser sur moi mais je fis comme si de rien n'était.
- Ce qui lui est arrivé, ça a un lien avec ce qui lui est arrivé ? demanda mon professeur.
Je ne répondis rien, faisant semblant de ne rien avoir entendu.
- Monsieur Schreave, si vous tenez à en parler, vous pouvez savoir que nous sommes là, que nous pouvons vous aider.
Je me retournais et le regardais dans le blanc des yeux.
- Flore avait besoin d'aide et non moi, dites moi, où étiez-vous ? Est-ce parce qu'elle ne possédait pas ce stupide bout de bois qu'elle n'a pas eu droit à un soutien ?
Je tendis ma baguette avec agressivité tout en ne lâchant pas son regard des yeux.
- Je vous prie, n'entrez pas dans ce genres de remarques, vous savez éperdument que...
Je ne lui laissais pas le temps de répondre et m'en allais, claquant la porte derrière moi.
Les autres cours de la matinée ce sont déroulés à la même vitesse, toujours seule, malgré un petit regard de mon frère, rien ne changea.
À midi, Adam me fit signe de venir m'asseoir avec eux. Je regardais mon assiette, jouant avec mes épinards, j'ai beau particulièrement apprécier cet aliment, pour la première fois, il ne me donne pas envie.

VOUS LISEZ
La marque
FantasyIl existe deux types de personnes dans le monde, les sorciers et les Norces, les non-sorciers. Aiden ne voulait pas en être un, tout le contraire de son frère jumeau, mais malheureusement pour lui, La Marque en a décidé autrement, lui et son frère j...